Daniel Lanois : Belladonna (2005)

Celui-ci a pour titre « Belladonna », titre qui de prime abord n’aide pas beaucoup à l’anticipation de la découverte musicale que peut être ce disque.

Et pourtant, après recherche, la belladone est à la fois un poison et une plante utilisée en homéopathie pour lutter contre de fortes et fièvres et l’hypertension : un premier élément de réponse ici, en effet vous ne risquez ni l’un ni l’autre. Considérée comme “une plante magique associée à la magie noire” et ” appliquée en pommade au Moyen Âge, elle provoquait des hallucinations qui donnaient de l’impression de voler ” : c’est un autre élément, ce disque est un disque mystique qui vous fera voyager.

Cette belladone musicale est ici instrumentale : Lanois joue surtout de la pedal steel guitare, s’est accompagné du piano de Brad Mehldau, de guitares, de cuivres, de batterie et percussions, et d’autres éléments indéterminés : une écoute plus attentive ou au casque vous révélera de petites constructions discrètes qui contribuent à l’enrichissement du tissu ambient.

Car cet album est avant tout un disque d’expérimentation, de textures et lorsque Lanois explique que “Belladonna” est le fruit de techniques qu’il avait notamment développées avec Eno 20 ans plus tôt et dont il a poussé l’exploration plus avant, on comprend mieux la spécificité du disque (sans doute les spécialistes de Brian Eno l’auront déjà perçu).

Emotion et grands paysages sont au rendez-vous et si l’on surmonte l’effet de bizarrerie (voire de kitsch osons le dire) éventuel provoqué à la première écoute, on peut aussi se laisser porter par un disque tout à fait unique. Et à défaut de partir vivre sur mars avant quelques décennies, vous pourrez en attendant embarquer pour un voyage intersidéral grâce à ces surprenantes recherches musicales.

La belladonna veut aussi tout simplement dire « belle femme » en italien, et c’est aussi tout simplement à une belle musique qu’on affaire.

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