Wicca, religion des sorcières (2)
Publié le 25/11/2020 à 22:12 - 14 min - Modifié le 03/07/2024 par Y. E.
Dans les années 60, en Angleterre, la Wicca reste encore largement cantonnée aux cercles ésotériques et néo païens. Mais au cours de la décennie suivante, dans le bouillonnement social et intellectuel qui agite la société américaine, elle va rencontrer, dans les cercles féministes notamment, un terrain de développement très favorable. Ses adeptes marqueront de leur empreinte la pensée féministe américaine, qui modifiera en retour profondément le mouvement.
Dans la première partie de cette article, nous avons suivi les prémices de la naissance de la Wicca, née du fantasme de retrouver l’antique religion européenne. Pourtant, c’est hors d’Europe, aux États-Unis, que la Wicca va véritablement prendre son essor, à la faveur des bouleversements sociaux et de l’effervescence politique et spirituelle qui agitent le pays dans les années 60 et 70.
Arrivée de la Wicca aux État-Unis :
Gardner initie plusieurs Américains au début des années 60, qui importeront la Wicca aux États-Unis.
Parmi eux, Raymond Buckland et son épouse. Ceux-ci sont d’abord administrateurs d’un musée de la sorcellerie et de la magie à Long Island. C’est dans ce cadre qu’ils entendent parler de Gardner, avec lequel ils entament une correspondance, et qu’ils finissent par aller visiter sur l’île de Man. Ils vont alors être initiés selon un programme accéléré de 3 semaines. Raymond Buckland sera initié au deuxième degré par Monique Wilson, la grande prêtresse de Gardner. Elle accompagne le couple Buckland lors de leur retour à New-York, et initiera Raymond au troisième et dernier degré. Celui-ci initie à son tour son épouse, et ils fondent plusieurs coven. Bénéficiant d’une couverture médiatique importante, ils ont largement participé à la diffusion du mouvement sur le territoire américain.
Initiation :
La rapidité de l’initiation des époux Buckland peut surprendre. En effet, héritage de ses origines hermétiques, la Wicca gardnérienne est une religion à initiatique, ce qui ne sera pas toujours le cas des mouvements qui en seront dérivés. Il existe ainsi trois degrés d’initiation.
Le premier degré est atteint après au minimum un an et un jour d’apprentissage. Ce rite symbolise la nouvelle naissance de l’adepte, et fait de lui le frère ou la sœur de tous les membres du coven. Il s’accompagne en général du choix d’un nom sorcier, qui ne sera utilisé que dans le cadre du coven. L’adepte devient donc un sorcier ou une sorcière, mais aussi un prêtre ou une prêtresse, habilité à entrer en communication avec les dieux.
L’initiation au second degré se déroule en général trois ans plus tard. Il permet au sorcier de devenir grand-prêtre ou grande-prêtresse. Seuls les initiés au deuxième degré sont habilités à conduire certaines cérémonies et sélectionner les nouveaux adeptes, et conduire les initiations au premier degré.
L’accès au troisième degré ne se fait normalement qu’au terme d’une dizaine d’années d’études. Ce rite suppose en principe une relation sexuelle entre les officiants. Il reproduit le mariage sacré entre le Dieu et la Déesse, sensés investir le corps des officiants au cours de la cérémonie. Le couple d’initié peut être constitué de deux postulants au troisième degré, ou d’un ou une initiée et d’un ou une postulante.
Ce rite toutefois, reste purement symbolique dans la grande majorité des covens. L’insertion de la lame d’un athame, le poignard de cérémonie, dans une coupe remplie de vin pouvant ainsi figurer l’union des deux officiants.
Une fois parvenu au troisième degré, le sorcier peut quitter son coven, et en fonder un nouveau, théoriquement indépendant, dans lequel il aura tout pouvoir pour conduire les cérémonies et initier les adeptes à l’ensemble des degrés.
Nouvelles traditions :
La possibilité accordée à tout initié au troisième degré de créer un nouveau coven, ainsi que l’absence de dogme à proprement parler est à la fois une force et un danger.
On comprend aisément le potentiel de diffusion qui réside dans ce processus d’essaimage, permettant à tout initié de créer un nouveau coven suivant ses rituels et sa tradition propre. Le mouvement Wicca fait ainsi face à une profusion de nouveaux courants. Anne-Marie Lassallette-Carassou en présente quelques-uns dans son livre Sorciers, Sorcières et Néopaïens dans l’Amérique d’aujourd’hui :
Seax Wicca :
En 1973, les Buckland divorcent, et transmettent leur rôle dans la direction des coven Gardnériens. Raymond Buckland crée alors, avec sa seconde épouse, la Seax Wicca . Elle se réfère au panthéon Saxon (Freya et Wotan). Il n’y a plus qu’un seul degré d’initiation, et il y a égalité d’importance entre les divinités et les membres masculins et féminins. Les rituels se pratiquent skyclad (entièrement nu) ou en tunique courte. Les pratiques d’initiation jugés humiliantes sont bannies, ainsi que les rites sexuels, même symboliques. Buckland assume un certain hasard dans le choix du panthéon saxon. il considère qu’une référence à une tradition historique est nécessaire, mais ne revendique aucune filiation avec une tradition antique. Buckland publie un ouvrage en 1974, qui décrit l’ensemble des croyances et rituels de la tradition. Cette publication entraîne la création de covens autonomes de Seax wicca, d’abord dans l’est des États-Unis, puis sur l’ensemble du territoire.
Alexandrian Wicca :
Alexander Sanders est britannique, comme Gardner. Il affirme avoir été initié en 1933 par sa grand-mère. Le spécialiste des nouvelles religions Gordon Melton soutient toutefois qu’il aurait été membre d’un des premiers coven gardnériens. Il aurait ensuite créé son propre coven, à Londres, en 1967 avec son épouse Maxine. Il devient une célébrité suite à la publication en 1967 de sa biographie et à la réalisation d’un film en 1970. Les rituels sont très similaires à ceux en vigueur dans la Wicca gardnérienne. Il initiera à son tour un Américain, Stewart Farrar, qui importera la tradition Wicca Alexandrienne aux États-Unis et publiera plusieurs textes qui inspireront de nombreux adeptes des courants « éclectiques ».
American Order of the Brotherhood of Wicca :
Lady Sheba, qui prétend descendre d’une lignée de sorcières celtes et aurait été initiée dans les années 1930, fonde ce groupe dans les années 70. Les rituels restent très proches de ceux de la Wicca gardnérienne, hormis la nudité, proscrite. La philosophie s’éloigne par contre assez nettement de celle de Gardner. Elle vide le Witchcraft de tout contenu religieux, l’associant à la magie, mais niant tout rapport avec un culte de la fertilité ou de la nature. Elle a publié son grimoire et son livre des ombres, révélant au grand public les rituels et pratiques magiques de sa tradition.
Algard Wicca :
Algard se revendique de l’influence alexandrienne (Al-) et gardnerienne (-gard).
Créé par une ancienne Grande prêtresse alexandrienne, elle a reconstitué une tradition très hiérarchique, chaque coven étant sous l’autorité d’une Très-Grande-Prêtresse (elle-même au début du mouvement) et d’un Très-Grand-Prêtre, seuls porte-paroles de la tradition. Les néophytes, âgés d’au moins 18 ans, sont supervisés par un conseil des anciens, les homosexuels sont exclus.
New reformed Orthodox Order of the Golden Dawn (NROOGD):
Cette tradition se situe à l’opposé de la précédente en termes d’ouverture. Elle est née en 1968 d’une expérience rituelle collective, dans la cadre d’un cours à l’université de San Francisco, et non d’un parcours individuel. Les fondateurs ont composé un rituel d’après les œuvres de Murray, Graves et Gardner, qui sert depuis de base à la pratique. Chaque coven est toutefois libre d’en créer de nouveaux. La poésie, la créativité et la transformation personnelle sont à l’honneur. Chaque célébration se termine par le partage d’un banquet, qui marque la transition vers la réalité quotidienne.
Le nom de ce mouvement vient du fait qu’il était à sa création une nouvelle tradition, orthodoxe car elle empruntait ses croyances aux anciens, et se considérait comme un ordre magique, selon l’héritage de l’Ordre hermétique de L’Aube Dorée.
Les covens affiliés à cette tradition bénéficient d’une large autonomie, et fonctionnent sur la recherche d’un consensus.
Dianic Wicca :
La Wicca dianique est désormais l’une des traditions les plus actives, et est tout à fait représentative de la contribution des mouvements féministes, gay et écologistes à la Wicca. Cette dénomination renvoie à deux branches, créées indépendamment en 1971, qui cherchent toutes deux à associer explicitement engagement spirituel et engagement féministe.
L’une est fondée à Venice, en Californie, lorsque Zsuzsanna Budapest fonde le coven « Susan B. Anthony Coven N°1 ». La seconde branche éclot la même année au Texas sous l’impulsion de Morgan McFarland.
Les adeptes de la Wicca dianique s’éloignent des traditions issues de Gardner dans la mesure où elles refusent l’équilibre masculin – féminin. Elles considèrent le Craft comme une religion féminine. Marqué par l’influence de Murray et Leland, le culte dianique est un culte de la Déesse, sous ses trois aspects de Jeune Fille Créatrice, Grande Mère et Vieille Femme. Alors que les covens de la tendance Mc Farland peuvent être mixtes, ceux de la tendance Z. Budapest sont exclusivement féminins.
Le risque de la dispersion :
Cette liste est loin d’être exhaustive, d’autres traditions sont par exemple présentées sur le site du Covenant of the Goddess. Mais on comprend le risque que cette profusion représente. La question de la reconnaissance des nouveaux covens n’est ainsi pas totalement éludée. En effet, s’il n’existe pas de dogme accepté par l’ensemble du mouvement Wicca, la plupart de ses tendances se reconnaissent d’une « tradition commune ». Certains craignent ainsi que cette diversification ne débouche sur une multitude de sectes ne dépendant que de l’autorité de leurs dirigeants, et coupés les uns des autres. Cela signifierait la disparition du mouvement en tant que tel. Anne-Marie Lassallette-Carassou reprend des propos cités par Margot Adler dans son livre Drawing Down the Moon, Witches, Druids, Goddes Worshipers and other Pagans in America Today :
« Je ne crois pas que notre Déesse refuserait à quiconque le droit de La vénérer sous prétexte qu’il ou elle n’aurait pas été initié par un autre membre de la Wicca. Comment savoir en effet si l’initiateur a vraiment été initié lui-même ? Une grande part de nos origines est obscure, et le manque de preuves est chez nous plus la règle que l’exception […] L’initiation est destinée à protéger l’institution du Craft contre des gens qui affirmeraient mensongèrement être des sorciers ou des sorcières, ou bien contre des gens foncièrement mauvais qui risqueraient d’entacher la réputation du Craft. Mais ceci ne peut empêcher les gens de se proclamer sorciers. Les mystères et les secrets du Craft peuvent être découverts indépendamment du Craft : notre Voie n’est pas la seule possible. Les Dieux peuvent être découverts indépendamment du Craft ; et les Dieux seuls peuvent faire les sorciers. L’homme ne peut que confirmer l’onction divine. J’ai rencontré des gens qui ont bâti avec soin leurs « traditions » de toutes pièces, et qui en sont fiers ; ils se sont initiés tout seuls et ont ensuite conservé jalousement leurs secrets et ils se sont montrés inspirés, sincères et efficaces. Par ailleurs, il m’est arrivé de rencontrer des sorciers et des sorcières parfaitement qualifiés, en principe, pour conduire des initiations soi-disant « valables » – et qui ont fait usage de cette qualification à de multiples reprises – sauf qu’en général il s’agissait d’initiations de pure forme, c’est-à-dire qu’ils n’initiaient à rien du tout et ne pouvaient être aux nouveaux adeptes d’aucune utilité. Pour ces soi-disant « véritables » sorciers, la Wicca ne signifie guère plus qu’un gadget publicitaire, c’est un moyen de gagner leur vie ou une entreprise d’autoglorification. Alors, qui peut se targuer de pouvoir dire lesquels sont les « vrais » membres de la Wicca ? »
La prêtresse New-yorkaise qui s’exprime ici résume parfaitement les tensions qui traversent la Wicca américaine. L’enjeu est ici de sauvegarder l’ouverture qui la caractérise, tout en préservant l’unité, même ténue, du mouvement.
Wicca et féminisme, entre polémique et convergence :
Le mouvement de la déesse:
Les féministes américaines, dans leur combat contre le patriarcat, s’intéressent aux écrits sur le matriarcat originel, dont certains sont en partie à l’origine de la Wicca, et les prolongeront. Les recherches de l’archéologue Marija Gimbutas, la théologienne Merlin Stone ou l’historienne Carole Patrice Christ, par exemple, susciteront de nombreux remous. Ils contribueront à l’émergence du Mouvement de la déesse. Ce mouvement entretiendra des relations d’influence réciproque avec les traditions wiccanes, en particulier via les covens dianiques, et suscitera d’intenses controverses.
Certaines féministes accusent ainsi ce mouvement d’essentialisme. Parallèlement, la rigueur des travaux de Marija Gimbutas, notamment Le Langage de la Déesse, sera également fortement critiquée dans les milieux universitaires. Patrick Snyder revenait récemment sur ces intenses débats pour la revue Nouvelles Questions féministes dans « Le mouvement de la déesse : controverses dans le champ académique féministe ».
Attaques féministes:
Les coven dianiques et le développement du Mouvement de la déesse signent l’irruption de la pensée féministe dans la Wicca. Elles vont la transformer profondément, exposant les ambigüités du Craft envers les femmes. En effet, bien que la Wicca ait intégré le principe féminin comme central dans sa théologie et sa pratique, nous sommes alors loin de l’optique féministe.
Ainsi, les écrits sur le culte de la déesse à l’origine de la Wicca sont essentiellement l’œuvre d’hommes.
Les penseuses féministes font une exégèse de ces textes, afin de mettre en évidence les stéréotypes qu’ils recèlent. Elles dénoncent par exemple les références à « l’éternel féminin ». Cette notion placerait les femmes du côté de la créativité et de la fertilité. L’action et l’intellect resteraient, quant à elles, des valeurs intrinsèquement masculines.
Elles contestent de plus en plus ouvertement le principe gardnérien de l’équilibre masculin – féminin. En retour, certains adeptes du Craft les accusent de ressusciter un monothéisme transcendant. Or, celui-ci serait fondamentalement incompatible avec le polythéisme néo païen, garant de la diversité du mouvement.
Vers une synthèse :
Dans les années 70, les tensions croissantes entre tenants du Craft traditionnel et sorcières féministes sont à leur comble. Le schisme menace l’existence même du mouvement. C’est dans ce contexte que deux évènements vont lui permettre de se réinventer, et permettront la réconciliation.
Le covenant of the Goddess
En 1975, plusieurs coven cherchent à s’unir afin d’obtenir une reconnaissance légale en tant que religion constituée. Mais la diversité des dogmes et l’attachement viscéral à l’autonomie de la Wicca rendent inenvisageable la création d’une structure hiérarchisée. Aidan Kelly, l’un des fondateurs du NROOGD, propose donc d’adopter le modèle des Églises congrégationalistes. Cette proposition est acceptée, et débouche sur la création du Covenant of the Goddess. Un Conseil des coven signataires gouverne la structure, tout en leur garantissant une autonomie interne totale. Il n’a pas vocation à prendre de décisions au nom de ces membres. Il ne peut ni créer de nouveaux coven ni initier quiconque. La charte du covenant réaffirme l’attachement à la diversité et à l’éclectisme qui sont consubstantiels à la Wicca :
« Ce concile est instauré pour nous rapprocher et nous aider à mieux servir le Craft et la communauté Païenne. Nous nous définissons de la façon suivante : Nous vénérons tous la Déesse, mais beaucoup d’autres vénèrent d’autres divinités. Nous sommes liés par la loi du Craft, mais celle-ci n’est pas forcément identique dans toutes les traditions. Nous nous reconnaissons réciproquement le droit d’être dans le Craft. Nous ne sommes pas les seuls sorciers et sorcières. Les sorciers et sorcières qui refusent de se joindre à nous n’en sont pas moins des sorciers. Chaque coven est autonome. Le Concile ne tient son autorité que du libre-choix de chaque coven, lequel peut être retiré à tout moment. »
Le COG va formidablement réussir sa double mission. Il va rendre plus visible la communauté et la pensée néo païenne, et faciliter les contacts et échanges entre ses membres.
Dans cette atmosphère de tolérance et de syncrétisme, le panthéon du Craft va se développer de manière exponentielle. Les diverses traditions vont chacune contribuer à intégrer de multiples influences. Les figures du Dieu cornu et de la triple déesse vont être identifiés à des divinités de toutes origines. Mythologie grecque, panthéon celtique, Saxon ou Sumérien, aucun n’échappe à l’interprétation wiccane.
Ces divinités coexistent au sein du Craft, dans le respect de son principe directeur hérité de Crowley ; « Tant que tu ne blesses personne, fais ce que tu veux ».
Le groupe Reclaiming :
La tradition Reclaiming, fondée par Diane Baker et la charismatique Starhawk, constitue sans doute l’exemple idéal de la fusion entre Craft et féminisme.
L’énorme succès du livre The Spiral dance, publié par Starhawk en 1979, popularisera ce groupe..
Initiée à la tradition Faeri, et influencée par les écrits de Zsuzsanna Budapest, elle commence à donner des cours consacrées à la magie et au culte de la déesse, qui provoqueront la création de plusieurs dizaines de coven, d’abord exclusivement féminins, puis mixtes. Pour Starhawk, la pratique magique et l’engagement politique sont indissociables. Les principes fondateurs de la tradition sont les suivant (traduits par Anne-Marie Lassallette Carassou) :
“Principes d’unité de Reclaiming
Notre tradition repose sur l’idée fondamentale que la terre est vivante et que toutes les formes de vie sont sacrées et interconnectées. Nous considérons la Déesse comme présente dans les cycles de la naissance, de la croissance, du déclin, de la mort et de la renaissance. Nos pratiques reposent sur un engagement spirituel envers la Terre, la guérison et la relation entre la magie et l’action politique. Chaque membre du groupe est l’incarnation du divin. Notre seule autorité spirituelle est en nous-même, et nous n’avons besoin de personne pour interpréter le sacré à notre place. Nous encourageons le questionnement et honorons la liberté sous toutes ses formes, intellectuelles, spirituelle et créative. Notre tradition est évolutive et dynamique. Nous sommes fiers de notre qualité de sorciers et de sorcières. Nous honorons à la fois le Dieu et la Déesse, et nous travaillons avec des images de la divinité au masculin et au féminin, tout en gardant à l’esprit que leur essence est un mystère qui n’a pas de forme. Les rituels de notre communauté sont participatifs et extatiques ; ils célèbrent les cycles des saisons et de nos vies, et l’énergie qu’ils dégagent est destinée à la guérison personnelle, collective et planétaire. […]”
L’engagement écoféministe de Starhawk a eu une influence énorme sur la convergence entre lutte politique et engagement spirituel.
Les valeurs affichées par la tradition Reclaiming ont été intégrées dans les pratiques de nombreux wiccan et néo païens. En parallèle, l’activisme politique de Starhawk a légitimé la pratique de la magie comme une forme d’action directe. Cette validation de formes d’actions alternatives a profondément transformé les formes de luttes au sein du mouvement social, dont un avatar récent est l’apparition de witch blocks, lors des manifestations contre la réforme du code du travail.
Cette tradition est en cela tout à fait représentative de la formidable plasticité de la Wicca. Depuis ses prémices, elle a su intégrer les influences les plus diverses, dans un étonnant syncrétisme. Mais sa propension à tout absorber et ses rituels “bricolés” ont une face sombre. Beaucoup reprochent ainsi à la Wicca d’ériger l’appropriation culturelle comme son seul dogme. La Wicca ne serait ainsi pas vraiment une religion, mais une simple mode, annihilant du même coup tout le potentiel contestataire de la figure de la sorcière…
Dans les collections de la bibliothèque municipale de Lyon:
Sorciers, sorcières et néopaïens dans l’Amérique d’aujourd’hui, d’Anne-Marie Lassalette-Carassou
La wicca : les sorcières d’aujourd’hui, de Christian Bouchet
Le guide pratique du féminisme divinatoire, de Camille Ducellier
Rêver l’Obscur: Femmes, magie et politique, de Starhawk
L’action directe des sorcières Wicca dans les mouvements anti-globalisation, un paradigme féministe, de Brigitte Beauzany, dans Politica Hermetica N° 20
Les Dimensions contestataires du néo-paganisme en Angleterre, de Rose Marie-Farwell, dans Religion et Contestation, dirigé par Jérôme Grosclaude
Le langage de la déesse, Marija Gimbutas
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