L’Info retrouvée
Lyon, le regard intérieur de Bertrand Tavernier
Publié le 23/04/2021 à 10:00
- 2 min -
par
Laurent D
Cette rubrique propose de revenir sur des événements survenus à Lyon et dans la région au cours des deux derniers siècles, dans les domaines les plus divers, à travers un article de la presse locale de l’époque, une photographie, ou une illustration
15 février 1988. Bertrand Tavernier s’installe sur la terrasse du Sofitel. Il est accompagné de son équipe technique qui transporte avec elle un matériel léger. Le cinéaste tourne à Lyon un documentaire sur sa ville natale, Lyon, le regard intérieur. Une “chronique de France”, qu’on verra avec d’autres sur FR 3. L’objectif de la série ? Parler aux Français de leur pays…de manière subjective. Ce film sera l’évocation de souvenirs, de l’histoire de la cité tant aimée. Ce retour vers Lyon sera aussi un retour vers le père, René Tavernier, qui avait fondé une revue Confluences, rassemblant d’éminents intellectuels, Georges Sadoul, Jean Cassou, Robert Debré ou Francis Ponge. Sur le toit de l’hôtel, rafales de vent et vue imprenable sur la ville. « Je n’étais jamais monté, on a tout Lyon, là… ». Pendant que l’équipe installe la caméra Bertrand Tavernier lance quelques indications : « La liaison des deux collines, l’axe du Rhône avec tous les ponts, vous me choppez le crayon ». La veille le tournage s’est déroulé dans le Vieux-Lyon, d’autres images ont été tournées à Fourvière, sur les bords du Rhône, à Perrache. Face à Fourvière Bertrand Tavernier se souvient : « mon père me l’a fait redécouvrir, Fourvière est une des grandes églises méconnues, j’y suis entré l’autre jour, il y a des choses surprenantes dans le style surchargé ». La tour du Crédit lyonnais ? « Je n’en sais rien, ce n’est pas le plus atroce », regard en direction de la Croix-Rousse « je pense plus de mal de ces gros machins, ces barres qui cassent la perspective de la Croix-Rousse ». Jean-Claude Bringuier le créateur de la série « Chroniques de France », veut des films personnels, passionnels, « des récits de rencontres, de promenades, tenues au jour le jour ». Bertrand Tavernier ne devrait pas le décevoir. « L’autre jour, on est resté sur un balcon, on a plus arrêté de filmer, tout d’un coup tout devient intéressant… Il y a des changements de lumière incroyables. Plus je filme ça, plus je trouve que c’est une ville formidable ».
Tout le monde redescend. Le cinéaste et son chef opérateur partent à pieds pour aller filmer le vieux théâtre de l’Eldorado. M. Tavernier père sera sur le tournage d’ici quelques jours. L’ancien résistant, écrivain et poète, a sur la ville cette phrase : « Lyon est une ville qui ne nous regarde pas en face, c’est une ville qui marche les yeux baissés ».
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