Les pommes se cultivent et se savourent aussi en Rhône-Alpes

- temps de lecture approximatif de 25 minutes 25 min - Modifié le 30/06/2016 par Département Lyon et région

De nombreuses journées sont organisées pour promouvoir les fruits d'automne. Parmi elles, les 11 et 12 novembre a lieu à Pélussin la fête de la pomme, une manifestation qui réunit, chaque année, depuis 1979, des dizaines de milliers de visiteurs. C'est l'occasion d'en savoir un peu plus sur ce fruit jadis défendu mais aujourd'hui tellement consommé. Dans le but de maintenir et développer cette filière de la pomme, les pomiculteurs, notamment de la région Rhône-Alpes, s'attachent, et souvent avec passion, en différents territoires, à produire pour les consommateurs, des fruits de qualité.

Adam et Eve
Adam et Eve gravure issue de Liber chronicarum, édité en 1493.
 Sommaire

1. A propos de pomologie

2. La production en France aujourd’hui, quelques chiffres

3. De belles réussites en région Rhône-Alpes

4. Les vergers conservatoires

5. La pomme, un fruit magnifié notamment par deux peintres lyonnais

1. A propos de pomologie

Manger des pommes est une pratique très ancienne puisque les archéologues ont trouvé trace de sa consommation au Néolithique. Les fruits, en général, tenaient jadis une part importante dans l’alimentation et la boisson du peuple des campagnes, ils orneront aussi régulièrement la table des cours. C’est dans la région de Trébizonde, au sud du Caucase en Turquie qu’apparaissent les premiers pommiers sauvages.

Fruit mythique, symbolique, la pomme occupe une place de choix dans l’iconographie tant ancienne que moderne. La représentation des fruits est d’ailleurs déjà une constante des enluminures.

Depuis l’Antiquité la pomologie a donné lieu à la parution de nombreux ouvrages (il faut préciser que la pomologie n’est pas la science des pommes, mais celle de tous les fruits comestibles, du latin pomum, “fruit”).

Planche publiée dans Pomologie de KnoopC’est Johann Hermann Knoop (1700-1769) jardinier hollandais de génie qui est le père de la pomologie scientifique ; avec Henri Louis Duhamel du Monceau (1700-1782), ils sont les premiers à introduire une méthode scientifique dans les descriptions pomologiques.

On leur doit deux publications majeures :

Pomologie ou description et peinture des meilleures sortes de pommes et de poires, par Johann Hermann Knoop, édité d’abord en néerlandais en 1758, son ouvrage Pomologia en fait l’inventeur du mot, cette première édition comporte 19 planches qu’il a lui-même dessinées.

Traité des arbres fruitiers, contenant leur figure, leur description, leur culture, par Duhamel, édité en 1768, c’est le premier grand traité de pomologie moderne et il inspirera tous les suivants dans leur présentation.

Le XVIIIe siècle est le siècle de l’Encyclopédie de Diderot ; parmi les très nombreuses planches de cette œuvre on peut noter que figurent des pressoirs à cidre.

L’étude de la botanique débute réellement au XVIe siècle, cependant, le développement des sciences naturelles se fait véritablement en France et plus largement en Europe au XIXe siècle.
C’est l’époque des grands inventaires régionaux, nationaux, de la constitution des grands vergers conservatoires publics ou privés, des échanges de variétés fruitières entre régions et pays.
Un véritable âge d’or de la création qui voit la pomme se multiplier sous forme de variétés toujours plus savoureuses, mieux adaptées à une large diffusion. De nombreux ouvrages sont publiés. L’illustration joue un rôle primordial pour montrer de nouveaux fruits, pour aider à identifier les innombrables variétés, comme on peut le voir par exemple dans Pomona italiana,éd. 1817-1839.

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C’est à Lyon, en 1856 qu’a été créée la Société pomologique de France qui éditera notamment la revue La pomologie française.

A Lyon, sont également édités :
Pomologie de la France ou histoire et description de tous les fruits cultivés en France et admis par le congrès pomologique institué par la Société impériale d’horticulture pratique du Rhône, Lyon : Imprimerie et lithographie de J. Nigon, 1864, dans lequel chaque fruit est décrit sur quelques pages et représenté en pleine page en noir et blanc.

Le Bulletin de la Société d’horticulture pratique du département du Rhône

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Le verger français / Louis Chasset, en 1948

Parmi les nombreux ouvrages illustrés traitant de pomologie, édités plus récemment, on peut citer :
An oak spring pomona : a selection of the rare books on fruit in the Oak Spring Garden Library, éd. Oak spring garden library, 1990

Livres de fruits du XVIe au XXe siècle dans les collections de la BU Moretus Plantin, édité en 1992, ce catalogue présente une exposition relative aux livres de fruits du XVIe à nos jours conservés par la bibliothèque de Namur en Belgique.

Les fruits de Poiteau, éd. Langlaude, 2011

Une histoire illustrée du fruit / par Peter Blachburne-Maze, éd. Citadelles & Mazenod, 2002

Pour en savoir plus :

Une exposition Belle à croquer : du Paradis à la table : la pomme dans tous ses états a eu lieu en 2001-2002 à la bibliothèque municipale de Lyon, le n° 18 de la revue « Espace patrimoine » lui est consacré. Dans ce numéro, Claude Scribe vice-président de l’Association nationale des croqueurs de pommes signe un article intitulé : « Regards sur la littérature pomologique », de nombreuses références bibliographiques sont également fournies.

L’Agence régionale de l’environnement de Haute Normandie donne un aperçu, sur son site de ce qu’est la pomologie.

Le Centre national de pomologie est situé à Alès.

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Bois gravé dans : L’Almanach de Cocagne pour l’an 1920

2. La production en France aujourd’hui, quelques chiffres

Depuis le 20 octobre 2015, les fruits et légumes de France ont désormais leur logo.

La France est le troisième producteur européen de pommes, derrière la Pologne et l’Italie.
La pomme est la première production fruitière française, avec environ 1.8 millions de tonnes produites chaque année.

Dans un contexte d’insécurité alimentaire, la pomme bénéficie toujours d’une image très positive et rassurante. Elle est le premier fruit acheté par les Français (ce qui représente 22 % de part de marché de la vente totale de fruits, en volume). Environ 43% des pommes produites en France sont destinées au marché français, 38% sont destinées à l’exportation, le reste à la transformation.

43 000 hectares de pommiers occupaient le territoire en 2012 (61 000 ha en 1992).
18,5 kg de pommes sont consommés par an par foyer et seulement 3 variétés se partagent 62 % du marché : golden, gala et granny smith (mais de très nombreuses autres variétés de pommes sont cultivées en France).

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Les grandes régions productrices de pommes sont la Vallée de la Loire, le Sud-Ouest, le Languedoc-Roussillon, la Provence et la Vallée du Rhône.

La Fédération nationale des producteurs de fruits, FNPF donne sur son site les chiffres de la production de pomme en France en 2012

Afin de stopper la dégradation des vergers amateurs et de sauvegarder les patrimoines génétiques fruitiers locaux et régionaux, l’Association nationale des Amateurs Bénévoles pour la sauvegarde des variétés fruitières régionales en voie de disparition, dite des croqueurs de pommes s’est constituée. Née en 1978 d’une idée d’un arboriculteur et pomologue amateur : Jean-Louis CHOISEL, elle a reçu d’emblée le soutien des médias.

1400 pomiculteurs réunis au sein de l’ANPP, Association Nationale Pommes Poires sont engagés dans la Charte Qualité des Pomiculteurs de France « Vergers écoresponsables » et doivent donc suivre un cahier des charges strict, stipulant les bonnes pratiques de production en vergers. L’association représente environ 60 % de la production française de pommes.

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Sur le site de l’ANPP, chaque variété est présentée.

Les pommes sont des fruits reconnus pour leurs vertus diététiques : riches en vitamine C et en oligo-éléments, elles ont une fonction de régulation de l’appareil digestif. Conseillées pour les troubles de croissance, elles sont un tonifiant de l’activité cérébrale, comme on peut le lire sur le site Le jardin de Willemse ou encore toujours sur le site de l’ANPP, à télécharger, les nombreux atouts santé de la pomme

Pomiculture éco-responsable : une alternative au bio

Des recettes séduisantes à base de pommes sont proposées sur le site de l’ANPP.

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Parmi les ouvrages à emprunter à la Bibliothèque :

Pommes : 400 variétés, 95 recettes : une encyclopédie de la pomme

Une pomme par jour par Keda Black, 2014

La biodiversité amie du verger, Evelyne Leferme, Rouergue, 2014

Les bons pommiers à planter par Eric Dumont, Ed. Castor et Pollux, 2008

Les fruits de France : historique, diététique et thérapeutique, 1984, reproduction de l’édition de 1925 (uniquement à consulter sur place) où l’auteur, Henri Leclerc, écrit notamment :
L’agréable acidité de la pomme, la sensation de fraîcheur qu’elle procure au palais, le parfum délicat dont elle imprègne les papilles, sa saveur discrètement sucrée en font le fruit le plus propre à étancher la soif. C’est, pour le voyageur altéré par une longue marche le long d’une route ensoleillée, un don précieux de la Providence qu’une pomme mûre à point qu’il croque sous l’arbre…

A consulter :

Afficher l'image d'origineLes ressources du site de l’ANPP dont le Mémo indispensable de la pomme

La présentation (avec 400 entrées) de très nombreuses variétés de pommes sur le site : Les pommes de notre verger, et, également sur ce site

Le site d’un passionné d’arboriculture

Le magazine l’Arboriculture fruitière publie dans le numéro 697 de novembre décembre 2015, un dossier : La pomme française à la conquête du monde

3. De belles réussites en région Rhône-Alpes

La région Rhône-Alpes est la première région fruitière de France, elle est avec 42 500 hectares la plus grande surface en vergers, 20 % du total national, et elle est aussi la première région française productrice de fruits biologiques.
La pomme quant à elle n’est pas dominante comme dans d’autres bassins, c’est l’abricot qui se positionne en tête comme on peut le voir sur cette page de achatlocal-consorhônalpes.

La Chambre d’Agriculture Rhône-Alpes propose des outils en ligne d’aide à la culture et accompagnement des projets d’installation et de conversion.
Par exemple : Le pommier en agriculture biologique
ou encore Guide de protection fruitière bio Rhône-Alpes 2015 : pommes, poires

L’Union pomologique de France va publier, début 2016 (comme elle l’a fait déjà pour d’autres régions), une étude sur les fruits de Rhône-Alpes.

Dans notre région, on distingue 2 grands secteurs de production de pommes
La Vallée du Rhône avec la pomme de plaine
Les Savoie et les Monts du Lyonnais pour la pomme d’altitude

La Golden est plantée sur 30 % des surfaces, suivie par la Gala, 18 %, et la Reinette du Canada, 7 %.

La vente directe aux consommateurs atteint 14 % de la production.

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La région lyonnaise

Près d’une vingtaine de variétés locales ont contribué à la réputation de la production fruitière rhodanienne. L’une des plus anciennes est attribuée à M. Cusset.

Le pommier Cusset ou Reinette Cusset a été découvert à Poleymieux-au-Mont d’Or par M. Cusset. Cette variété a connu un succès considérable localement. On la trouve encore fréquemment dans les vergers de la région où elle s’est bien répandue du Lyonnais jusqu’aux régions montagneuses de Savoie où elle s’est parfaitement acclimatée.

Les pommes les plus cultivées dans le Rhône sont la Golden qui occupe presque la moitié des surfaces plantées, puis les rouges américaines, Melrose et Reinettes.
En plus de la Cusset, on trouve encore des variétés locales : Nationale, Reinette Marcel, principalement dans le Pilat et le Jarez ainsi que dans les environs de Neuville-sur-Saône et Trévoux où les arboriculteurs mettent l’accent sur des fruits typés et de qualité supérieure.
confer l’ouvrage : Fleurs, fruits, légumes : l’épopée lyonnaise, exposition présentée en 2007 au Parc de la Tête d’Or par le Jardin botanique de Lyon.

Créée en 1962, la structure coopérative Sicoly est née du regroupement de producteurs des Monts et coteaux du Lyonnais. Elle affiche ses valeurs

Différentes variétés de pommes sont produites sur les coteaux, mais prioritairement la Golden et l’Ariane.

  • Un article de la Tribune des métiers présente le travail de la Sicoly

A Saint-Symphorien d’Ozon, un verger est devenu, quant à lui un terrain de golf.

De nombreuses associations locales appartenant aux croqueurs de pommes ont vu le jour. Parmi elles, par exemple, les vergers du Lyonnais dont les membres actifs se réunissent tous les samedis matins dans le verger situé à Vaulx en Velin

A Lyon et dans la région, de nombreuses manifestations ont lieu afin de valoriser la production locale. La région lyonnaise avec ses systèmes agroalimentaires localisés est dans ce domaine une des plus dynamiques de France.

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La fête des récoltes, une fête ancienne a été remise au goût du jour. Lancé par Ondine chez des agriculteurs en 2011, depuis 2014, elle se déroule en septembre sur les berges du Rhône avec notamment des jeux de reconnaissance des légumes, des animations artistiques et musicales et l’opération  « Pommes en ville » au cours de laquelle plus de 5000 pommes issues de l’agriculture locale sont distribuées gratuitement. Cette opération est organisée par le collectif RACCOURCI, qui rassemble les structures de distribution de produits alimentaires locaux dans l’agglomération de Lyon (AlterConso, Arbralégumes, Croc’ethic, A deux prés de chez vous, Alliance le réseau des AMAP, les Jardins de Lucie et les Paniers des Vallons).

Ce sont les structures membres du Bol qui organisent la fête des récoltes. Le Bol, pôle de coopération sur l’alimentation de la région lyonnaise rassemble des systèmes de vente de paniers de produits locaux, des épiceries, des restaurants, des jardins partagés, des associations d’insertion ou de développement. 25 organisations de la région lyonnaise en font déjà partie, elles oeuvrent pour la construction d’un système agroalimentaire solidaire et écologique et pour le développement des canaux de distribution en circuits courts ou de proximité. Le BOL est soutenu dans cette démarche par la Ville de Lyon, proactive en la matière. De fin septembre à mi-octobre, le BOL est aussi mobilisé autour de la Quinzaine des récoltes

Opération de promotion de la pomme, en 1968, à Lyon, distribution de pommes au groupe scolaire des Bleuets dans le quartier de la Duchère et l’occasion pour les enfants de participer au concours Paris Match « Dessine-moi une pomme »

Photographie de Georges Vermard
Base “Photographes en Rhône-Alpes”

En 2015, l’Asul Basket Lyon 3 décide de participer à l’opération de mise en place du programme national Nutrition-Santé 2011/2015 afin de favoriser la prise de conscience de ses adhérents des bienfaits d’une alimentation saine. Les producteurs de la SARL les Vergers du Lyonnais fourniront jus et pommes tout au long de la saison sportive des adhérents. Les goûters proposés aux enfants seront donc exclusivement composés de jus de fruits Pays Lyonnais
(la marque des Vergers Lyonnais), d’eau et de pommes issues des producteurs de la région lyonnaise.

Aujourd’hui, il est possible de cueillir ses pommes directement au verger par exemple à Dardilly au GAEC des sables rouges, le visiteur repart avec sa cueillette et à un prix très raisonnable.

Prenez racine, dans le 8e arrondissement de Lyon, quartier de Mermoz, a constitué un verger partagé.

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La pomme du Pilat

12 % de la production Rhône-Alpes de pommes provient du Pilat. C’est le Pélussinois qui, fournit 75 % de cette récolte.

Les pommes du Pilat produites sur les coteaux ont acquis une renommée nationale sous les marques ” balcons du Pilat ” ou ” vergers du Pilat “. C’est depuis 1989 que les pomiculteurs se sont regroupés au sein de la Coopération des Balcons du Mont Pilat et produisent la Golden de la Loire (qui se reconnait à sa face légèrement rosée) et également, Gala, reinette et Rosée du Pilat .
La pomme du Pilat offre une excellente qualité gustative essentiellement grâce au sol acide léger et peu profond dans lequel s’épanouissent les pommiers et aussi grâce à un faible rendement des arbres : moins l’arbre produit de fruits, meilleurs ils sont.

En 2015 la récolte est plutôt abondante et grâce à la chaleur de cet été les fruits sont parfaitement sucrés.

Depuis quelques années, tous les arboriculteurs réunis dans la coopérative des balcons du Mont-Pilat se sont engagés dans la démarche respectant le principe de la production fruitière intégrée (PFI).

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Sur le site de la Pie du Pilat, on peut consulter plusieurs dossiers dont :

Rendez-vous incontournable pour se procurer la pomme du Pilat, la Fête de la pomme à Pélussin a lieu en 2015 les 10 et 11 novembre, 37e édition d’une manifestation créée par les producteurs locaux, avec le souci
de promouvoir la Pomme du Pilat. Elle est présidée cette année par Jean Luc Flaugere, Président de la Chambre d’Agriculture de Rhône-Alpes et Alain Berlioz-Curlet, Président du Comité Rhône-Alpes Gourmand.
Les visiteurs peuvent goûter, apprécier et bien sûr acheter les variétés nouvelles et les plus classiques proposées par une quinzaine de producteurs. Et comme toujours, ils pourront faire appel aux nombreux jeunes pélussinois, conducteurs des traditionnels taxis’pomme, pour transporter leurs achats jusqu’à leur véhicule !
Parmi les activités au programme : démonstrations de recettes sucrées et salées à base de pommes présentées par le cuisinier Stéphane Fonlupt de Table, éTable & Tablier et ateliers de cuisine pour enfants, gratuits, organisés par une diététicienne de l’Interfel.
En fin de journée, un tirage spécial permet au gagnant de repartir avec son poids en pommes.
Le Prix de la meilleure Golden sera décerné au meilleur producteur de la Coopérative des Balcons du Pilat.

A consulter :

par Bruno Montcoudiol

par Daniel Rivory

La pomme du Pilat : un terroir reconnu, éd. 2008 , par Daniel Rivory, un arboriculteur qui défend sa passion et ses engagements pour la pomme du Pilat et sa région.

La pomme du Pilat : 40 recettes de Bruno Montcoudiol, éd. 2015

Un article du Progrès publié le 18/8/2015 : Le Pilat : un territoire tombée dans les pommes

Sur le site des balcons du Pilat, des idées pour cuisiner la pomme du Pilat.

Au pressoir du Pilat, on peut se procurer de savoureux jus de fruits fabriqués dans le respect des traditions artisanales et 100 % « made in Pilat ».

Pommes du Pilat aux myrtilles

une recette de Sonia Ezgulian uniquement à base de produits de la région

Les coteaux du Jarez

Comme on peut le lire dans ce dossier du DREAL :
Les vergers, présents sur l’ensemble des Coteaux du Jarez offrent des visages différents. Les productions anciennes dessinent de petites parcelles à l’image d’une pièce de tissu à pois et les vergers modernes montrent eux les signes d’une activité arboricole plus intensive, avec des plantations en ligne, des filets entre les rangs et autres tunnels sous plastique.

La principale zone de production se trouve essentiellement dans les communes de Cellieu, Chagnon, Genilac, Saint Joseph, Saint Paul en Jarez, Saint Romain en Jarez, et Valfleury.

La coopérative Saveurs du Jarez est située à Genilac.

Un exemple d’exploitation, un arboriculteur à St Joseph, président de la Coopérative « Saveurs du Jarez » parle de son travail.

Depuis 22 ans l’association “Courir pour des pommes” organise en septembre, à Saint-Martin-la-Plaine, un trail, en partenariat avec la coopérative Saveurs du Jarez. Celle-ci fournit quatre tonnes et demie de pommes. Chaque participant repart avec son plateau de fruits cultivés sur les Coteaux du Jarez (Cellieu, Valfleury…). Au cours de ces 22 ans 80 tonnes de pommes ont été fourni pour cette course.

L’ARDAB, association des producteurs biologiques du Rhône et de la Loire édite chaque année le Guide des bonnes adresses Bio en Rhône et Loire.

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Les pommes de Savoie

Avec les poires, les Pommes de Savoie ont été les premiers fruits à obtenir l’IGP (Indication Géographique Protégée) en France, dès 1996. Leur qualité et leur origine Savoie sont dès lors reconnues dans toute l’Europe. Les 260 ha de vergers répartis sur les départements de Savoie et Haute-Savoie, sont entretenus selon des méthodes respectueuses de l’environnement et les fruits doivent correspondre à des critères très précis.

Les pommes et poires de Savoie présentent un stiker « Marque Savoie ». 16 variétés de pommes et 6 de poires sont concernées.
Parmi les variétés que l’on trouve souvent en Savoie on peut citer la Cusset, la Fer de Savoie ou encore la pomme à Côtes qui est une pomme typiquement haut-savoyarde cultivé surtout aux environs d’Annecy.

Contrairement aux Normands qui fabriquaient cidre et poiré, il était de tradition en Savoie de faire, comme les Romains, du cidre avec deux tiers de pommes et un tiers environ de poires.

Un bel exemple d’exploitation en Savoie, L’entreprise familiale Thomas Le Prince qui fabrique et commercialise, entre autres, des jus de pommes bios.

L’association des Croqueurs de pommes de Haute-Savoie a édité en 2008 un ouvrage intitulé Les fruits de nos montagnes de Savoie. Depuis 1997, elle mène des actions en faveur de la réhabilitation et du renouvellement des vergers de plein champ. Dans cet ouvrage, elle présente les variétés de fruits, pommes, poires et prunes qui ont su s’adapter au climat savoyard rude en zone montagne de 400 à 1100 mètres d’altitude.


L’Association des Croqueurs de Pommes du Confluent Ain-Isère-Savoie couvre, elle, la région du Bas Bugey (Ain), du Nord Dauphiné (Isère) et de l’Avant Pays Savoyard (Savoie).Elle a été créée en 1998.

En Ardèche, c’est l’association Oeil Dormant Fruits retrouvés d’Ardèche qui s’est mise en tête depuis 1995 de sauvegarder et de faire revivre le patrimoine fruitier ardéchois.

4. Les vergers conservatoires

Les vergers conservatoires assurent la pérennité de variétés fruitières locales (et parfois des savoir-faire qui leur sont associés), permettent leur étude, leur description et leur propagation. Ce sont de véritables réserves génétiques.
Un verger a droit à l’appellation “conservatoire” si les variétés qu’il abrite ont été authentifiées et inventoriées par une association pomologique ou un autre organisme spécialisé.

C’est à partir de 1990 que les collections dites “conservatoires” ont foisonné à travers la France.

Quelques exemples en Rhône-Alpes :

Le jardin conservatoire de Lacroix-Laval conserve, entre autres, 60 variétés lyonnaises d’arbres fruitiers.
Il est présenté également dans ces pages.

Le verger conservatoire de Gemens sur la commune d’Estrablin, Isère
est géré par l’association des croqueurs de pommes.

Le musée du Revermont abrite également un verger-potager conservatoire composé de près de 650 variétés de plantes domestiques et arbres fruitiers locaux.
Depuis 30 ans, le village de Cuisiat et le musée accueillent l’importante Journée des fruits d’automne.

Le verger Tiocan à Peron (Ain), un verger de sauvegarde, plus de 200 variétés anciennes de pommiers, poiriers, pruniers sur 2 ha de verger. 140 variétés de pommes, toutes sont implantées depuis longtemps dans la région et en forment le patrimoine arboricole fruitier.

Verger durable le verger Tiocan, Peron, Ain

La roseraie des pommiers à Ruoms, Ardèche où la collection de roses anciennes d’Eléonore Cruse est cultivée au sein d’un verger conservatoire.

Le verger conservatoire de Saint-Martin-la-Plaine, Loire créé par l’Association des croqueurs de pommes du terroir du Jarez.

5. La pomme magnifiée par deux peintres lyonnais

A Lyon, la fabrique de soieries avait besoin de dessinateurs. En effet au XVIIIe siècle l’industrie de la soierie lyonnaise connait un véritable âge d’or. On envisage dès le XVIIe siècle la création d’une école de dessins. Une fois créée, elle est plusieurs fois remaniée et consacrée à l’industrie manufacturière des étoffes de soie. En fait, l’originalité de ce qu’on a pu appeler l’Ecole lyonnaise de peinture tient pour l’essentiel à sa liaison historique avec la Fabrique. La peinture de fleurs est en quelque sorte une tradition de l’Ecole lyonnaise où l’on rencontre bon nombre d’excellents artistes spécialisés dans ce genre et Lyon devient au XVIIIe la capitale renommée du dessin floral transcrit en tissus façonnés.

Souvent dans ces motifs réalisés pour la Fabrique, des fruits accompagnent les fleurs. Ainsi, François Vernay (1821-1896), paysagiste, a peint de nombreuses natures mortes de fleurs et de fruits. Il suit en 1840 à l’Ecole des beaux-arts de Lyon, les cours de la classe de Fleurs d’Augustin Thierrat et c’est en effet en tant que peintre de fleurs et de natures mortes qu’il joue un rôle décisif dans la naissance de ce que l’on a appelé l’école moderne de peinture de Lyon. Près de la moitié des élèves de Thierrat sont fils de fabricants ou d’ouvriers du textile.
Il n’entend pas, quant à lui, rivaliser avec la minutie et la précision des « fleuristes » traditionnels, marqués par le métier de dessinateur en soierie qu’il a lui-même pratiqué.
Dans l’ouvrage d’Elisabeth Ardouin -Fugier et Etienne Graffe : La peinture lyonnaise au XIXe siècle, on peut lire à propos d’un de ses tableaux : ” … Vernay transfigure la banalité des pommes et des grappes de raisin. Tout rayonne de vie dans cette œuvre harmonieuse : une vive lumière éclaire en oblique des fleurs digne de Delacroix ou de Courbet, les fruits qui sont d’un Fantin-Latour enhardi. Vernay occupe une place de tout premier rang parmi les peintres de fleurs et de fruits, et Renoir voit en lui un maître. ”

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Le Musée des beaux-arts lui a consacré en 1999 une exposition.

A consulter : L’âge d’or de la peinture lyonnaise : Lyon 1807-1920 ou Du renouveau de l’Ecole de fleurs à l’irruption de la Modernité Cézannienne, par Alain Vollerin, 2011

Parmi les peintres lyonnais qui se sont plu à représenter des pommes Jean Couty (1907-1991), peintre lui du XXe siècle, est un autre bel exemple bien qu’il ait peint bien d’autres thèmes en dehors des natures mortes. Témoin émerveillé de son temps, peintre prolifique, il a peint des portraits, des édifices religieux, l’atmosphère des chantiers à Paris, des rues de Lyon, etc.
Il étudie l’architecture à l’Ecole des Beaux-arts de Lyon, puis à celle de Paris, pratiquant en même temps la peinture. Préparé donc à l’art par l’architecture, il est un disciple de Tony Garnier. Peintre architecte, peintre humaniste, c’est dans la maison familiale de l’Ile Barbe où il a passé son enfance et vécu une partie de sa vie (entre deux voyages) qu’il réalise l’essentiel de son œuvre, des peintures souvent riches en couleurs inspirées du fauvisme mais qui se veulent en marge de toute obédience.

Les fruits
un hommage à Jean Couty
Au catalogue de la bibliothèque
Les Nouveaux ou La modernité prolongée

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