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Le laboratoire P4 de Lyon Jean Mérieux
Publié le 17/06/2020 à 16:15 - 3 min - par Laurent D
Dès la propagation du Covid-19, le très sensible laboratoire de virologie P4 de Wuhan en Chine, initié et construit avec l’aide de la France, a vu sa fiabilité remise en question par la presse internationale mais également par de nombreuses théories complotistes. Qu’est-ce qu’un labo haute sécurité p4 où sont manipulés chaque jour les virus les plus dangereux de la planète, à l’exemple du «P4 Jean-Mérieux», à Lyon.
Un laboratoire P4, « Pathogène de classe 4 », est un bâtiment abritant des micro-organismes infectieux dangereux. Ces laboratoires sont appelés mondialement BSL 4 « Biosafety Level 4 ». Les agents pathogènes de classe 4 sont caractérisés par leur niveau de dangerosité, leur taux de mortalité élevé, leur absence de vaccins ou de traitement médical efficace.
L’intérieur du bâtiment est sous haute protection. Les murs sont hermétiques et le partage des espaces est composé de nombreuses zones d’expérimentation, de plusieurs sas de décontamination et de plusieurs portes étanches. A chaque entrée et sortie des chercheurs, un protocole sanitaire est mis en place. Les chercheurs accrédités doivent prendre une douche et se revêtir d’un scaphandre relié à des prises qui leur fournissent l’air nécessaire pour accéder à leurs espaces de recherche. Des caméras surveillent en continu les faits et gestes des scientifiques et chacun d’eux ne peut rentrer dans les laboratoires que s’ils sont accompagnés.
Le laboratoire P4 Jean Mérieux
La construction du Laboratoire P4 Inserm – Jean Mérieux a été financé par la Fondation Mérieux selon le vœu du Dr. Charles Mérieux pour l’étude des maladies émergentes, en particulier celles qui affectent les pays en développement. Il a été inauguré en 1999 par Jacques Chirac et Raymond Barre. Les agents pathogènes traités dans ces laboratoires concernent :
- Les fièvres hémorragiques comme l’Ebola, la fièvre de Lassa ou la fièvre de Congo-Crimée.
- Les maladies infectieuses à fort taux de contamination et de mortalité comme la variole ou le Henipavirus.
En 2014 le laboratoire a permis l’identification du virus Ebola responsable de l’épidémie en Afrique de l’ouest. Une extension du laboratoire est inaugurée en 2015, par le premier ministre de l’époque, Manuel Vals. Cette nouvelle structure permet aux scientifiques d’avoir à disposition une banque d’agents infectieux, de travailler sur des bactéries dangereuses comme les souches du Bacille de Koch (tuberculose multi-résistante) et d’avoir un espace plus grand d’expérimentations sur des virus en cours d’études. Le laboratoire se divise principalement en trois sous-unités, une pour l’expérimentation animale et deux autres pour la culture cellulaire.
Le laboratoire P4 de Lyon Mérieux dispose d’un site web accessible au grand public pour mieux expliqué le rôle d’un tel laboratoire dans la région.
De nombreux laboratoires P4 dispersés dans le monde
- Allemagne, Berlin, Institut Robert Koch
- Argentine, Buenos Aires, Servicio nacional de Sanidad y Calidad Agroalimentaria
- Russie, Koltsovo, Centre national de recherche en virologie et en biotechnologie (VEKTOR)
- Brésil, Pedro Leopoldo, Laboratorio nacional Agropecuario du Minas Gerais (LANAGRO MG)
- Chine, Harbin, Laboratoire de l’Institut de recherche vétérinaire d’Harbin
- Corée du Sud, Cheongju, Centres coréens de contrôle et de prévention des maladies
Sources
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Laboratoire P4
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10 points sur les laboratoires P4
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Le laboratoire P4 Inserm Jean Mérieux
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P4 Jean Mérieux
Dans les collections de la bibliothèque municipale de Lyon
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Marcel Mérieux (1870-1937): l’émergence de la bactériologie industrielle entre Saône et Rhône
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Mérieux, Marcy-l’Etoile 1917-2017, 100 ans d’histoire commune
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Les dynasties lyonnaises : des Morin-Pons aux Mérieux : du XIXe siècle à nos jours
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