L’Antiquaille, une reconversion en voie d’achèvement
Publié le 12/11/2010 à 00:00 - 24 min - Modifié le 17/06/2016 par Département Lyon et région
En 2003, l'hôpital de l'Antiquaille cesse toute pratique médicale. Fin 2010, avant l'Hôtel-Dieu et Debrousse, l'Antiquaille est le premier site hospitalier lyonnais qui réalise sa transformation en « morceau de ville ». Pour le quartier, il s'agit de reconquérir un territoire jusqu'ici ceint de murs et à usage unique. Une avancée s'opère dans l'importante entreprise à la fois de restauration et de reconversion du patrimoine hospitalier de la ville, un patrimoine fortement inscrit dans le paysage urbain et qui fait partie des pièces maîtresses de l'identité de la ville.
Sommaire<a href=”#
chapitre1″ class=’spip_ancre’>1. L’Antiquaille en 2010 : un site multifonctionnelDes logements
Une résidence universitaire
Les restaurants de Christian Têtedoie
Les projets en cours : L’ECCLY et un hôtel haut de gamme2. Une histoire abrégée de l’Antiquaille
La maison des champs de Pierre Sala
Les visitandines
L’hôpital3. Quelques spécialistes parmi les plus illustres
Gailleton et Augagneur, chirurgiens majors et maires de Lyon
Louis Paufique
21. L’Antiquaille en 2010 : un site multifonctionnel2
En octobre 2004, La SACVL, Société Anonyme de Construction de la Ville de Lyon achète l’ensemble du site aux Hospices civils. Il présente une superficie de 34 000 m2 avec une surface du bâti, initiale et future d’environ 26 000 m2. Il s’agit de restituer les lieux au public, donc de reconvertir, mais tout en conservant l’écriture architecturale caractéristique de l’Antiquaille.
Les premiers appartements construits se vendent en un temps record en dépit de tarifs plutôt élevés pour certains mais le site est très attractif. C’est le cas du groupe SOGIMM qui a vendu très rapidement sur plans quelques 37 appartements.
Environ 160 logements sont prévus sur le site. En septembre 2010, la SACVL achève, la construction d’une vingtaine de logements en lieu et place du bâtiment « des entrées » de l’ancien hôpital, le long de son axe historique est-ouest. Par son fonctionnement simple et sa compacité ce bâtiment se révèle particulièrement économique. Ce programme baptisé « Les loges de Fourvière » comprend également en sous-sol 36 places de stationnements pour les habitants. Créé par l’architecte Clément Vergely, l’ensemble, avec ses terrasses privatives, offre une vue unique sur le majestueux lycée Saint-Just.
Les architectes des bâtiments de France veillent sur le patrimoine du site. De ce fait, l’ancienne chaufferie, située en face des logements, conçue par l’architecte Pierre Bourdeix sera conservée, au moins en partie, car elle s’inscrit dans le courant de modernisme classique de Perret.
Par ailleurs, de nombreux bureaux sont également achevés dans un immeuble entièrement rénové par l’architecte Yves Heskia. D’autres pourraient être construits sur l’îlot C (celui du futur hôtel).
[actu]Une résidence universitaire[actu]
Pour les étudiants, 74 studios équipés sont disponibles. C’est une résidence de luxe mais à tarif social qui recevra surtout des étudiants étrangers. Les nouveaux bureaux du CROUS sont également installés dans ce magnifique bâtiment équipé d’un campanile. L’ensemble a pris le nom de Jean Meygret, 1919-1945 (qui a résidé dans le 5e arrondissement), résistant du mouvement Combat, déporté et mort au camp de Dora proche de celui de Buchenwald.
[actu]Les restaurants de Christian Têtedoie[actu]
C’est le 21 mars 2010 que Christian Têtedoie ouvre son nouveau restaurant gastronomique sur le site de l’Antiquaille. Il dispose d’une architecture résolument moderne et d’une terrasse panoramique qui offre un point de vue unique sur la ville. Depuis 20 ans, il était installé sur le quai Pierre Scize. Jérôme Jaeglé, le jeune chef du restaurant Têtedoie, a remporté en 2010 la médaille de bronze des Bocuse d’or Europe.
En sous-sol, un bar à vins : le Phosphore (du nom du gaz utilisé pour l’éclairage).
Voir :
Vues panoramiques
Saveurs et détente
Chritian Têtedoie s’offre l’Antiquaille
Christian Têtedoie rayonne sur Lyon
En juin 2010, le Meilleur Ouvrier de France récidive et inaugure cette fois une brasserie italienne. Testa d’Oca (Tête d’oie) prend place toujours à l’Antiquaille, dans le prolongement de la résidence étudiante. Murs mauves, parquet, plafond noir et tables signées Starck, le ton est résolument design. L’ensemble est signé Vincent Thomas. La principale curiosité du lieu est une gigantesque oie en résine immaculée réalisée par un artiste lyonnais. Le cuisinier, Simon Huet définit sa cuisine comme semi-gastronomique et travaille des produits frais d’origine italienne.
Egalement installée dans le beau bâtiment de l’Horloge, à côté de la résidence universitaire, une boutique ouverte par Christian Têtedoie propose épicerie fine et dégustation sur place. Les clients, ainsi que ceux de Testa d’Oca situé dans le prolongement du même bâtiment, pourront profiter du charme du lieu grâce aux terrasses disposées sous les arbres.
[actu] Les projets en cours : l’ECCLY et un hôtel haut de gamme [actu]
L’Espace culturel du christianisme à Lyon (ECCLY) devrait voir le jour fin 2011 sur environ 1000 m2 autour du cloître et de la chapelle, il s’agit donc de la partie nord de l’Antiquaille. Un projet important qui constituera un lieu de mémoire des martyrs de Lyon et un lieu d’histoire du christianisme. Le parcours muséographique conçu par un groupe d’enseignants et de chercheurs mettra en valeur le caveau de saint-Pothin. L’entrée se fera par la belle porte datant du XVIe siècle, toujours conservée, montée saint-Barthélemy.
La construction d’un hôtel 4 ou 5 étoiles sera engagée prochainement après l’achèvement des fouilles archéologiques. Il devrait proposer 84 chambres, des suites, des logements réservés à la location et environ 270 places de stationnement sur deux niveaux. Le nom de l’enseigne hôtelière qui s’installera devrait être dévoilé d’ici la fin de l’année 2010. L’ouverture de cet établissement prévue pour 2013 marquera la fin de l’opération de réhabilitation.
Pour en savoir plus :
Cette étude de projet, 2007
Reconversion de l’Antiquaille, plaquette des Journées Européennes du patrimoine 2009
Réhabilitation de l’Antiquaille, sur le site Lyon Projets urbains
La SACVL présente Antiquaille-sur-Fourvière !, article de Lyon Mag du 16/09/2010
Nouvelle tranche de ville à l’Antiquaille, LibéLyon, 17/09/2010
Auguste Perret – le béton armé
L’ECCLY, journal n° 5, avril 2010
22. Une histoire abrégée de l’Antiquaille2
[actu]La maison des champs de Pierre Sala[actu]
C’est entre 1505 et 1514 que l’humaniste Pierre Sala se fait construire une demeure, au milieu des vignes, sur le « Champ de colle ». Il l’appelle “l’Anticaille” car à partir du XVIe siècle des vestiges antiques sont découverts sur ce domaine. Le secteur est intégré dans l’enceinte urbaine depuis le XIVe siècle. En 1522, Sala y reçoit François 1er. La maison est représentée sur le plan scénographique de 1550, on peut distinguer la terrasse portée par un mur de soutènement constitué de cinq arcades et à gauche, la chapelle. Les Buatier, successeurs, étendent la propriété en direction de la montée du Gourguillon, puis des Minimes. Ils donnent ainsi au terrain son étendue actuelle et reconstruisent un logis plus vaste. C’est de cette époque que date le portail monumental, il était l’entrée de la demeure des Buatier.
En 1629, Mathieu de Sève acquiert de Jeanne Buatier le domaine de l’Antiquaille qu’il offre aux visitandines. Elles emménagent l’année suivante. Après celui de Sainte-Marie de Bellecour, c’est le deuxième établissement de l’ordre de la Visitation, à Lyon ; cet ordre a été fondé en 1610, à Annecy, par François de Sales et Jeanne de Chantal. A partir de 1632, les religieuses entreprennent d’importants travaux, dont une première tranche autour de la construction du cloître, noyau de l’organisation des bâtiments et qui s’achève en 1639 par la consécration de l’église à la Vierge et aux martyrs lyonnais. Si les bâtiments sont sobres, l’intérieur de l’église est richement décoré. D’importants travaux sont engagés pour réaliser l’extension des bâtiments ; les nouvelles propriétaires s’emploient également, comme leurs prédécesseurs, à améliorer l’alimentation en eau. C’est Mère Suzanne-Marie des Riants des Villery qui achève de donner aux bâtiments leur aspect définitif avec les façades sur la ville et les trois tours que l’on retrouve sur les gravures de l’époque.
A la Révolution, les religieuses quittent le domaine qui est vendu comme bien national le 1er juillet 1796. Durant cette période, l’ensemble des décors de l’église et de ses chapelles disparaissent. Pour l’hospice de la Quarantaine situé en bord de Saône, il est urgent de trouver une implantation sur un lieu plus salubre. A partir de 1803 la translation se réalise. Les miséreux, galeux, vieillards, filles publiques, aliénés s’installent à l’hospice de Saint-Pothin qui prend bien vite le nom d’Antiquaille avec une nouvelle charte signée le 13 avril 1805 par l’empereur Napoléon 1er. Un don important de matériel pharmaceutique permet d’ouvrir une pharmacie dans l’aile nord de l’ancien couvent, entraînant l’aménagement d’une porte avec perron sur la montée Saint-Barthélémy pour la vente au public des médicaments. La vente extérieure perdure jusqu’en 1881. Les pensionnaires valides travaillent. Ainsi, les filles publiques et les détenues utilisent les métiers à tisser de Jacquard qui dès 1804 fait installer des ateliers de dévidage et de tissage.
Le dépôt de mendicité qui dispose au départ de 400 lits devient très vite un hôpital spécialisé dans la dermato-vénéréologie et dans ce qui devient plus tard la psychiatrie ; deux pathologies bien particulières qui lui donnent longtemps sa particularité. En effet, à partir des « rejets » de la société, un effort de classification des maladies va, de proche en proche, dessiner les grandes spécialités de l’Antiquaille.
Pour recevoir une population croissante, il fallut, pendant la première moitié du XIXe siècle, entreprendre de nouvelles constructions. Louis Flachéron est nommé architecte de l’hospice le 1er août 1807. De 1807 à 1809, on prolonge le bâtiment principal en direction de la montée saint-Barthélémy et, en 1812 on réalise « la Rotonde » disposée en demi-cercle à l’usage des femmes aliénées. Le troisième corps de bâtiment édifié par Louis Flachéron est celui des « loges » réservées aux malades agités. Suivent d’autres architectes et d’autres constructions dont le nouveau pavillon hospitalier orienté d’est en ouest qui prit le nom de bâtiment de l’Horloge en 1846. Il est prolongé en 1876 par deux pavillons supplémentaires.
Indépendant jusqu’en 1845, l’hôpital est finalement rattaché aux Hospices civils de Lyon. Il connaît une seconde mutation en 1877 avec le transfert des aliénés dans le nouvel hospice départemental de Bron et l’installation concomitante d’un hôpital généraliste pour les habitants du quartier. C’est le bâtiment de l’Horloge qui devient hôpital de quartier sous le nom d’hôpital Saint-Pothin. L’architecte Paul Pascalon élève en 1885-1887, un bâtiment destiné aux bains du service des vénériens, puis en 1891 un amphithéâtre dans la cour de la Rotonde (pour la clinique de dermato-vénérologie) et, en 1901, le pavillon des nerveux.
En 1861, l’annexion de l’hôpital des Chazeaux offre de nouveaux locaux qui seront détruits en 1932 suite à la catastrophe de Fourvière de 1930. A cette date, la Rotonde est remplacée par un service de dermatologie et deux de chirurgies (un de chirurgie générale, l’autre d’urologie), dans un bâtiment baptisé Blanche-Herriot en hommage à l’épouse du maire de Lyon. A partir de 1950, on construit la nouvelle chaufferie : elle est la principale réalisation du projet de modernisation de l’hôpital établi en 1951.
Dans le courant du XXe siècle, l’activité médicale quant à elle se diversifie en s’adaptant aux besoins des malades. A la dermatologie, la vénéréologie, l’urologie et la neurologie s’ajoutent : l’oto-rhino-laryngologie, l’ophtalmologie chirurgicale, l’endocrinologie, la néphrologie et les transplantations. C’est en 1960 qu’a lieu la première transplantation rénale lyonnaise.
De nombreuses personnalités ont assuré le renom de l’Antiquaille et les succès obtenus dans ces spécialités sont internationalement reconnus.
Cependant la nécessité d’équilibre à l’intérieur du vaste ensemble des HCL, et des considérations d’ordres économiques aboutissent à la fermeture de l’hôpital. Après 200 ans d’existence, le plan de restructuration des Hospices civils de Lyon le sacrifie. Le 30 juin 2003, c’est un chapitre de l’histoire médicale de Lyon qui se termine.
Pour en savoir plus :
L’Antiquaille de Lyon : histoire d’un hôpital, René Mornex, Bernard Ducouret, Olivier Faure, 2003
Les dossiers électroniques de l’Inventaire général du patrimoine culturel de Rhône-Alpes :
1 rue de l’Antiquaille : Maison puis couvent de visitandines Sainte-Marie de l’Antiquaille
Notre Point d’actu sur L’ordre de la Visitation
23. Quelques spécialistes parmi les plus illustres2
[actu]Gailleton et Augagneur, chirurgiens majors et maires de Lyon[actu]
Antoine Gailleton
Lyon, 1829 – Lyon, 1904
Il fait partie de la dynastie des chirurgiens majors de l’Antiquaille de 1858 à 1869. En 1869, il est nommé chirurgien des Chazeaux. Responsable du service des enfants teigneux et galeux, il est le premier professeur de clinique des maladies cutanées et syphilitiques lors de la création de la faculté de médecine en 1877. Enseignant exceptionnel, il attire des foules d’étudiants. Il est maire de Lyon pendant 19 ans, de 1881 à 1900, date à laquelle il est remplacé par Augagneur. Au prestige du médecin, il joignait une certaine bonhomie qui a fait de lui un maire très populaire auprès de la plupart des Lyonnais. Maire bâtisseur, la ville lui doit les premières tentatives d’urbanisme : constructions des écoles, des facultés, des ponts, créations de grande ligne de tramway, percées de grandes artères, amélioration des quais et bas-ports, etc. Son buste orne aujourd’hui la place qui porte son nom sur les bords du Rhône.
Un portrait sur le site des Archives municipales
et sur ce site
Jean-Victor Augagneur
Lyon, 1855 – Le Vésinet (Yvelines), 1931
Chirurgien major de 1888 à 1904, il devient professeur de clinique des maladies cutanées et syphilitiques à la mort de Gailleton en 1904. Surnommé « l’Empereur », il est plus connu pour ses nombreuses activités politiques. Il est maire de Lyon de 1900 à 1905, seul maire socialiste de la ville avant Gérard Collomb. En 1905, il est nommé gouverneur de Madagascar. En 1914, il est ministre de l’Instruction publique dans le cabinet Viviani, puis de la Marine. En 1920, il est gouverneur de l’Afrique équatoriale. Il redevient député du Rhône en 1928.
Portrait
Des portraits également de ces deux médecins et maires dans :
24 maires de Lyon pour deux siècles d’histoire
[actu]Louis Paufique[actu]
Lyon, 1899- Saint-Genis-Laval, 1981
Avec l’ouverture de son service à l’Antiquaille, en 1944 c’est un véritable bond en avant de l’ophtalmologie moderne à Lyon qui s’opère. Il devient une figure prestigieuse de l’ophtalmologie française. Pionnier des greffes de cornée, en France dès 1937, sa technique le rend célèbre dans le monde entier. Il a réalisé les premières interventions traitant du décollement de la rétine et les premières implantations de cristallins artificiels pour soigner les cataractes (dès 1954).
Une rue dans le 2e arrondissement de Lyon porte son nom ainsi qu’un important centre ophtalmologique situé dans le 7e arrondissement créé en 1983 par cinq de ses élèves.
Des notices biographiques de ces trois personnalités sont développées dans le
Dictionnaire historique de Lyon
24. Le caveau de saint-Pothin2
Saint-Pothin arrive à Lyon en 160 après J.-C. en provenance d’Asie mineure. Autour de lui se crée la première communauté chrétienne en Gaule et, il devient le premier évêque de Lyon. Dans la basilique de Fourvière on peut voir une grande mosaïque qui le représente arrivant en bateau sur la Saône.
En 1604, l’historien Claude de Rubys situe à l’Antiquaille l’emplacement du palais impérial romain, où aurait été le prétoire. De cette proposition, il est vite déduit que c’est là qu’ont été jugés saint Pothin et les 47 martyrs. Peu à peu se forge la tradition selon laquelle c’est ici que les martyrs auraient été emprisonnés et que saint Pothin serait mort. Une grotte de jardin située sous le sol du préau du cloître était utilisée comme cimetière par les visitandines. C’est la Mère Riants de Villerey, supérieure du monastère de la Visitation établi à l’Antiquaille, qui, après avoir consacré la chapelle aux martyrs de Lyon en 1630, a auréolé de la palme du martyre de saint-Pothin le caveau se trouvant au milieu du cloître. C’est donc du XVIIe que date le culte à saint-Pothin.
La supérieure entreprend la mise en valeur de ce local mais les sculptures seront détruites à la Révolution.
A partit de 1877, le caveau est réaménagé pour le chanoine Claude Comte. Il s’agit de célébrer le 17e centenaire de la mort de saint Pothin. Dans un ouvrage, il évoque la coutume des premiers chrétiens de placer des lampes sur les tombes et en particulier sur celles de leurs martyrs. L’ancien autel est alors remplacé par celui sculpté par Fabisch et sept lampes en bronze dessinées par Lucien Bégule sont posées. Les lampes de formes antiques sont suspendues par trois chaînes. Finalement, grâce à la charité lyonnaise, en 1884, il y a quarante-sept lampes identiques, autant que de martyrs. Une splendide lampe est réalisée pour saint Pothin, elle est installée dans l’église.
Fin XIXe, en 1886, la cave voisine de la grotte est aménagée en chapelle et somptueusement ornée sous la direction de Sainte-Marie Perrin. La même année le chanoine Comte crée l’Association insigne des Quarante-huit, son but est d’entretenir le culte de nos premiers chrétiens. Les mosaïques du sol et des murs sont achevées en 1893. Un portique très soigné dans l’angle nord-ouest du cloître signale l’accès par l’escalier à la chapelle. L’autel en granit rouge poli est particulièrement remarquable. Autres objets précieux qui ornaient la chapelle : des candélabres des lustres, un calice. Les fresques de la chapelle actuellement entreposées et en cours de restauration à l’atelier du musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal doivent intégrer le futur Espace culturel du christianisme actuellement en construction. Pendant la durée des travaux le caveau n’est pas accessible.
Voir :
Chapelle souterraine dite caveau de saint-Pothin
Voute du décor d’architecture de la chapelle
25. L’hôpital de l’Antiquaille : un lieu singulier2
La position des bâtiments construits sur le flanc oriental de la colline de Fourvière, non loin du sommet, assure une vue exceptionnelle sur les toits du Vieux Lyon et toute la ville et certains jours en toile de fonds sur la chaîne des Alpes enneigées. Au sud, les bosquets isolent tout à fait de la cité. Ainsi, le personnel de l’hôpital et les patients ont pu souvent se ressourcer, ne serait-ce que quelques instants, grâce à cette vue unique et à la quiétude du site. D’autre part, dans cet hôpital au charme un peu désuet régnait un esprit de village ou « tout le monde se connaissait », c’était un hôpital à taille humaine et pour cela apprécié autant par les malades qui y furent hospitalisés que par le personnel qui y a travaillé au cours de ces 200 ans d’activité. Grâce à l’excellence de nombreux médecins et chirurgiens, réunis à la même époque, performants dans différentes spécialités, il régnait dans l’hôpital une réelle émulation et l’établissement a beaucoup contribué au prestige de l’école lyonnaise. De plus, la cantine de l’Antiquaille était très renommée, tout le personnel médical de Lyon faisait parait-il ses louanges.
Dans l’ouvrage réalisé par le personnel de l’hôpital en 2001 L’Antiquaille : nous ne pouvions partir sans vous dire… il est suggéré : « il faisait bon travailler à l’Antiquaille, loin du béton, des rues bruyantes, avec une impression d’espace et de liberté, au-dessus de Lyon ». Souhaitons que cet espace qui aujourd’hui a d’autres attributions conserve encore un peu de cette magie, dans ce quartier emblématique de la ville où jadis s’installèrent les premiers habitants.
Bibliographie
L’Antiquaille de Lyon : histoire d’un hôpital, René Mornex, Bernard Ducouret, Olivier Faure, 2003
Histoire de l’hôpital de l’Antiquaille de Lyon, Croze, Colly, Carle, Lacassagne, 1937
Histoire de l’hospice de L’Antiquaille de Lyon, par J. M. Achard-James, 1834
L’Antiquaille jusqu’à la Révolution, par E. Delore, 1923
Fondation du second monastère de la Visitation au Gourguillon, à Lyon ; La peste de 1628, et l’établissement définitif à l’Antiquaille
, Robert Poidebard, 1919
Les Hospices civils de Lyon : histoire de leurs hôpitaux, Alain Bouchet, René Mornex, Danielle Gimenez, 2002
Quelques médecins lyonnais du XXe siècle, Henry Gabriel, 2008
Album de famille : souvenirs de quelques décennies de vie hospitalière, 1923-1983, René Mornex, 2002
La médecine à Lyon des origines à nos jours, sous la direction d’Alain Bouchet, 1987
Histoire de l’enseignement médical à Lyon, de l’Antiquité à nos jours, Gab Despierres, 1984
Pierre Sala : sa vie et son oeuvre avec la légende et l’histoire de l’Antiquaille, Philippe Fabia, 1934
La prison de l’Antiquaille. Saint-Pothin et ses compagnons , abbé Claude Comte, 1877
La voie dallée de l’Antiquaille par Amable Audin
Documentation régionale, 2010
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