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Poèmes bleus

Georges Perros

Ou la vie ordinaire

Des poèmes bleus, bleus de la mer, bleus des façades du port de Douarnenez, bleus de l’humeur…

Ce serait trop facile de qualifier les poèmes de Georges Perros de mélancoliques. Ce serait tout autant dommage de les réduire à un chant d’amour à la Bretagne, même quand on aime la Bretagne, ou de les croire désespérés. Car Georges Perros est drôle, sait retourner son texte avec finesse. Oui, le métier de vivre est dur, mais lui, dans ses mots, sait être tendre sans chichis.

Voilà donc ses Poèmes bleus : des poèmes qui semblent écrits comme en passant, comme une route avec des tournants. Les mots s’enchaînent, c’est fluide, presque parlé. L’histoire racontée est simple, c’est peut-être et toujours un peu la nôtre.

Certains auteurs brillent par leur discrétion et leur simplicité. Georges Perros est de ceux-là.

 

Quand la retraite aura sonné

Il viendra s’asseoir sur le quai

Les mains tordues de rhumatismes

L’oreille rongée par le sel

L’œil blanc d’avoir trop navigué

Dans la nuit, d’en avoir scruté

La menace dans les étoiles

Il regardera immobile

Comme ces bédouins du désert

Sa belle usine sa maîtresse

Sa vie

Qui viendra de très loin, là-bas

Lui rire doucement au nez

Sans rancune au moins sans rancune

 

 

Voir dans le catalogue de la BML

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