Le Cri du Caire

lu, vu, entendu par Damien B. - le 15/04/2023

Entre jazz et poésie soufie, le Cri du Caire est un chant de liberté venu d’Egypte. Une transe qui se joue des frontières, autour de la voix saisissante du chanteur et poète Abdullah Miniawy.

Matérialisation d’un projet scénique au long cours, Le Cri du Caire rassemble différents musiciens épris de liberté, réunis autour du chanteur et poète égyptien Abdullah Miniawy. L’idée vient Blaise Merlin, directeur du festival La Voix est libre, suite à la découverte de cet artiste à la voix hypnotique : « Le Caire, fin 2013. Dans une ville en ébullition où le couvre-feu vient d’être levé après un deuxième coup d’État, où le rêve et la révolte s’affichent en grand sur les murs, où les slogans hostiles aux islamistes et à l’armée résonnent jusque dans les clubs du centre-ville, je me retrouve saisi par la voix d’Abdullah Miniawy au Studio 100Copies, à deux pas de la Place Tahrir. (…) Venu de la ville-oasis d’El-Fayoum, Abdullah agite la scène et les réseaux sociaux par sa voix hypnotique, son mélange unique d’électro, de jazz et de soufisme, à la fois punk, psychédélique, séculaire et avant-gardiste ».

Comme pour se jouer des frontières, le chanteur s’est installé en Europe pour se produire et enregistrer avec d’autres musiciens. Sa transe trouve un écrin majestueux avec les modulations de Peter Corser (saxophone) et de Karsten Hochapfel (violoncelle). Enregistré à l’Abbaye de Noirlac en 2021, le disque bénéficie également des volutes du trompettiste Erik Truffaz. Entre psalmodie mystique et spoken word enragé, Abdullah Miniawy offre une oeuvre puissante, spirituelle et politique. Le Cri du Caire est aussi un « poème » qu’il dédie à un étudiant italien disparu au Caire en 2016, au cours d’une manifestation pacifique écrasée par l’armée égyptienne.

https://youtu.be/6p7LohoxC5I