Mortel immortel
Extreme tourism, Thomas Mailaender
Adrénaline et gloriole sportives pour tête brulée et trompe la mort arty
Publié le 04/02/2021 à 10:15
- 2 min -
Modifié le 06/02/2021
par
Dalli
Illusion de l’expérience héroïque, risques sans préjudice, sensations sans pratique : Le jeu de la mise en scène rend possible de s’adonner au volcano bording, en fait à toutes formes de glisse et grill sur volcan sans déboire. Il s'agit d'assouvir ses passions artistico-athlétiques par « procuration photographique » et de cuire sa pizza et ses œufs sur un mode aussi écologique qu'adventice.
Indolore
Thomas Mailaender a ainsi scénarisé des « souvenirs » brulants, riants, fleuris, dans le studio hawaïen du photographe Steve Young . Avec son système de «Volcano Fantasy Photo Business» ce dernier crée des images personnelles improbables que l’artiste a ordonnancées dans un album souvenir, ici livre d’artiste d’exploits indolores et surtout, sans effort : Extreme tourism !
© Thomas Mailaender, Extreme tourism; RVB Books
L’amour du risque
L’artiste s’adonne au degré 0 du sport au dessous du zéro absolu en quête d’une postérité d’opérette. S’il taquine ainsi les penchants et excès sociétaux pour le business de l’exploit, la marchandisation de l’extrême, le dark tourisme , il se moque d’une société qui porte aux nues les victoires et exploits joués, hautement narcissiques, une société du JE, de l’autôlatrie. L’existence par l’image annoncerait une réelle disette existentielle ou une invention artistique no limit en roi arty répondant à la « tyrannie d’un monde déréalisé, où tout se transforme en images » Roland Barthes
die & retry
Nietzsche rappelait ce “travers de l’homme moderne enclin à faire n’importe quoi plutôt que rien”…
A l’ère de la mise en situation excessive, des selfies mortels ,le voyage ne cesse d’innover : émotions primaires, surpassement… Tel un jeu vidéo, c’est l’éternité offerte avec le risque de trépasser et de retenter l’expérience à l’infini sans affect. L’artiste actionne ainsi le mécanisme d’une rejouabilité intégrée et addictive. La photographie elle, capte la vie ou son semblant assurant l’immortalité au vrai comme au faux.
Synapses :
Desproges : Le sportif commun
Le dernier voyage comme conversion et métamorphose du héros en roi bienheureux
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