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Bettina Rheims à Lyon

- temps de lecture approximatif de 9 minutes 9 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Dernière étape après Helsinki, Oslo, Vienne, Düsseldorf, Bruxelles, Rotterdam et Moscou, Lyon accueille la rétrospective Bettina Rheims, au Musée d’art contemporain, du 16 juin au 13 août 2006. Cette exposition comprend 132 œuvres choisies parmi les séries intitulées : Female Trouble (1989), Animal (1982), Modern Lovers (1990), Chambre Close (1992), Les Espionnes (1992), Kim Harlow (1994), Les Aveugles (1992), I.N.R.I. (1999), X’mas (2000), Morceaux choisis (2001), Pourquoi m’as-tu abandonnée ? (1996) et Shanghai (2003).

Bettina Rheims, née à Paris en 1952, commence la photographie en 1978 et se fait remarquer par une première série de photos mettant en scène des stripteaseuses et des acrobates, puis en 1982 par la série Animal. Après avoir travaillé professionnellement dans la photo de mode, de campagnes publicitaires, et de portraits de célébrités pour la presse, elle développe une activité artistique plus personnelle qui fera l’objet de nombreuses expositions et publications. La reconnaissance publique se traduira en 1995 par la réalisation de la photographie officielle de Jacques Chirac. Héroïnes, sa dernière série qui vient d’être présentée à la galerie Jérôme de Noirmont du 17 mars au 11 mai 2006, se compose de 23 portraits de femmes, actrices, danseuses célèbres, tirés en très grand format, en réaction à un dispositif identique : le même décor inspiré d’une photo de l’atelier de Giacometti, avec un gros caillou central comme piédestal, et l’indication suivante donnée au modèle par la photographe : « c’est votre caillou, c’est tout ce qu’il vous reste au monde… ». Cette série, version contemporaine du Radeau de la Méduse, où la beauté intérieure des modèles triomphe des accidents de la vie qui marquent la surface des corps, s’inscrit dans la lignée des séries précédentes qui montrent certaines caractéristiques récurrentes chez l’artiste : une aptitude remarquable à dévoiler l’intimité du modèle, une convocation de l’histoire de la peinture, de la sculpture et du cinéma, une interrogation de la féminité et de la place de la femme aujourd’hui, une volonté de magnifier et glorifier les corps exposés aux vicissitudes de la vie.

[actu] Site Internet [actu]

Galerie Jérôme de Noirmont
- Site officiel de la galerie qui représente Bettina Rheims en France

[actu] Livres [actu]

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Retrospective
(Schirmer/Mosel)


Bettina Rheims : retrospective, Schirmer/Mosel
- Le catalogue de l’exposition, avec des textes de Serge Bramly, Jean-Christophe Ammann, Berndt Arell, Kim Levin. L’occasion d’avoir un aperçu des séries oubliées ou épuisées dans l’édition et de mieux comprendre l’exigence de l’entrée en photographie de Bettina Rheims, sur les traces de Diane Arbus, où la découverte d’autrui se fait par une mise en péril des certitudes sur soi-même.


Bettina Rheims, Paris audiovisuel
- Le catalogue de l’exposition présentée à L’Espace photographique de la Ville de Paris en 1987, avec une préface de Jean-Luc Monterosso et des textes de Henry Chapier, Serge Bramly. Livre de photos en noir et blanc, anthologie de portraits de célébrités, de Francis Ford Coppola en 1979 à Mathilda May en 1987, suivie d’un choix de photos de la série Animal : les animaux qui semblent cabotiner pour la photographe sont en réalité morts et naturalisés ; on voit là poindre l’une des motivations de tout photographe : conjurer la mort en arrêtant le temps.

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Female trouble
(Schirmer/Mosel)

Bettina Rheims : Female trouble, Schirmer/Mosel
- Publié en 1989, avec une préface de Catherine Deneuve. Une centaine de clichés de célébrités féminines, actrices, chanteuses, mannequins : de Charlotte Rampling en 1979, à Catherine Deneuve au George V en 1988. L’occasion de trouver la femme derrière le personnage public. Le texte de la préface décrit de l’intérieur le mode opératoire de Bettina Rheims, qui, dans un climat de confiance particulier, aime le choc de la rencontre, « pousser une porte inconnue », dévoiler les corps.

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Modern lovers
(Paris audiovisuel)

Modern lovers, Schirmer/Mosel
- 57 portraits en noir et blanc d’androgynes, pris en 1989 et 1990. Une série dont l’origine vient du trouble ressenti par Bettina Rheims, d’habitude attirée par un type de filles très féminines, à la vue d’une grande fille, Josie, à l’allure de garçon. « Mes modèles, je les choisissais avant tout jeunes et beaux, pour ne pas tomber dans le pathétique. Je voulais photographier des anges… Il y avait un moment, un seul, où ils devenaient homme et femme à la fois. J’avais juste le temps d’appuyer sur le bouton avant que cette impression ne disparaisse ».

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Chambre close
(Gina Kehayoff)

Chambre close, avec Serge BRAMLY, G. Kehayoff
- Première oeuvre de fiction à deux voix et en couleur. La découverte et la mise en scène par Monsieur X de femmes qui, enfermées dans des chambres d’hôtels borgnes aux décors de mauvais goût, s’exhibent volontiers face au voyeur.


Kim, avec Kim HARLOW, G. Kehayoff
- Livre émouvant d’une rencontre avec Kim Harlow, transsexuel décédé du sida avant la publication. Kim témoigne dans la préface des rapports que Bettina Rheims peut entretenir avec son modèle, de ses talents de persuasion qui l’ont amené à revivre le temps d’une séance sous son apparence d’homme. Une autobiographie intime, qui évoque les regards d’autrui, le parcours sensible de son changement d’identité sexuelle.

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I.N.R.I.
(Albin Michel)

I.N.R.I., avec Serge BRAMLY, Albin Michel
- Serge Bramly et Bettina Rheims s’emparent des textes relatant les épisodes forts de l’histoire de Jésus, de l’Annonciation à l’Ascension, et de leurs représentations habituelles sous forme de peintures ou d’icônes sulpiciennes, pour proposer d’autres illustrations en correspondance avec notre temps, après l’apparition de la photographie, du cinéma et de l’imagerie publicitaire, comme si Jésus revenait aujourd’hui. Une tentative de réactualisation, de confrontation immédiate avec l’enseignement des Evangiles, en résonance avec la parole du Christ « Je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde ».

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X’MAS
(Léo Scheer)

X’MAS, avec Serge BRAMLY, Léo Scheer
- Commentaire de l’éditeur : « Cinquante-cinq jeunes filles de moins de vingt ans. Elles posent nues, ou presque nues, pour la première fois. Toutes très belles, mais ne connaissant pas encore leur pouvoir de séduction. On leur a promis Noël : c’est comme un rite de passage, un moment d’irréalité dont personne ne sait ce qu’il en sortira. Les sourires de la fête peuvent cacher bien des craintes, et déjà des regrets et des désillusions… »

Morceaux choisis, Steidl
- A la fois boîte de Pandore et blason, l’oeuvre se découvre après ouverture d’un boîtier métallique de couleur rouge. Quelques moments d’intimité saphique.

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Shanghai
(R. Laffont)

Shanghai, avec Serge BRAMLY, R. Laffont
- Publié en 2003, troisième ouvrage en collaboration étroite avec l’écrivain Serge Bramly. Il s’agit d’un carnet de voyage d’une durée de 5 mois dans cette ville afin de saisir les conditions de l’irruption de la modernité, sur fond de maoïsme et de culture ancestrale. Serge Bramly témoigne par le texte de quelques traits marquants de la civilisation chinoise, au gré des rencontres de femmes actuelles dont l’énergie captive Bettina Rheims.

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Oxymoriques
(Jannink)

Oxymoriques, par Michel ONFRAY, Jannink
- Le philosophe Michel Onfray analyse le travail de Bettina Rheims – et plus particulièrement les photos des séries I.N.R.I., Animal, Pourquoi m’as-tu-abandonnée ?, Shanghai – sous l’angle du style oxymorique, l’oxymore étant le rapprochement de deux termes contradictoires qui donne à la pensée un tour saisissant (ex. cette obscure clarté).

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