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Toutes les vies d'Edward Steichen

- temps de lecture approximatif de 9 minutes 9 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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Portraits, photographies de mode, de danse, de guerre, photographies publicitaires, natures mortes… aucun genre photographique n’échappa à Edward Steichen (1879-1973), créateur aux multiples talents.
Il fut d’abord l’un des grands représentants du pictorialisme, mouvement qui inaugura l’ère de la photographie artistique, en utilisant des procédés proches de la peinture.
Puis il travailla pour Vogue dès 1923, où il fut un photographe de mode inventif et respecté, et pour Vanity fair, où il était responsable des « mondanités ». Il devint un portraitiste en vue.
En 1955, il créa « The family of man », l’exposition, humaniste et mythique, qui fit le tour du monde, accueillant plus de 9 millions de spectateurs, et qui reste aujourd’hui encore une référence.
Edward Steichen est l’un des photographes les plus prolifiques, les plus polyvalents et les plus controversés du siècle. Artiste ou artisan ? Art pour l’art ou art « utilitaire » ? La question reste posée.
La rétrospective du Musée du Jeu de Paume (Paris), riche de 450 photographies, est la première en France. Elle permet, conjointement avec l’édition d’un catalogue, de juger sur pièces. Regardons l’œuvre d’Edward Steichen…

[actu]Autour de l’exposition[actu]

Steichen, une épopée photographique, catalogue de l’exposition, sous la direction de Todd BRANDOW et William E. EWING, éd. Thames et Hudson
- Avant ce catalogue, aucune monographie aussi complète n’avait été publiée. Aucun aspect de Steichen n’est négligé, y compris son activité de scénographe d’exposition. Les textes sont fouillés et clairs, l’appareil critique est judicieusement choisi et les images sont très bien reproduites, avec précision, profondeur et velouté. LA référence.
Steichen

<a href="http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=259&lieu=1

site de l’exposition au Jeu de Paume (Paris) » class=’spip_out’ rel=’external’>Le site de l’exposition
- Un article de présentation synthétique et un choix d’images.

Le site de l’exposition au Musée de l’Elysée à Lausanne
- Riche d’un choix d’images différent et du lien avec la Foundation for the exhibition of photography (en anglais) dont Todd Brandow, le commissaire de l’exposition, est le directeur.

[actu]Autres documents sur Steichen et son oeuvre[actu]

[actu]Première approche[actu]
Edward Steichen, introduction par William A EWING, Centre national de la photographie
- Rapide, et cependant pertinente, approche de tous les aspects de l’œuvre de Steichen dans la petite collection Photopoche. La reproduction des images, même si elle n’est pas parfaite, est assez correcte pour donner une bonne idée de l’esthétique du photographe.


The early years
[actu]Premières années[actu]
Steichen, the early years, de Joel SMITH, éd. Princeton University Press
- Le Metropolitan Museum of Art de New York possède la plus belle collection de photographies de l’époque pictorialiste de Steichen, c’est à dire ses débuts (1892-1918). La grande qualité de la reproduction de cet ouvrage rend bien celle des tirages d’origine, au platine le plus souvent, mais aussi à la gomme bichromatée et au charbon. On peut voir également que Steichen s’est essayé à l’autochrome… Le meilleur ouvrage pour approcher cette (splendide) période de création de Steichen.

En complément, voici quelques images : Edward Steichen : Early Years Portfolio, 1900-1927, sur le site américain Aperture.
Et pour en savoir plus sur les techniques photographiques employées, voici aussi un abécédaire de photographie, élaboré par l’atelier de restauration de la Ville de Paris, ainsi qu’un document sur le même sujet, élaboré par le Musée d’art moderne de Saint Etienne.

[actu]The Family of man[actu]
The family of man : the greatest photographic exhibition or all time -503 pictures from 68 countries, dirigé par Edward STEICHEN, éd. Museum of modern art – 1955
- Le catalogue original de l’exposition consacrée à la « grande famille des hommes », dirigée par Steichen au Museum of modern art de New York alors qu’il y travaillait comme conservateur. Cette exposition est visible aujourd’hui, en version restaurée et de manière permanente, au Luxembourg, pays de naissance de Steichen.
The family of man


Pour la présenter, voici un extrait de la préface de Steichen : « Cette exposition montre que l’art photographique peut donner forme aux idées et expliquer l’homme à l’homme. Elle a été conçue comme un miroir d’éléments universels et d’émotions quotidiennes – comme le miroir de l’identité essentielle du genre humain à travers le monde. Nous avons recherché et sélectionné des photographies, prises dans toutes les parties du globe, et couvrant tous les moments de l’existence, de la naissance à la mort… »
Notons que cette exposition a suscité chez Roland Barthes un article (assez ironique et critique) dans Mythologies, en 1957.
On peut aussi consulter la réédition anniversaire en 1994.

En 1989, pour le cent-cinquantenaire de la photographie, le Centre Georges Pompidou reconstituait une partie de cette exposition mythique. On peut en avoir une trace dans le catalogue d’exposition L’invention d’un art, sous la dir. de Alain SAYAG et Jean-Claude LEMAGNY, éd. A. Biro.

[actu]Autour de Vogue[actu]

En Vogue : l’histoire illustrée du plus célèbre magazine de mode, d’ Alberto OLIVA et Norberto ANGELETTI, White star
- Ce livre publié en 2007 fait office d’ouvrage de référence sur la revue de mode américaine. Il en retrace toute l’histoire et analyse son impact dans le siècle et sur la mode, ainsi que l’image qu’il va donner des femmes au fil des ans. Il est richement illustré de photographies et de fac-similés de couvertures, et consacre un article à Steichen (aux côtés de Cecil Beaton, George Hoyningen-Huene, Horst…, tous grands photographes de mode), dont Condé-Nast (son directeur) disait : « Vous faites ressembler chaque mannequin à une femme. »


Vogue en beauté
Autre document :

Vogue (Paris) en beauté, 1920-2007, préface de Georges VIGARELLO, Ramsay
- Catalogue d’une exposition à la Bibliothèque nationale de France, retraçant l’histoire de Vogue, côté français cette fois-ci. Un bel album de photographies, classé chronologiquement, qui a l’ambition de former, comme le dit la préface, « un portrait pluriel des plus belles apparences du XXe siècle ».

[actu]Approche du pictorialisme et de la photographie américaine[actu]

Alfred Stieglitz, Camera work : the complete illustrations 1903-1917, éd. Taschen
- Approche assez complète de Camera work, la revue de photographie d’Alfred Stieglitz, qui fut le laboratoire du pictorialisme. Steichen fut l’un des principaux acteurs de la revue (avec textes et photographies), et en conçut même la maquette. C’est lui encore qui aurait encouragé Stieglitz à ouvrir sa fameuse Galerie 291.
Toute cette aventure est développée dans le magnifique ouvrage New York et l’art moderne, Alfred Stieglitz et son cercle : 1905-1930.


Photographie pictorialiste en Europe
La photographie pictorialiste en Europe, 1888-1918, éd. Point du jour / Musée des Beaux-arts de Rennes.
- L’histoire du pictorialisme côté européen, avec ses grand représentants commme les français Constant Puyo et Robert Demachy, mais aussi bien d’autres, venus d’Italie, de Grande-Bretagne, de Belgique… Le pictorialisme a commencé en Europe, puis s’est développé aux Etats-Unis, et tout au long de son histoire s’est enrichi des échanges entre les deux continents.
Ce catalogue d’exposition, à la fois ouvrage savant et riche album de photographies, donne une idée fidèle et variée de ce mouvement pionnier et fondateur… puisqu’aujourd’hui, personne ne conteste que la photographie est un art : elle est même devenue l’un des médiums privilégiés des artistes contemporains.

Photographie américaine de 1890 à 1965, de Peter GALASSI, éd. Centre Pompidou
- Cet ouvrage, certes un peu ancien, permet, par la variété et la pertinence des photographes et des images choisis, de se faire une bonne idée de la création photographique américaine et de replacer Steichen dans un contexte plus large.
A la page 37, on trouve même un portrait de Edward Steichen par Bruce Davidson, pris en 1963.

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