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Agnotologie

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - par 3DUG

Étude de la production culturelle de l'ignorance, du doute ou de la désinformation (...)

Pixabay
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Ce terme a été forgé par l’historien des sciences Robert N. Proctor dans le courant des années 90 : cela a commencé avec ses études sur l’industrie du tabac qui ont révélé une volonté des industriels d’induire en erreur pour minimiser les effets nocifs du tabac sur la santé. « L’industrie du tabac a fait appel à des légions de scientifiques pour semer le doute (« il faut poursuivre les recherches »), donnant ainsi l’illusion que son déni de la réalité se fondait sur une légitime autorité scientifique.» dit-il dans un entretien disponible sur CNRS le Journal. Ainsi, il a été démontré que les industriels du tabac ont financé des études sur les causes de cancer du poumon autres que le tabac.

Ce concept va au-delà du complotisme ou de la fausse information pour tendre vers l’instrumentalisation. Comment connaitre les freins qui peuvent retarder le savoir dans la communauté scientifique? Comment étudier ce qu’on ne sait pas ? L’agnotologie, en tant que champ d’étude, prend pour objet la production culturelle de l’ignorance qui n’est alors plus simplement conçue comme l’absence de connaissance, mais comme le résultat d’un travail actif et organisé d’acteurs dominants cherchant à protéger leurs intérêts. (Dictionnaire critique de l’expertise / Presses de Sciences Po)

Cette instrumentalisation de la science par certaines industries est également visible dans le climato-scepticisme. Le philosophe Mathias Girel explique : « il est difficile de mesurer l’effet des réseaux sociaux en profondeur sur les comportements des publics, Il y a des mobilisations bien identifiées par les chercheurs, avec des communautés artificiellement formées qui vont donner l’impression d’un mouvement d’opinion ».

Lectures et podcasts pour aller plus loin :

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