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William Sheller “Lux aeterna” (1972)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - par Luke Warm

Commercialisé en 1972, réédité au bout de 35 ans, vendu à même pas 2000 exemplaires, devenu culte et introuvable (sauf à acquérir des bootlegs parfois hasardeux), cet "album" de William Sheller est en fait une messe composée en 1969 pour le mariage d’amis proches.

Lux Aeterna
Lux Aeterna

Lux aeterna vient en fait clore la première carrière de compositeur, arrangeur et orchestrateur de William Sheller, placée jusqu’ici sous le signe du psychédélisme, que ce soit au sein de Popera Cosmic, à travers le hit “My year is a day” pour le groupe Les Irrésistibles ou sur la BO du film Erotissimo (présente sur cette réédition augmentée), (premier) nanard de Gérard Pirès, 30 ans avant Taxi.

Cette œuvre constitue en fait la parfaite fusion entre la formation classique de William Sheller et sa passion pour le psychédélisme depuis sa découverte des Beatles. Malgré son insuccès, Lux aeterna va initier sa carrière de chanteur à succès : Barbara le remarque et l’engage pour réaliser les arrangements de son album La louve, l’encourage à chanter et l’aide à trouver une maison de disques. 2 ans plus tard, c’est le succès de Rock’n’dollar avec 500 000 exemplaires vendus.

Œuvre grandiose, Lux aeterna fait cohabiter l’orchestre de Paris, le Chœur de l’ORTF et une formation pop, la musique sacrée (pas seulement chrétienne, la présence ici d’un “Hare Krishna” en témoigne) et profane, des orchestrations classiques, des soli de guitares et des arrangements psychédéliques (comme sur “Opus magnum“).

La production et les arrangements de William Sheller le font intégrer une famille composée aussi bien de Jean-Claude Vannier (la production sur la batterie et la basse rappelle beaucoup Histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg, pourtant postérieure), Michel Colombier (pour la greffe d’arrangements psychédéliques sur une œuvre de musique savante comme sur Messe pour le temps présent de Pierre Henry) ou David Axelrod (à travers sa production de Mass in F Minor des Electric Prunes). Comme pour eux, son œuvre sera oubliée avant d’être réhabilitée des décennies plus tard, notamment grâce à la curiosité des producteurs hip hop qui trouveront dans ces osni des sources de samples inépuisables ; le morceau d’ouverture de Lux Aeterna, “Introit” sera d’ailleurs samplé par Dan the Automator pour son projet Deltron 3030.

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