Albert KETELBEY “Sur un marché persan” (1982)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 09/02/2024 par Civodul

Albert Ketelbey (1875-1959) est un compositeur britannique aujourd'hui quelque peu oublié. Enfant surdoué, multi-instrumentiste, il s'illustra dans des oeuvres orchestrales généralement courtes et teintées de mysticisme et d'orientalisme.

La grande époque du film muet (de la fin du XIXème siècle à la fin des années 20) offre  à Ketelbey un magnifique écrin dans lequel faire scintiller  ses compositions exotiques et chatoyantes. C’est toute l’atmosphère de l’orient qui est évoquée, de la Chine à la Perse et  l’Egypte ; Ketelbey peut donner libre cours à son talent de compositeur “à programme”. On sait toute l’importance de la musique dans un contexte d’images sans dialogues parlés audibles.

Le présent enregistrement reprend ses oeuvres les plus célèbres (sur un marché persan – dans un temple chinois …) et d’autres pièces moins connues mais tout aussi charmantes.

Sur un “marché persan” fut jouée pour la première fois en 1920. L’ œuvre évoque la vie foisonnante et exotique d’un marché oriental décrivant, entre autres,  l’entrée des chameliers et la démarche majestueuse de leurs montures, le chant des mendiants faisant l’aumône, la danse de la belle princesse, des numéros de jongleurs et de  charmeurs de serpents …

“Dans un temple chinois” rappelle, à grands coups de gong retentissants, de cuivres claironnants et choeurs virils l’ambiance censée régner dans le sanctuaire du fils du Ciel. Ambiance que l’on imaginerait de nos jours plus feutrée et plus discrètement priante mais l’orientalisme de l’époque ne se concevait guère sans emphase. Et peut-être non plus sans un certain humour vaguement ironique et à peine condescendant que tout occidental très civilisé se devait de conserver face à l’Est lointain.

On est accueilli “dans le jardin d’un monastère” par le frais gazouillis des oiseaux auquel répondent les trilles de la flûte et les molles courbes des longues phrases mélodieuses confiées aux cordes. Ah oui, on resterait bien un moment au coeur de ce havre de tranquilité dans un monde de brutes.

Le style de Ketelbey va de l’ambiance légère  qui procède par petites touches subtiles – on gage qu’il aurait fait merveille à l’opérette – à une pompe et une cérémonie grandioses  à vrai dire very British. Toute cette palette,  déployée avec une grande science de l’orchestration et des couleurs, convoque des kaléidoscopes rutilants charriant des torrents d’images. Le poème symphonique décidément donne autant à voir et imaginer qu’à entendre.

Voir au catalogue

In a monastery garden :

 

Dance of the merry mascots :

 

In the mystic land Egypt :

 

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