A redécouvrir

Luigi ROSSI “Oratorio per la settimana santa” (1989)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 09/02/2024 par Civodul

C'est vers le milieu du XVIIème siècle que le mot italien "oratorio" en vint à désigner, à Rome, un style musical : une composition exécutée en principe dans un lieu de prières [oratoire] au cours d'un exercice spirituel. Les deux oratorios présentés ici sont l'oeuvre d'un des plus brillants précurseurs du genre : Luigi Rossi (1598-1653).

 

Le thème du livret – la crucifixion de Jésus – reprend, dans le cadre conventionnel de la Semaine Sainte, divers épisodes traditionnels : prises à partie de la foule harcelante réclamant la mort de Barabbas, intervention de Pilate qui s’en lave les mains, commentaires ricanants des démons se réjouissant de la mort prochaine de Jésus, imploration de la Vierge enfin, intercédant pour son fils en croix. C’est ce dernier tableau – matériau théâtral par excellence – qui forme le noyau central du drame, témoin d’une époque où le public raffolait des déplorations et autres lamentations. “Un pécheur repenti” bref oratorio aux visées édifiantes comme il se doit, vient compléter l’enregistrement : “Que peine et langueur soient vie et nourriture pour l’âme repentie”.

La musique, d’une beauté remarquable, fait alterner de manière théâtrale et évocatrice les dialogues des solistes interprétant les rôles du drame (la Vierge, Pilate) et les ensembles représentant les groupes de personnages (la foule, les démons).

William Christie à la tête d’un jeune ensemble de haut vol (quelques futures stars au sein du continuo) s’adjoint le concours d’une phalange de solistes vocaux hors pair (Mellon, Zanetti, Vallin au dessus, Lesne alors au faîte de sa splendeur vocale, l’inimitable Visse, Fouchécourt, taille de choix …) Une profusion de nuances, de poésie et d’expressivité, dont se régaleront les amateurs du répertoire, celui d’un baroque juvénile, encore dans les charmes subtils de l’adolescence.

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