A redécouvrir

Noël NOEL et Raymond SOUPLEX “Les princes de l’humour montmartrois” (1992)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 09/02/2024 par Civodul

Ancien employé de banque, Noël-Noël fit ses premiers pas chez les chansonniers au Perchoir en 1916 avant d'être mobilisé lors de la Première Guerre Mondiale. Rendu à la vie civile il rempila au cabaret où il connut immédiatement le succès.

princes

 A partir de 1930 il poursuivit une carrière au cinéma, où il tourna une quarantaine de films, parallèlement à la scène. Le public et la critique saluèrent avec chaleur ce chansonnier naïf et timide qui leur offrait, non pas des chansons politiques mais des petits tableaux de la vie quotidienne, peints avec un humour délicat.

Ces couplets d’un autre siècle, et déjà d’un précédent millénaire (1930), n’ont pas pris l’ombre d’une ride car ils abordent des thèmes éternellement familiers : décalage du temps qui passe pour tout le monde, souvenirs d’enfance (l’album de famille), l’adultère façon bouffe (la nuit d’amour), les salamalecs de circonstance (l’enterrement) … etc. Tout cela raconté sans emphase, non pas sur la fréquence « the voice », mais plus efficacement dit dans un parlé-chanté à la diction impeccable, chuchoté comme en confidence par une voix précaire aux embardées falsettisantes d’une musicalité pourtant incontestable. Espièglerie sans trace de malice, justesse du trait, on aperçoit là le précurseur du meilleur Francis Blanche .

Cette aimable popote socio-familiale, ce ton badin ne doivent pas faire oublier que durant l’Occupation il railla ouvertement l’occupant, et que ses sketches candides et percutants lui valurent (à l’instar de Pierre Dac), de nombreux démêlés avec la censure.

Les titres présentés dans cet album sont complétés par quelques chansons de Raymond Souplex, davantage connu pour ses rôles au cinéma et à la télévision, rappelez-vous le fameux « mais c’est bien sûr » de l’inspecteur Bourrel. L’inspiration peut-être moins subtile, le ton plus narquois et d’une théâtralité plus franchement virile – la voix est là, sans les vapeurs – offrent également, dans un autre registre, quelques pépites d’un solide humour montmartrois tout-à-fait roboratif.

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