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A redécouvrir

Jean-Marie LECLAIR « Scylla et Glaucus » (1988)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 09/02/2024 par Civodul

Le nom de Jean-Marie Leclair demeure principalement attaché au répertoire du violon. Ce compositeur lyonnais (1697- 1764) fut en effet l'un des plus brillants violonistes de son temps et il a laissé nombre de sonates et concertos pour son instrument. Mais on sait moins qu'il écrivit également pour le théâtre. Occulté par les géants baroques, Leclair est injustement resté dans la pénombre.

 Il semble cependant que ce talent méconnu soit actuellement remis à l’honneur : le CNSMD de Lyon accorde cette année une place de choix à ses concertos et la Chapelle de la Trinité a accueilli récemment une superbe version de concert de « Scylla et Glaucus », brillamment interprétée par l’ensemble « les Nouveaux Caractères » sous la direction de Sébastien d’Hérin.

« Scylla et Glaucus », tragédie lyrique en un prologue et cinq actes est le seul opéra de Leclair. Il fut joué de loin en loin au cours des siècles (notamment à Lyon) ; on doit sa dernière incarnation scénique notable à Eliot Gardiner, qui l’enregistra en 1988 avec l’Opéra de Lyon. Leclair, né en France, fit ses classes en Italie et sut merveilleusement illustrer les « goûts réunis ». Sa musique vigoureuse aux violons saillants évoque immanquablement Rameau, son illustre contemporain. L’intrigue, tirée des Métamorphoses d’Ovide est mince et quelque peu conventionnelle ; les amours mythologiques (et évidemment contrariées) de la belle Scylla et du fier Glaucus pourraient paraitre bien fades. C’est compter sans la méchanceté du personnage de Circé, toute de chair et de sang, dont la jalousie perfide et théâtrale pimente la paisible idylle. Et sans le génie de Leclair, qui écrit magistralement pour la voix : subtilité des brefs récitatifs, beauté des airs et des ensembles. L’orchestre n’est pas en reste, les nombreuses danses sont d’une variété et d’une inventivité remarquables. Incontestablement un chef-d’œuvre.

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