Bruce Haack – “The Electric Lucifer” (1970)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 06/02/2024 par Juliette A

Enregistré il y a 50 ans, The Electric Lucifer n’a pourtant pas pris une ride, et donne parfois encore l’impression de venir du futur : original, innovant, parfois bizarre, cet album précurseur mêle des sons électroniques à un acid rock hallucinatoire.

The Electric Lucifer - Bruce Haack
The Electric Lucifer - Bruce Haack

Cet album épique et mystique raconte avec ferveur la victoire du «powerlove» (le pouvoir de l’amour) dans la bataille du Bien et du Mal : sa puissance est si grande qu’elle sauve l’humanité, sans épargner Lucifer, à qui il finira bien par pousser des ailes d’ange, en atteste la sublime pochette dessinée par Isadore Seltzer.

Pochette de The Electric Lucifer de Bruce Haack

 

Né en 1931, Bruce Haack est un pianiste autodidacte qui va rapidement plonger dans la bidouille électronique pour créer ses propres machines : vocoder fait maison et recherche de sons électroniques hors-normes sont au rendez-vous, notamment dans le titre Electric to me turn.

 

Ce goût pour l’électronique dépasse de loin la simple instrumentation : Bruce Haack va même jusqu’à célèbrer la fraternité homme-machine dans Program Me :

My heart beats // Electrically // My brain computes // Program me // I am complicated // Let me be // I am new // Program me // This trip // Reality // Is mine if you // Let me be // I am love and I am free // I am child // Program me //

L’album est conçu comme une grande fresque spirituelle mettant en scène des âmes célestes : Cherubic Hymn, National Anthem to the Moon, Chant of the Unborn, Angel Child.

A sa sortie, The Electric Lucifer n’a pas rencontré son public, il n a été redécouvert que dans les années 90 par les communautés de diggers technophiles. Artiste singulier et précurseur, Bruce Haack avait d’ailleurs annoncé lors d’une interview en 1970 que sa musique ne serait appréciée et comprise que dans les années 2000. Il rêvait d’un « culte télépathique » permettant de partager sa musique instantanément avec ses auditeurs. Cinquante ans plus tard, la redécouverte de cet album pourrait bien faire penser à une victoire du « powerlove ».

 


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