Le vélo et les alternatives à la voiture dans le Grand Lyon

- temps de lecture approximatif de 35 minutes 35 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

La douzième fête du vélo se déroulera ce week-end avec des animations dans toute la France. L'occasion de se pencher sur ce mode de déplacement qui rayonne d'une nouvelle gloire depuis l'installation à Lyon des désormais célèbres Vélo'v, en 2005. Et de se demander quelles sont, en 2008, les alternatives qui s'offrent à nous face à l'omniprésence des voitures dans l'espace urbain...

Déplacements doux à Lyon : le Velo
Déplacements doux à Lyon : le Velo'V - Copyright Bertrand Riotord

A pied, en vélo, en trottinette… les modes doux sont à la fête !

Modes doux, mobilités douces… les transports doux sont des modes de déplacement non motorisés : marche à pied, vélo, roller, trottinette ménagent l’environnement et contribuent à vivre la ville autrement.

Les modes doux au cœur de la politique urbaine

Le développement des modes de déplacement doux devient un axe incontournable de l’aménagement urbain des grandes agglomérations. Le Grand Lyon mène depuis les années 1990 une politique visant à améliorer la mixité des espaces publics, en donnant une plus grande place aux piétons et aux modes doux en général.

JPEG - 60.8 ko


Le Plan de Déplacements Urbains (PDU) adopté par la communauté urbaine en 1997 formalise les grands axes de cette politique. En même temps que le PDU, essentiellement tourné vers les transports en commun, le Grand Lyon publiait une Charte du piéton et une Charte de développement de l’usage du vélo. Mais c’est en 2003, avec l’adoption d’un Plan de développement des modes doux, que l’impulsion est donnée. Le PDU est révisé la même année et approuvé en 2005 par le Sytral. Aménagements à la clé : développement des pistes cyclables et des itinéraires sécurisés, mise en place de zones 30, développement de services à destination des cyclistes comme les zones de stationnement et bien sûr, le vélo en libre service…
Les scolaires font l’objet d’une attention toute particulière, avec le concept de plan de déplacement Domicile-Ecole. Objectif : inciter les parents à organiser l’accès à l’école en favorisant les modes doux, avec le développement de lignes de Pédibus par exemple.

- Un exemple d’aménagement : les Berges du Rhône.
La voie verte s’étend sur 5km entre la Cité Internationale et le parc de Gerland, et est ouverte exclusivement aux modes de déplacement non motorisés. Un lieu que les lyonnais se sont immédiatement appropriés et où cohabitent piétons, vélos, rollers, trottinette et skaters. Deux voies distinctes : un ruban adapté à la marche et une piste goudronnée à destination des activités de glisse permettent aux uns et aux autres d’évoluer le long du fleuve.
Lyon se penche sur ses berges Dossier repère 23 mai 2007

JPEG - 61.4 ko
Berges du Rhône

Pour en savoir plus :

 

Le vélo sort des oubliettes

Il y a dix ans, Lyon n’était guère une ville cyclable… en 1995, les habitants du Grand Lyon effectuaient en moyenne 0,02 déplacement par jour à bicyclette, soit 0,6 % des déplacements quotidiens. En 2006, l’usage du vélo à Lyon et à Villeurbanne a été multiplié par quatre, mais cela ne représente encore que 0,08 déplacement par jour et par habitant ! Le vélo a encore de grandes perspectives de développement devant lui. La tendance nationale en 2006 était cependant à la baisse de la mobilité en vélo… Gageons qu’avec la multiplication des systèmes de vélos en libre-service, les prochaines études feront part d’un résultat tout autre… car indéniablement, la mise en place du Vélo’v n’est pas étrangère à la hausse de la pratique cycliste dans l’agglomération : le Vélo’v représenterait près d’un tiers des déplacements en vélo à Lyon et Villeurbanne.

Le phénomène Vélo’v

JPEG - 45.9 ko
Vélo’v Part-Dieu

Vélo’v a eu officiellement 3 ans le 19 mai 2008. L’occasion de faire le point sur la déferlante du vélo rouge et gris dans la capitale des Gaules. Depuis sa mise en service, la version lyonnaise du Cyclocity connaît un succès non démenti et a acquis une renommée mondiale. De nombreuses villes ont adopté depuis ce « mode de transport collectif individuel » comme l’avait qualifié J.C. Decaux.

- 2008 est l’année de clôture de la troisième et dernière phase d’installation du dispositif. Quelques chiffres :
-> D’ici quelques semaines, Lyon comptera 4000 vélos en libre-service répartis sur 343 stations à Lyon et Villeurbanne.
-> Le service Vélo’v compte 64000 abonnements dont 43000 longue durée.
-> Distance parcourue à Vélo’v depuis le lancement : 33 175 000 km

- Vélos contre panneaux : le contrat entre JC Decaux et le Grand Lyon lie le dispositif Vélo’v au marché du mobilier urbain. Le Grand Lyon a autorisé l’installation de 800 abribus en plus du parc existant et de 640 panneaux publicitaires. En contrepartie, JC Decaux s’est engagé à installer et à assurer la maintenance de 4000 vélos en libre-service, et verse au Grand Lyon une redevance de 18,2 millions d’euros sur treize ans (échéance en 2018). Sans le Vélo’v, le montant de la redevance pour l’espace publicitaire se monterait à 68 millions d’euros.
[actu]¤[actu] Comment le Grand Lyon cadre le dispositif Vélo’v, article intégré au dossier “Mobilier urbain : le vélo en libre-service ravive la guerre des afficheurs”, La Gazette des communes des départements des régions, 21 mai 2007, p. 20-27
[actu]¤[actu] Vélo’v reste une bonne affaire. In Le Tout Lyon et Rhône-Alpes

JPEG - 54.7 ko
Borne et panneau
Vélo’v

- Vandalisme, la rançon du succès. Chaque jour, près de 400 vélos font l’objet d’une réparation, soit près de 10% du parc, dont environ 70 nécessitent un retour en atelier. 455 vélos ont été volés en 2006. De nombreux vélos sont détériorés volontairement, à la Duchère c’est même une station entière qui a été dévastée le mois dernier. Face aux dégradations répétées, la Somupi (filiale de JC Decaux qui gère les Vélo’v) menace de mettre en place une liste noire des mauvais utilisateurs et le Grand Lyon devrait développer la vidéosurveillance sur les stations les plus exposées. Autre conséquence : le prix de l’abonnement pourrait doubler en cours d’année…


 Le vandalisme, rançon du succès de Vélo’v, Laurence Bufflier, Le Progrès éd. Lyon, 26 mai 2008
[actu]@[actu] Bientôt une liste noire des utilisateurs de Vélo’V ?, Lyon Mag, 20 mai 2008
[actu]@[actu] Le vélo’v augmente plus vite que l’essence, Guillaume Lamy, Lyon capitale, 13 juin 2008

JPEG - 48.3 ko
Atelier de réparation vélo’v

- Le vélo en libre-service fait des émules. Si Lyon n’est pas la première ville française à s’être dotée d’un système de vélos en libre-service (c’est le cas de Rennes depuis 1998), c’est bien le coup d’éclat lyonnais de 4000 vélo’v qui a mis le feu aux poudres. Depuis, c’est la course à l’équipement. Après Paris, la fièvre VLS (vélo en libre-service) a gagné Aix en Provence, Besançon, Caen, Dijon, Marseille, Montpellier, Mulhouse, Nantes, Orléans, Rouen, Toulouse, Tours… Essentiellement sur le même modèle : le service VLS est négocié en même temps que l’espace publicitaire. JC Decaux et Clear Channel se partagent la quasi-totalité des marchés.
Mais d’autres modèles existent. A La Rochelle, un système de locations (les fameux vélos jaunes) a été mis en place par la municipalité elle-même dès 1974. A Orléans, la communauté d’agglomération a décidé de ne pas lier vélo et mobilier urbain. La collectivité finance directement le service, dont l’exploitation a été confiée à Effia (filiale de la SNCF) pour un coût annuel de 774000€.


Le vélo à la conquête des villes, Charlotte Langrand, JDD.fr, 22 août 2007
La “vélomania” s’abat sur la France, Synthèse de l’agence d’urbanisme de Lyon, 19 juillet 2007
Voir aussi l’article de wikipédia consacré aux vélos partagés, comprenant une liste des services de vélo en libre-service classés par pays.

Pour en savoir plus sur le Vélo’v :

Vélos : un milieu associatif très actif

Il n’y a pas que des vélo’v dans la ville… L’effet Vélo’v a nimbé nos bonnes vieilles bicyclettes d’un aura nouveau et a leur a permis d’émerger des caves et greniers où certaines dormaient depuis des lustres. Les associations, elles, étaient là avant le raz de marée. Certaines se sont organisées et un nouveau lieu a vu le jour en 2004 :
- Pignon sur rue, la maison du vélo et des modes doux
. Cette fédération a été fondée par Le Recycleur, Vélos & Chemins de Traverse et La ville à vélo, et a pris corps au 10 de la rue Saint-Polycarpe, dans le 1er arrondissement. C’est à la fois un lieu de rencontre et d’animations, un atelier de réparation (le Recycleur) et un centre de documentation, issu du riche fonds déjà constitué par Vélo & Chemins de traverse.
-*Le centre de documentation propose à la fois de la documentation technique, des études sur le vélo et les modes de déplacements non motorisés mais aussi tout le nécessaire pour préparer ses randonnées (cartes, guides touristiques) ainsi que des romans et livres pour enfants.
Opinions sur rue le journal du vélo et des modes doux
- Bimestriel édité par Pignon sur rue

Quelques sites d’associations :
 La ville à vélo
- L’association existe depuis 1994, elle a mis en place une « vélo école » et propose notamment une balade nocturne les 1er vendredis du mois.
Lyon Vélo
- L’association a rejoint Pignon sur rue en 2005
[actu]@[actu] Vélorution
- Manifestations mensuelles en faveur des déplacements à vélo et autres modes doux
Lyon Free VTT
- Rendez-vous les 6 et 7 septembre pour cette grande manifestation annuelle des « vététistes ».
Promotion Bicyclette

Des sites perso :
A vélo.com, le site des aménagements cyclables du Grand Lyon
 Lyon à vélo
Les rubriques vélo et sport-cyclisme de Lyon web proposent une sélection de sites

JPEG - 40.3 ko
Fête du vélo 2004

A lire, à voir :

Manuel pour la ville à vélo : le guide pour pédaler tranquille dans le Grand Lyon
Le vélo dans le Grand Lyon : plan des déplacements urbains, Grand Lyon, 1999
Itinéraires cyclables, Grand Lyon Communauté urbaine de Lyon, 2005
- Les pistes cyclables, arceaux et parcs de stationnement ainsi que les stations Vélo’v à Lyon et dans l’agglomération. Document téléchargeable sur le site du Grand Lyon
Le vélo sur le site du Grand Lyon
- Aménagement des pistes cyclables, comptage des vélos, stationnement…
La France du vélo, l’enquête de la FUBicy et du Club des villes cyclables
- Enquête sur les politiques en faveur des piétons et des cyclistes dans les villes françaises réalisée fin 2007. Lyon fait partie du Club des villes cyclables

Entreprises : de nouveaux services à vélo

Nous connaissons tous le facteur sur sa bicyclette … il n’est désormais plus le seul à travailler à vélo. Depuis bientôt cinq ans, de drôles de tricycles ont investi les rues de Lyon, ainsi que quelques cyclistes bien pressés…

Cyclopolitain, le pousse-pousse lyonnais
L’entreprise CYCLOPOLITAIN a été créée en 2003 par deux diplômés d’EM Lyon :
Sarah Dufour et Gérald Levy, qui ont décidé de donner vie à un projet imaginé dans le cadre de leurs études. Ces vélo-taxis électriques capables de transporter deux passagers ont fait des petits dans tout l’Hexagone, y compris à Grenoble, Annecy et Bourg-en-Bresse par le biais de franchises. Outre le transport de passagers, le “cyclo” de son petit nom est aussi un support de communication : la publicité est un élément essentiel de sa rémunération.
Il est principalement utilisé pour des parcours très courts et par une clientèle de fidèles : 40% des utilisateurs le prennent au moins une fois par semaine.

Ce service est très apprécié par les retraités. Il a d’ailleurs inspiré la ville de Villeurbanne, qui a mis en place en mai 2007 un service de cyclopousse à destination des personnes âgées… suivie du Comité d’intérêt local de Montchat, qui vient tout juste de lancer son cyclopousse pour les seniors à titre expérimental, du 3 juin au 18 juillet. Tarif de la course : 1€50. Une initiative qui fera certainement des heureux !

JPEG - 78 ko
Cyclopolitain

Becycle, livraison express et écolo
Cette société lyonnaise créée en 2004 transporte non pas des personnes mais des plis et des colis en ville. Ce service aux entreprises qui utilise des vélos et des triporteurs avec une aide électrique comme outil de livraison compte environ 250 clients à Lyon (dont le Grand Lyon et des institutions culturelles), ainsi que des franchises à Grenoble, Nancy et Dijon.

Site web de la société
Becycle livre les colis à vélo, Enviscope Rhône-Alpes, 18 octobre 2007

JPEG - 69.2 ko
Tricycle
(BML – fonds Sylvestre)

Marche et sports de glisse

La marche à pied toujours plébiscitée en centre-ville
La marche est le deuxième mode de déplacement le plus utilisé derrière la voiture : elle représente 33,6 % des déplacements des habitants du Grand Lyon en 2006 (contre 32,2% en 1995), pour une moyenne de 1,13 déplacement par habitant et par jour. La moyenne s’élève à 1,39 à Lyon et Villeurbanne (un habitant du Grand Lyon réalise en moyenne 3,36 déplacements par jour).
[actu]@[actu] Les piétons et le Pédibus sur le site du Grand Lyon

Rollers, trottinettes, skate-board

JPEG - 41.1 ko
Rollers sur les berges

Il s’agit certes de sports de glisse, mais au même titre que le vélo ils peuvent faire office de moyen de déplacement. Officiellement, les utilisateurs de roller et de trottinettes ont le statut de piéton. Ils ne sont pas comptabilisés à part lors des enquêtes ménages déplacements, et sont soumis au même code de la route… en théorie, les pistes cyclables leur sont défendues ; en pratique, ces piétons à roulettes trouvent leur place à la fois sur le trottoir et la chaussée, à défaut d’un espace qui leur soit destiné en propre.

Sites web :
Site de l’association Génération roller
- « La principale activité de Générations Roller est l’organisation de la randonnée hebdomadaire du vendredi soir. L’organisation de cours pour débutants, une section sport pour la pratique de la compétition et un évènement annuel majeur le Lugdunum Roller Contest viennent compléter l’activité de l’association. »
Site de l’association Macadam Roller
- « Macadam Roller est une association régie par la loi 1901, elle a pour but d’organiser des randonnées et de promouvoir la pratique du roller. L’ensemble de ses activités est ouverte à tous. »
Roller in Lyon
- « Ce site traite du roller dans la ville de Lyon, où le pratiquer et comment »
Lyon Roller
- “Lyon-Roller.com est dédié à tous les rollers, inliners, streeters à 3, 4 ou 5 roues et qui circulent dans la ville de Lyon.”
D’autres adresses web sur Lyon web

A lire :
Le roller, un mode de déplacement doux : Etat des lieux et perspectives de développement, Centre d’Etudes sur les Réseaux, les Transports, l’Urbanisme et les constructions, 2001
Rollers & skaters : sociologie du hors-piste urbain, Yves Pedrazzini, ARCI, 2001
Espaces du skater : le positionnement de la ville de Lyon face à un sport de rue, Olivier Ancelet, 2005
- Rapport de fin d’études de l’ENTPE, consultable au centre de documentation de Pignon sur Rue
A pied, en vélo, en trottinette… sur le site de Ville de Lyon


Voyager écolo avec les transports en commun

Le succès des Transports en Commun Lyonnais

Incontournables, les transports en communs sont le troisième mode de déplacement le plus utilisé par les habitants du Grand Lyon. Avec 15,3 % de part du marché, ils se placent derrière la voiture et la marche à pied ( 47,4 % et 33,6 % des déplacements). La fréquentation du réseau a augmenté de 9% en dix ans, ce qui place le Grand Lyon en tête des agglomérations où l’utilisation des transports collectifs est la plus élevée. A Lyon et Villeurbanne, un habitant sur deux utilise les TCL au moins deux fois par semaine.
Le magazine Que Choisir, qui a comparé la qualité des réseaux de transports en commun de 22 grandes villes (hors Paris), place le Grand Lyon en tête de son palmarès. Les points positifs mis en avant : une fréquentation record avec 158 voyages par an et par habitant et des fréquences exceptionnelles (nombre de passages à un arrêt par jour) qui compensent un réseau pas très dense. Le point négatif : la politique tarifaire… Lyon tombe alors en dernière place du classement.

En pratique
Différents acteurs ont en charge les transports en commun dans l’agglomération lyonnaise :
- le SYTRAL, Syndicat Mixte des Transports pour le Rhône et l’Agglomération Lyonnaise, est l’Autorité Organisatrice des transports urbains. Le SYTRAL a confié la gestion des transports urbains à :
- la Société Lyonnaise des Transports en Commun (SLTC) pour le réseau TCL.
- la Société Interhône pour le réseau OPTIBUS (transports à la demande des personnes handicapées).

Pour en savoir plus :

JPEG - 80.6 ko

Transports collectifs et vélos : quelle cohabitation ?

Quelles relations le vélo, en libre service ou pas, entretient-il avec les transports en commun ? Le succès phénoménal du vélo’v n’a pas empêché les transports en commun lyonnais de gagner 18 % de part de marché sur les dix dernières années. La fréquentation du réseau a encore augmenté de 2,6 % en 2006. Voici les propos de Sylvain Beaugé (Kéolis) relatés dans l’article Le vélo face aux transports collectifs : “le réseau TCL pèse 1,3 ou 1,4 million de voyages par jour de semaine, pour 15 à 20000 locations vélo’v. Ainsi, la part du transfert de trafic TCL en faveur de Vélo’v ne doit pas excéder les 1%”.

Comment s’organise l’intermodalité entre les vélos et les TCL :
- Embarquement des Vélos dans le réseau TCL.
Les vélos sont admis tous les jours sur la ligne C du métro et dans le funiculaire, en fonction de l’affluence. Les dimanches et jours fériés, ils sont autorisés uniquement sur le réseau métro et tramway.
- Les vélos dans les voies de bus.
Le vélo est actuellement autorisé sur de très rares voies de bus de l’agglomération lyonnaise. Le Sytral et le Grand Lyon travaillent actuellement sur le sujet et viennent de réaliser un guide de cohabitation des bus et des vélos définissant les principes d’aménagement de voirie. Ainsi un couloir de bus de 4,50m permet la mixité bus-vélo sans restriction, contrairement à une voie de bus de 3,25m.

Vélos et trains :
Les vélos sont autorisés dans tous les TER de la région Rhône-Alpes, dans la limite des places disponibles. Pour faciliter le lien entre ces deux modes de transport, certaines agglomérations ont mis en place des « vélostations », gardiennages de vélo en gare, comme Chambéry, Grenoble et Lyon depuis le mois d’avril.
Lyon Parc Auto a ouvert le 28 avril un premier parc à vélo sécurisé à la gare de la Part-Dieu. Il offre 39 places de stationnement dans un espace dédié, couvert et surveillé, localisé dans le parc « minute » de la Part-Dieu, côté Vivier-Merle. Lyon Par Auto offrait déjà aux cyclistes la possibilité de stationner gratuitement leur vélo dans 15 de ses parkings. Ce nouveau service, en revanche, est payant.

Pour en savoir plus :

Voir la rubrique Vélo et transports en commun sur le site de la Ville à vélo
Le Grand Lyon met au point un guide pour l’ouverture des couloirs de bus aux vélos. Enviscope, 22janvier 2008
Le vélo face aux transports collectifs : pas de guerre entre les modes, Franck Lemarc. In Transport Public, octobre 2007, p. 31-37
L’intermodalité vélos et transports collectifs, par Nicolas Nuyttens, CERTU.
In Techni.Cités n° 133, 8-23 juillet 2007, p. 25-31
Les services TER sur le site des TER en Rhône-Alpes
 Un parc sécurisé pour les vélos à la gare de la Part-Dieu
Site web de Lyon Parc Auto


La voiture autrement ?

Malgré la diminution de la part de la voiture dans les déplacements urbains, celle-ci représentait encore 47,4 % des déplacements des habitants du Grand Lyon en 2006 et n’est pas prête de disparaître des centres-villes. Il est cependant possible de développer un usage de la voiture autre qu’individuel. Outre l’usage du taxi, deux tendances de “voitures partagées” se distinguent : l’autopartage et le covoiturage.

L’autopartage ou la voiture en temps partagé

L’autopartage (car sharing) est un concept qui se développe dans le monde depuis une quinzaine d’années.
Contrairement au covoiturage où il s’agit de se regrouper pour effectuer un parcours en commun, avec l’autopartage on utilise l’un après l’autre un même véhicule pour réaliser des trajets distincts.
La différence avec un service de location classique : des locations de très courtes durées (à partir d’une heure), des voitures en libre-service disséminées dans la ville et réservables 7 j/7, 24h/24 par des utilisateurs autorisés (abonnés). Un système cousin du vélo en libre-service !

Autolib’, le service lyonnais

Autrefois baptisé La voiture autrement, du nom de l’association à l’origine de l’initiative, le service lyonnais d’autopartage créé en 2003 a été transféré à Lyon Parc Auto le 1er janvier 2008. LPA mise sur un développement du service afin de passer des 24 véhicules actuellement à disposition des 300 abonnés à 70 véhicules fin 2008. 14 nouvelles stations devraient voir le jour au cours de l’année et une tarification combinée avec le Sytral et la région pour les TER est à l’étude.
Depuis le 1er novembre 2007, les abonnés Autolib bénéficient déjà de la tarification préférentielle Vélo’v (première heure gratuite).
Autolib fait partie du réseau coopératif France Autopartage qui rassemble actuellement dix villes dont Grenoble pour la région Rhône-Alpes. L’abonnement à une des structures permet d’accéder aux véhicules des autres membres du réseau.
Info. La marque Autolib fera aussi l’objet d’une exploitation… à Paris !

 

La difficile mise en place du covoiturage

Le covoiturage ou le partage d’une voiture le temps d’un trajet est un mode de déplacement qui peine à prendre de l’ampleur. Principale difficulté : fédérer l’offre et la demande. De nombreux sites web consacrés ont fleuri à l’échelle nationale ou locale, des petites annonces s’éparpillent sur des sites généralistes…
Le co-voiturage peut prendre plusieurs dimensions : trajets locaux à internationaux, occasionnels ou réguliers, hebdomadaires, quotidiens. Certains sites se sont spécialisés dans le covoiturage régulier (principalement des trajets domicile-travail), comme la Roue verte.
Principe général : le covoituré paye une partie du prix du transport au covoitureur (évaluation du coût du carburant et des péages). Attention, certains sites prennent une commission pour chaque trajet effectué.


A lire : Le covoiturage en France : état des lieux et perspectives, CERTU, février 2008

Initiatives locales
Un site de co-voiturage en Rhône-Alpes
- Ce site propose un service gratuit de recherche et de proposition de covoiturage

Un site de covoiturage pour l’Université Jean Moulin Lyon III
- L’association Lyon 3 développement durable vient de lancer un service de co-voiturage dédié à l’université Lyon 3, en partenariat avec le site national Covoiturage.fr

Initiative : le Grand Lyon souhaite investir dans les véhicules propres

Le Grand Lyon s’est associé à cinq communautés urbaines françaises (Lille, Nancy, Strasbourg, Le Creusot et Bordeaux) pour acheter 600 véhicules urbains “propres”, dont 192 pour le Grand Lyon. L’attribution des marchés aura lieu en octobre 2008, pour une livraison entre septembre et décembre 2009.

Lyon, pilote d’un appel d’offres pour véhicule propre, News de l’Aderly, 4 mars 2008, paru dans les Echos


Au fil de l’eau…

La navigation sur le Rhône et la Saône fut autrefois un mode de transport parmi d’autres…
Dignes héritières des bateaux-mouche lyonnais du XIXe siècle, les navettes fluviales renaîtront-elles bientôt à Lyon ? L’idée ressurgit à l’occasion de l’inauguration de la place nautique de la Confluence le 15 mai dernier…

Les bateaux-mouche lyonnais

Créés dans les années 1860, les premiers bateaux-mouche ont été développés suite à un appel d’offre du directeur de la Compagnie des bateaux à vapeur omnibus, qui souhaitait permettre aux lyonnais de se déplacer sur la Saône. C’est Auguste Seguin à la tête des chantiers de la Buire qui remporte le marché et construit les dix premiers bateaux, en collaboration avec les industriels Félizat et Chevalier-Grenier.
La première ligne reliait Oullins à Vaise. Le succès fut phénoménal, d’autant plus que le tarif (15 centimes à l’époque) était inférieur à celui de la Compagnie lyonnaise des Omnibus (ancêtre des TCL) qui en demandait 25. Entre 1864 et 1871, le nombre de passagers passa de 1,5 à 4 millions !
Entre 1901 et 1906, les bateaux-mouche changèrent de main avant d’être rachetés par la compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon (OTL), qui supprimera la ligne jugée peu rentable en 1912.
La dénomination “bateau-mouche” évoquerait le quartier de Gerland nommé La Mouche, et non un certain Jean-Sébastien Mouche, personnage inventé de toute pièce à l’occasion d’un canular parisien en 1953 !

C’est à la Mouche, Jacques Guinet, 2000
100 boulevard Yves Farge : la Mouche, Robert Luc, 2002

JPEG - 61 ko
Bateaux-mouche de Perrache vers Vaise (BML – fonds Sylvestre)
JPEG - 63 koAncien pont La Feuillée :
embarquement sur le bateau-mouche
(BML – fonds Sylvestre)

Un avenir pour les batobus lyonnais ?

Actuellement, des sociétés comme Navigu’inter ou Yachts de Lyon proposent des promenades fluviales, quelques navettes sont mises en place à l’occasion d’évènements comme la dernière biennale d’art contemporain, mais point de navette régulière… Le projet réapparait pourtant épisodiquement, notamment dans les programmes électoraux.
Janvier 2007, suite à une étude préalable, le Sytral enterre le projet de batobus sur la Saône, jugé inopportun. La société Yatchs de Lyon lançait tout de même pendant l’été 2007 une navette fluviale dominicale entre la Cité Internationale et Gerland, mais l’expérience ne sera guère renouvelée cette année.
15 mai 2008 : la place nautique fait ressurgir le projet de navettes fluviales. Sylvie Josse, chef de projet de Lyon confluence, a annoncé lors de l’inauguration de la darse un projet de navettes fluviales sur la Saône qui relieraient Saint-Paul à la Confluence… affaire à suivre !

JPEG - 79.1 ko
Inauguration de la darse (Lyon Confluence)

De drôles d’embarcations sur le fleuve…

Le Rhône fait l’objet de manifestations sportives régulières comme la traversée de Lyon à la nage, en canoë, en aviron… Certains rendez-vous annuels furent plus insolites que d’autres : souvenez-vous donc de la descente du Rhône… en sanitaires ! Inauguré en 1984, ce règne des OFNI (objets flottants non identifiés) était organisé chaque année par l’ASCUL autour d’un thème précis. L’aventure s’est interrompue après le 26 juin 1999, les autorisations d’occupation des berges et du domaine fluvial devenant de plus en plus difficiles à obtenir.
Des embarcations toutes plus insolites que les autres, parfois coulant plus que flottant, animaient le fleuve d’un joyeux désordre le temps d’une descente… en voici quelques images.

JPEG - 52.6 ko
Objet flottant non identifié (ASCUL)
JPEG - 51.5 ko2CV sur l’eau (ASCUL)

Des rendez-vous pour “un retour au fleuve” sur le site du Fleuve Rhône
Descente en sanitaires : galères en ville, Le Progrès éd. Lyon, 27 juin 1999

A voir, à faire 

JPEG - 20.7 ko
Fête du vélo 2008

- Le vélocipède objet de modernité (1860-1870), du 30/04/2008 au 13/10/2008 au musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne

- Balade en musique à l’occasion de la fête du vélo 8 juin 2008

- Challenge inter-entreprises “Au boulot ? J’y vais à vélo !” 5 juin 2008

- Promenades urbaines à vélo ou à roller : rendez-vous sur les sites des associations lyonnaises et à Pignon sur rue pour découvrir les balades hebdomadaires ou exceptionnelles organisées à Lyon et au delà !

Bibliographie complémentaire :

 

JPEG - 27.4 ko

- Le guide comprend une rubrique “Se déplacer” consacrée aux transports doux qui contient les coordonnées d’associations et de lieux utiles. Site web

Partager cet article