Call me by your name

Ah, l'amour....

Luca Guadagnino

lu, vu, entendu par MS - le 19/03/2019

En Italie dans les années 80, l'été, la jeunesse dorée danse. Mais pas que.

Nous somme en 1983, en Italie du Nord, dans une villa du 17^e siècle au milieu de la végétation. C’est l’été.

Elio Perlman, 17 ans, y passe ses vacances avec sa famille, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père est un éminent universitaire, sa mère est traductrice. Un jour, Oliver, 24 ans, jeune doctorant, vient travailler auprès du père d’Elio.

D’abord distant, Elio est pourtant troublé par Oliver, archétype du jeune américain un brin arrogant. Son comportement avec Elio est ambivalent, un peu insaisissable, mais l’attirance est telle que lui non plus ne peut résister. Les deux garçons vont alors vivre l’amour avec un grand A, sublime, absolu, déchirant.

Sur un scénario de James Ivory, d’après le roman Plus tard ou jamais (Call Me by Your Name) d’André Aciman, Luca Guadagnino nous plonge dans l’histoire de l’éveil du désir de cet adolescent violemment submergé par ses sentiments. Dans un cadre idyllique et un contexte familial qui l’est tout autant, le spectateur peut ainsi rester centré sur la relation émotionnelle des deux garçons et vraiment ressentir ce premier amour. Le film, très esthétique, sublime cet amour, et montre l’intimité des corps, la tendresse autant que la passion, l’émoi de ses jeunes gens de façon bouleversante.

Pour Guadagnino, il s’agit bien plus d’un film sur « la beauté du désir naissant, sincère et pur » qu’un film « gay », et effectivement, il est ici avant tout question d’une rencontre entre deux personnes. L’interdit est présent bien sûr, mais les problématiques liées à ce que veut dire être homosexuel en 1983 ne sont pas le sujet du film.

Bref, tout à notre rêverie, plongés dans cette nostalgie du bonheur perdu, nous aurions bien aimé nous aussi que cet été dure toujours.