
Alam
Firas Khoury
lu, vu, entendu par Pam - le 10/06/2025
Un morceau de tissu
3 copains parlent des filles. 3 adolescents comme tant d’autres. Ils sont palestiniens et vivent dans une petite ville israélienne. La célébration du jour de l’indépendance, jour de la nakba (la catastrophe) pour la Palestine, approche.
Le héros Tamer, réservé, discret, semble en retrait. Il se positionne en spectateur des engagements et colères de ses camarades, dont le volcanique Safwat.
L’arrivée de Maysaa’, jeune fille vive, forte, libre va le conduire à sortir de sa neutralité.
Comment parler de la situation infernale inextricable et de la violence sans violence directe (à part dans une scène dans laquelle l’usage du ralenti pose néanmoins un voile pudique sur la mort d’un des protagonistes) ? Se mettre à hauteur de ces jeunes, poser un regard de tendresse sur ces presque adultes avides de vivre dans un contexte liberticide.
Tamer traîne sa nonchalance avec ses amis au lieu de réviser son bac, embrasse Maysaa’, est bienveillant avec son oncle (joué par l’excellent Saleh Bakri, tout en finesse) devenu fou après un emprisonnement forcé dans un asile pour avoir participé à une manifestation dite terroriste, est tendre avec sa petite sœur.
D’abord en dehors de la volonté collective de résister pacifiquement en remplaçant le drapeau israélien hissé sur le toit de l’école par le palestinien, il va peu à peu acquérir une conscience politique.
Ce drapeau, symbole de l’indépendance ou du nationalisme, « n’est qu’une étape » selon le réalisateur : « J’aspire à un monde sans drapeaux et frontières »… « Je suis pour un seul et même monde ».
« Le début de la libération, c’est de pouvoir hisser son drapeau, le summum de la libération, c’est de pouvoir le brûler » fait-il dire à Safwat.
La fin du film hisse un étendard qui n’est pas encore en feu.
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