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Fotogenico

Marcia Romano et Benoît Sabatier

Après la mort, la vie !

Raoul débaroule à Marseille, ultra déterminé. Une bouteille de vin à la main, posée par moments dans des cachettes improbables et bue par intermittence. C’est qu’iI va sur les pas de sa fille décédée. Et se rend compte qu’elle lui avait dit des gros mythos !

Chez une disquaire, il découvre un 33 tours, Fotogenico (nom tiré du film Sono fotogenico de Dino Risi), qu’elle avait enregistré avec son groupe punk (les morceaux du groupe et la BO sont de Froid Dub). Après avoir vainement tenté de l’écouter chez tous.tes ceux.celles qu’il rencontre, il revient à son point de départ et tombe littéralement en syncope (il s’évanouit vraiment), en transe au son de la musique et de la voix de sa fille. Un choc total !

Désormais, il ne lâche pas les amies d’Agnès, à savoir Tina, Lala, Venus et Brune, des nanas qui ne se laissent pas faire et à la mine continuellement butée, pour les convaincre, malgré leur manque flagrant d’enthousiasme, de reformer le groupe.

A un rythme déjanté et avec une volonté de fer, le père en deuil va tomber sur le dealer de sa fille (morte d’overdose), qui se rêve écrivain reconnu (mais ne le sera pas, fautes d’orthographe obligent dans le manuscrit envoyé aux éditeurs) et déambule à plusieurs reprises juste en slip rouge ou avec les vêtements trouvés deci-delà dans une Marseille pêchue, saturée de couleurs, interlope, très loin de la carte postale ou de l’image de violence habituellement  véhiculée.

Ce film est une bombe ! Un ovni dans le monde cinématographique, une sorte de graffiti musical au langage réjouissant de pulsion de vie malgré la mort.

Le personnage du père est interprété avec fougue et maîtrise par Christophe Paou à la moustache affûtée, aux cheveux ténébreusement flamboyants et au look incroyable ! Il oscille entre burlesque et douleur avec une énergie décapante. La bande de filles revêches, queers, musiciennes emmène cet homme paumé dans des chemins inconnus dans lesquels il va se trouver et trouver sa fille.

La musique redonne vie à l’être aimé et auparavant méconnu en un concert final azimuté !

A peine sorti.e.s de ce trip rock, on a envie de continuer à danser et chanter :

Voir dans le catalogue de la BML

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