
Everybody Loves Touda
Nabil Ayouch
lu, vu, entendu par Pam - le 21/05/2025
Chanter sa liberté
Le film commence sur un moment de joie, une femme danse et chante au milieu d’un cercle d’hommes dans une nature dorée par le soleil. Cette liesse continue jusqu’au soir et l’on sent, l’alcool, les corps échauffés et le regard dénué de retenue des hommes pour les femmes aidant, une menace se préciser pour Touda qui va, malgré sa tentative désespérée de fuite et ses cris étouffés par la brutalité des agresseurs, subir un acte insoutenable.
Comment survivre à cela ? Touda porte en elle un feu, une force inimaginable. Elle est mue par un idéal, celui de se consacrer à l’Aïta, chant marocain de résistance, et de devenir une Cheikha qui chante l’amour, le désir, le plaisir. Elle élève seule son fils sourd auquel elle veut donner un avenir scolaire meilleur que celui présent dans lequel il est maltraité par ses camarades et incompris par la directrice. Leur lien si fort et tendre lui insuffle la volonté inaltérable de continuer à s’affirmer dans son art et son identité face à et contre la férocité des esprits étriqués et des yeux libidineux.
Persuadée d’accéder à ce droit au respect en quittant sa bourgade, elle part pour Casablanca.
Le constat sera bien amer.
Le dernier plan est déchirant de douleur, colère, désillusion mêlées dans le regard de cette combattante incandescente.
Le feu incandescent, Nisrin Erradi l’a en elle et nous l’offre avec une ardeur intense dans l’interprétation de cette guerrière de l’amour. Elle a appris le chant pour le rôle et le rendu est époustouflant de densité, nuances et puissance !
Touda deserves to be loved, really loved.
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