Danse

Danses urbaines à la Biennale de la danse

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 21/09/2016 par Hélèna D.

5 compagnies de hip-hop ont présenté leur travail dans le cadre des «Chantiers en cours d’Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines», lors de la Biennale de Danse de Lyon en septembre 2008.

2015 / Résistance - Stylistik / © Émile Zeizig - mascarille.com - Abdou N
2015 / Résistance - Stylistik / © Émile Zeizig - mascarille.com - Abdou N'gom

« U-Nil », par la compagnie Melting Force, de Saint Etienne (42)
Melting Force est un groupe de breakdance de Saint-Etienne qui compte actuellement 8 danseurs. Venus de différents quartiers de Saint-Etienne, ils se sont réunis en collectif en 2000 sous l’impulsion de Mourad Merkouzi.
Après leur première création Révélation en 2006, les danseurs ont souhaité enrichir leur travail de création en invitant un comédien-auteur, Yann Métivier, afin de les aider à faire évoluer leur récit.
Avec « U-Nil », les danseurs ont choisi de parler d’eux-mêmes, de la création du collectif, du début de leur histoire et de leur rencontre. Ils souhaitaient un décor spectaculaire qui porte leur propos. Visuellement et musicalement l’Egypte ancienne les attirait par sa richesse historique et son mystère. C’est ce qui va inspirer la fable d’U-Nil. Ce groupe aime raconter des histoires, des fables aussi bien pour les grands que pour les petits. Effectivement, s’adresser à un public de tout âge est important pour eux, ainsi leur spectacle est accessible aux enfants à partir de 8 ans.
On a l’impression de voir des danseurs de hip hop au temps des pharaons. On navigue entre spectacle de danse et film d’aventure avec beaucoup d’humour. Je ne pensais pas rire autant à un spectacle de breakdance.
Pour en savoir plus et les voir en image vous pouvez aller sur la page officielle du crew Melting Force.

« L’esprit souterrain », par la compagnie Par terre, de Charenton (92)
Anne Nguyen, la chorégraphe de la compagnie nous invite à une irrésistible envie de danser, renouant ainsi avec la philosophie hip-hop et breakdance. On plonge avec cette compagnie dans un bal de la fin du monde pour cinq danseurs et une comédienne.
« Ma compagnie s’appelle par Terre, elle s’ancre dans la nature qu’elle quelle soit. Racine Carrée, mon solo dresse les fondations d’une danse qui cherche à s’émanciper de l’univers urbain qui l’imprègne… Qu’est-ce qui est essentiel pour ne pas se perdre ? Pour répondre à la question, je me suis projetée dans l’univers de la fin du monde, en m’inspirant de la musique de Boris Kovac & Ladaaba Orchest, Let’s Dance (The Last Balkan Tango – An Apocalyptic Danse Party, 2001) : c’est le dernier soir du monde… Que faire ?… la meilleure chose à faire ne serait-elle pas de se laisser entraîner par la musique et d’aller danser au bal de la fin du monde, en y invitant tous les êtres chers ?… Ce serait un mode clos, sans lumière, un peu comme le fonds d’une poubelle. » Anne Nguyen
« L’esprit souterrain » est le troisième projet en tant que chorégraphe pour Anne Nguyen et le second projet en tant qu’interprète.
Si vous souhaitez voir des extraits de ce spectacle

« Mira », par la compagnie Mira, de Strasbourg (67)
Mira est la première création de cette compagnie. Il s’agit d’un duo, écrit et interprété par Yvonnette Hoareau et Sébastien Vela Lopez. Cette pièce en forme d’auto-fiction, raconte l’histoire d’amour d’un couple de danseurs de hip hop. On plonge dans l’histoire intime d’un couple mixte, d’origine espagnole et comorienne aux influences africaine, maghrébine, européenne, gitane et turque. Au-delà des anecdotes et du bonheur de leur rencontre, la pièce retrace aussi leurs doutes et leurs angoisses, les contraintes physiques et leur appréhension face à leur avenir.
La compagnie Mira, toute nouvellement créée est le fruit de plusieurs années de travail et de collaboration avec de nombreux acteurs de la scène hip hop professionnelle. Installés à Strasbourg, Yvonnette Hoareau et Sébastien Vela Lopez ont démarré leur carrière de danseur en 1990.
Les danseurs nous donnent une vision poétique et réaliste avec beaucoup d’humour d’un couple de danseurs de hip hop aujourd’hui. Le couple a parfois des airs et une allure à la Charlie Chaplin. C’est un vrai moment de danse partagé.
Tout public à partir de 8 ans.

“Music beat my feeling-âm’nimale”, par la Compagnie Meech’, d’Athis Mons (91)
Dans ce premier solo, Michel Onomo s’interroge sur sa liberté, livre ses expériences, ses réflexions et ses émotions. Danseur au parcours atypique (on le retrouve aussi bien dans les théâtres nationaux que sur les sols des battles), Michel Onomo ouvre les portes de son univers et donne à partager les joies, les difficultés qu’il rencontre, mais aussi son besoin de renouer avec ses racines. Ce solo est un travail d’introspection qui prend son essence dans les origines de chacun.
Une très belle performance, où on sent battre le cœur de ce danseur généreux et ouvert.
Membre des compagnies Sanrancune et Franck II Louise avec lesquelles il parcourt les scènes nationales et internationales, il s’est illustré lors de nombreux battles de danse hip hop et house. Il est d’ailleurs le vainqueur de Juste Debout 2004 hip hop et de Juste Debout 2005 house.

« Mistero buffo » d’après Dario Fo, par la compagnie Farid’O, de Lille (59)
Danseur hip hop, Farid Ounchiouenne, crée sa compagnie Farid’O en 2002 et en devient le chorégraphe. Cette compagnie est une association de danse hip hop qui fédère des projets autour du spectacle vivant et favorise la rencontre entre différentes disciplines artistiques : danse hip hop, cirque, théâtre, musique, lumière. Basé à Lille, Farid Ounchiouene développe avec sa compagnie une réflexion sur les thèmes de l’exil, l’intégration et l’identité.
Pour cette nouvelle création, Mistero Buffo, Farid Ounchiouene s’est inspiré de la farce à l’italienne du dramaturge transalpin Dario Fo. Ici, le chorégraphe interprète le domaine de la farce à sa manière, en utilisant l’anachronisme de la danse hip hop dans l’univers burlesque de Fo. Un mélange drôle et intriguant porté par six danseurs-comédiens. Ainsi l’artiste mène une réflexion sur la place de l’homme et de sa dignité face aux mécanismes du pouvoir, définit le réel par le biais de la satire et du rire.
Un spectacle très fort, très poignant et percutant. J’ai beaucoup aimé le passage où les danseuses dansent avec de longs rubans de tissu rouge, c’était très émouvant et poétique.
Pour en savoir plus vous pouvez aller sur le Site de la compagnie Farid’o.

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