Annette Messager, Hallelujah

« Les artistes sont les voyageurs de commerce des mystères rationnels »

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 13/02/2019 par Dalli

Sur le papier se déploie une collection d’utérus colorés impertinents, mortifères, angéliques, messagers... à l’aplomb d’une poitrine dénudée magistrale recouverte d’"Hallelujah" (s) répétés (titre de l’œuvre).

Annette Messager, Hallelujah. Edition Yvon Lambert, 2018

Le cri est jubilatoire, les poncifs, rattachés à l’identité sexuelle et aux prémices de la vie, à la matrice.  Si comme l’écrivait Jean Dubuffet « l’art doit toujours un peu faire rire, un peu faire peur », ici, dans une veine « art brut », il se dualise.

Annette Messager est en phase avec les questions sociétales du moment, le féminisme notamment, support de son univers artistique depuis toujours. Elle arpente ce territoire « comme une ethnologue ou une historienne des arts primitifs ».  Cette pièce, précisément,  fait écho à la signature posturale et aux  slogans des Femen («  Mes seins mon arme », « Mes désirs ma force » « No god in my vagina », « je suis mon propre prophète ») qui avaient déjà nourri ses œuvres.

« J’ai dessiné des utérus comme on dessinait des vases de fleurs mais certaines comme les orchidées, peuvent paraître menaçantes »

Adepte d’une littérature gothique (Ann Radcliffe et Marie Shelley) qui met en scène des êtres surnaturels et des monstres, elle joue sur la bivalence de l’œuvre : réel/irréel, intérieur/extérieur, tout et fragmentation, souffrance et joie, foi et ce qui lui est opposable …

L’artiste qui s’engage en faveur du corps ordinaire et des gestes sans héroïsme, réfute l’extravagance et dit tout simplement CROIRE EN L’ART.

Collection de la Bibliothèque municipale de Lyon, livre d’artiste consultable sur rendez-vous.

Synapses :

Galerie Yvon Lambert

La Servante écarlate

Jeff Buckley

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