Un peu plus près des étoiles
Publié le 29/01/2018 à 09:45 - 5 min - Modifié le 30/01/2018 par Silo moderne
Aller dans l'espace pour raisons non-professionnelles et de manière payante va-t-il se répandre ? Ce "tourisme spatial" est annoncé par plusieurs compagnies pour l'année 2018. Rêvons un peu...
Le projet d’envoyer des touristes dans l‘espace est dans les tuyaux depuis quelque temps. C’est surtout le rêve de beaucoup. L’année 2018 sera-t-elle celle où l’on verra des non-scientifiques aller faire le tour de la Lune ? C’était en tout cas le souhait de Space X début 2017. Cette entreprise spécialisée dans l’astronautique, outre ses essais et son partenariat avec la Nasa, envisage des missions pour “touristes”. Plusieurs projets font actuellement l’objet de spéculations ; le futur est-il proche ?
Pour mémoire, de 2001 à 2009, sept touristes fortunés ont pu embarquer dans une fusée Soyouz à destination de la Station spatiale internationale (ISS).
Pour Jean-François Clervoy, astronaute français et membre de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), tout dépendra de ce que devront faire les deux touristes qui ne seront vraisemblablement pas accompagnés par un professionnel lors du voyage. Selon l’astronaute, cela implique la mise au point d’un “vaisseau entièrement automatisé géré par un centre de contrôle sur terre”. Il ajoute que l’entraînement pour un tel voyage n’est pas vraiment différent de celui suivi par les milliardaires ayant déjà visité l’ISS et dont la durée est de quelques mois. Il s’agit d’apprendre à effectuer les gestes du quotidien en apesanteur et réagir aux situations d’urgence qui se comptent au nombre de trois : le feu à bord, les fuites d’air ainsi que la toxicité de l’atmosphère.
Vous avez dit “riches” ?
Qui pourrait bien se lancer dans de tels projets de tourisme spatial ? Comment les financer ? Pour le moment, une poignée de compagnies privées sont en mesure de se lancer dans cette aventure et de se positionner en concurrents de la NASA ou de l’ESA. En voici quelques-unes :
- Virgin Galactic, compagnie du Virgin Group, créée par Richard Branson qui a pour but de vendre des vols sub-orbitaux au public.
- SpaceX : société créée par l’entrepreneur milliardaire Elon Musk, patron de Tesla
- Blue Origin , et le lanceur New Shepard, créée par Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon.
- Roscosmos, agence chargée du programme spatial civil russe, a délivré la première licence de tourisme spatial à la société Kosmokours.
Des solutions plus simples ?
L’ascenseur spatial : Le principe est simple : vous prenez un câble (nanotube de carbone si possible) de 36000 km de long qui sera tendu grâce à un système de contrepoids. Ce câble sera maintenu tendu par la force centrifuge due à la rotation de la Terre sur elle-même. Pour être en équilibre, le câble doit s’allonger au-delà de l’orbite géostationnaire, à partir de laquelle la force centrifuge dépasse la force de gravitation. Une fois en place, des nacelles montant le long du câble permettraient de rejoindre l’orbite de façon plus économique qu’avec un lanceur spatial classique comme une fusée.
Un vol avec un avion Zero G : Cet avion effectue un vol parabolique, ce qui permet d’avoir plusieurs séquences en apesanteur. Attention, le prochain vol du 14 février 2018 au départ de Bordeaux-Mérignac est complet (6000 euros…).
Avec Google, choisissez votre spot idéal sur la Lune (plusieurs astronautes sont déjà passé par là et ont laissé sur place quelques installations).
Avec la Nasa, explorez la surface de Mars et partez à la recherche du meilleur site pour vos vacances.
Sortir de l’orbite terrestre étant la nouvelle frontière de demain – le nouveau “nouveau monde”-, plusieurs études pensent que cela pourrait créer de l’emploi et un nouveau métier pourrait naitre à l’horizon 2025 : guide touristique de l’espace… C’est vrai, il faudra bien accompagner ces touristes d’un genre nouveau, en ayant au préalable été à le recherche de clients potentiels… (Source : Les métiers de demain)
Préparez vos bagages !
Avant que tout cela soit vraiment opérationnel, et au cas où votre bourse ne vous permette pas d’envisager le moindre kilomètre à bord d’une fusée (à moins que ce ne soit le temps qui vous manque…), le voyage peut s’effectuer autrement.
Certains rêvent de Mars alors que des destinations plus exotiques ne manquent pas ! la région d’Aphrodite Terra sur Venus, la grande tache rouge de Jupiter, les anneaux de Saturne, les lacs de diamant liquide sur Uranus…
Avant de faire le grand saut et de lancer le compte à rebours, commençons par faire les préparatifs du voyage :
Un certains nombre de points sont à prendre en compte : aptitude physique (vue, tension, résistance à l’accélération de plusieurs G ou à à la microgravité…), les risques liés à un tel voyage (dépressurisation, gaz toxiques, fragilisation des os si vous partez longtemps, collisions avec des astéroïdes…), sans compter sur les petits tracas du quotidien (nourriture déshydratée – l’odorat est perturbé lorsqu’on est dans l’espace en raison de la faible gravité-, le sommeil parfois difficile à trouver dans un sac de couchage accroché au plafond ou au mur. On passera sur la lessive ou les toilettes pour lesquels vous aurez pris la précaution de vous formez avant de partir (cela requiert une certaine expérience parait-il…)
Selon votre destination, anticipez la durée du voyage : quelques jours pour un voyage vers la Lune, près de 10 ans pour Neptune (ça laisse le temps d’observer le paysage…)
Pensez à la température (et donc aux vêtements à emporter) : la température moyenne de Mercure est de 176 degrés, celle de Mars est de -62 degrés.
Pour les sites remarquables à ne surtout pas manquer selon votre destination, reportez-vous au guide de voyage du système solaire réalisé par Olivia Koski et Jana Grcevich
Quelques lectures avant de partir :
Le nouvel âge spatial : de la Guerre froide au New Space / Xavier Pasco : quelles évolutions doit-ton retenir de la conquête spatiale depuis la Guerre Froide ?
A la conquête de l’espace : de Spoutnik à l’homme sur Mars / Jacques Villain
Embarquer dès demain pour l’espace : le vol suborbital touristique : cet ouvrage collectif est de loin le plus complet sur le sujet du tourisme spatial : quel est le potentiel commercial ? comment se déroulera un vol ? Quels sont les aspects techniques d’un vol suborbital habité ? Il évoque aussi les aspects juridiques et médicaux. Enfin, il n’oublie pas les astroports : où, comment, combien… Un ouvrage passionnant !
Embarquer dès demain pour l’espace : le vol suborbital touristique : Vivre l’aventure spatiale sera-telle réellement à la portée de tous dans les années qui viennent ? Au-delà du rêve, les auteurs sont d’ardents défenseurs d’un accès démocratisé à “l’ultime frontière” et nous invitent à découvrir les enjeux de cette nouvelle aventure du XXIe siècle.
Bien qu’un peu daté, Impasse dans l’espace de Serge Brunier revient sur l’histoire des vols spatiaux habités, avec leurs coûts vertigineux. L’auteur plaide pour une réorientation plus raisonnable et plus efficace de l’astronautique. Un chapitre est consacré au tourisme spatial, cette chimère qui relève de le science-fiction, de la technologie-fiction, de l’économie-fiction.
Irons-nous vraiment un jour sur Mars ? / Jacques Villain : dans son dernier chapitre, Serge Villain, prévient : “le tourisme spatial, comme les activités spatiales dans leur ensemble ne se développeront que si le coût d’accès est divisé par 100 voire 1000″.
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