Chasseurs d'images
La Tour métallique de Fourvière
Photographe : Georges Vermard, [19..]
Publié le 31/07/2020 à 10:35 - 2 min - Modifié le 02/10/2020 par dcizeron
Elle culmine au-dessus de Lyon, en haut de la montée Nicolas de Lange. La Tour métallique de Fourvière est une silhouette discrète à côté de la basilique Notre-Dame construite par Bossan. Quasi contemporains, les deux monuments témoignent de la variété et de la vitalité de l’architecture du XIXe.
La Tour métallique de Fourvière est inspirée de la Tour Eiffel. L’architecture de cette dernière, découverte lors de l’Exposition universelle de 1889, a choqué autant qu’elle a représenté un symbole de la modernité. L’ascension au sommet pour jouir, autant des délices de l’ascenseur que du panorama, s’est révélée en outre comme le fin du fin du tourisme parisien, faisant de la tour un monument très « rentable ».
A Lyon aussi, le tourisme se développe avec le train, l’automobile, des associations comme le Touring-Club. La ville ne reste pas en marge des grands événements internationaux que sont les expositions universelles ; une exposition coloniale est organisée en 1894 au Parc de la Tête d’Or. Dans ce cadre, dès la fin 1891, une entreprise privée, la « Société anonyme de la Tour de Fourvière », étudie la possibilité d’ériger une « petite » tour Eiffel.
Elle prendra lieu et place d’un observatoire en bois, en forme de pagode, située au sommet de la colline de Fourvière, sur un terrain appartenant à la famille Gay. Cet observatoire accueillait déjà le chaland, accessible en payant par le passage Gay, bordé de sculptures romaines et de mosaïque.
Prête pour l’Exposition
Les travaux commencent à l’automne 1892. La Tour mesurera 85 m et atteindra, colline comprise, 372 m d’altitude. Ce qui permettra aux Lyonnais de s’enorgueillir d’avoir une tour plus haute que son modèle parisien. Il faudra aux architectes Collet, pour la base en béton, et Collonge, pour la partie métallique, pas moins de 210 tonnes de métal et 7200 tonnes de béton.
L’inauguration à lieu le 2 mai 1894. Au pied de la tour, un pavillon, ornementé d’arabesques, permettait aux visiteurs d’accéder, contre 1 franc, à un ascenseur hydraulique et une salle de réception. Un restaurant se trouvait au u premier étage, dirigée par la famille Gay qui a su négocier la concession pour 40 ans du terrain contre de la vente des cartes postale dans le pavillon d’entrée, et la jouissance de la terrasse pour y installer sa brasserie. Au sommet de la tour, une plateforme en bois offrait aux visiteurs une vue panoramique sur Lyon.
Le succès est immédiat.
Changements de destination
En 1943, la tour aurait pourtant pu disparaître. L’armée allemande souhaite la détruire pour récupérer le métal, si précieux pour l’industrie de l’armement. Le 2 juin 1943, l’Office des fontes, fers et aciers signe un arrêté de réquisition avant de l’annuler en juillet de la même année.
C’est finalement la radio et la télévision qui la subtiliseront au public. En 1953, la RTF (Radiodiffusion-télévision française) a besoin d’antennes relai pour relier Paris aux villes du Sud et se met en quête de points d’altitude. Elle rachète à la famille Gay, alors seule propriétaire, la tour métallique pour la transformer en antenne. Les derniers visiteurs accéderont au sommet le 1er novembre 1953.
Bibliographie :
- Lyon-Exposition, journal artistique : beaux-arts, littérature, sciences, industrie, commerce, Guelpa & Compagnie, Lyon, 9 avril 1893.
- Longinotto (Joël) , « A propos de la tour métallique », Bulletin de la Société des amis de Lyon et de Guignol, n°199, juin 1993, p.12-14
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