Composter en ville !
Publié le 17/03/2020 à 17:59
- 4 min -
par
Stéphanie B.
Un habitant français génère chaque année environ 354 kg d’ordures ménagères. 30 à 50 % de celles-ci sont des biodéchets qui peuvent être compostés mais ils sont trop souvent gérés par incinération et enfouissement. Ces deux procédés favorisent diverses pollutions ainsi qu’un gaspillage énergétique. Alors quelles possibilités de compostage s’offrent aux citoyens et plus spécifiquement aux citadins ne disposant pas de jardin ?
Les biodéchets et le compostage, qu’est-ce que c’est ?
Les biodéchets
Les biodéchets appelés également déchets organiques recouvrent l’ensemble des déchets issus de ressources naturelles animales ou végétales : les épluchures et autres restes alimentaires, tonte de gazon… et également les déchets en cellulose (essuie-tout, mouchoirs en papier…). Ils ont la capacité d’être compostés, c’est-à-dire de pourrir et fermenter sous l’action de bactéries et d’autres micro-organismes.
Le compostage
Le compostage est un processus permettant de reproduire la régénération qui se fait naturellement dans la nature et qui donne l’humus, équivalent au compost.
Composter c’est laisser maturer des biodéchets d’origines végétales en équilibrant matière humide (matière azotée) et matière sèche (matière carbonée) dans une proportion de 2/3 de matière humide pour 1/3 de matière sèche. La matière sèche peut être du broyat de branches, de la paille, des feuilles mortes… elle a pour mission d’aérer le compost et de faciliter ainsi le travail des bactéries et des micro-organismes.
Le compost est utilisable au bout de 9 mois. Il est alors un fertilisant naturel contenant azote, phosphore, potasse, calcium, magnésium et bien d’autres oligoéléments. Le compost nourrit et améliore le sol et peut donc être utilisé pour les plantes vertes d’intérieurs, les jardinières, le gazon, les jardins…
Quelles possibilités de compostage existe-t-il?
Le compostage domestique
Il est possible de composter chez soi grâce à un lombricomposteur. Le lombricompostage fonctionne grâce à des vers qui vont ingérer nos biodéchets et les restituer après digestion sous la forme d’un compost très riche et à la bonne odeur de sous-bois au bout d’environ 6 mois.
Le lombricompostage ne génère aucune odeur et tient peu de place, deux critères importants pour envisager de faire cela en appartement. En outre, il génère du compost solide mais également liquide qu’il est possible de récupérer via un robinet situé au niveau du dernier bac.
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter cet ouvrage pratique de Lydia Brucksch :
Le compostage de quartier et de copropriété
De nombreuses collectivités proposent un accompagnement pour les personnes désireuses de mettre en place un compost collectif que ce soit des habitants d’une copropriété ou d’un quartier. C’est une des raisons pour lesquelles nous pouvons voir fleurir en ville des bacs à compost. Cette volonté de mieux gérer ses déchets est aussi motivée par un contexte poussant à une plus grande conscience écologique.
Un site de compostage est constitué d’un minimum de trois bacs généralement en bois : le premier accueille la matière sèche nécessaire au bon équilibre du compost, le deuxième nous permet de déposer les biodéchets humides ainsi que de la matière sèche et le troisième est le bac de maturation.
Pour accélérer la dégradation il est important de découper les biodéchets (moins de 10 cm) et d’aérer en mélangeant.
Plus le nombre de foyers déposants est important plus le nombre de bacs est important.
Les composteurs collectifs apportent une dimension supplémentaire non négligeable, la dimension sociale. C’est un lieu où des voisins peuvent se retrouver et se rencontrer.
Voici deux ouvrages sur le sujet :
Valorisation des biodéchets par les collectivités
La loi de transition énergétique impose aux collectivités la séparation à la source des biodéchets d’ici 2025.
La valorisation des biodéchets est un vrai enjeu énergétique car elle pourrait permettre de créer un compost de qualité mais aussi et surtout une énergie renouvelable : le biogaz.
La ville de Grenoble met en place progressivement la récupération et la valorisation des biodéchets. Une usine de méthanisation nécessaire à la confection du biogaz devrait voir le jour en 2021. Selon les calculs préalables, les biodéchets des habitants devraient permettre de « recouvrir les besoins en énergie de 700 logements de 100 m2 ou alimenter en carburant des bus et des bennes à ordures ménagères. »
Pour en savoir plus, lire l’article « La collecte des déchets alimentaires arrive en 2019 » [Grenoble alpes métropole, consulté le 12-03-2020]
Nos biodéchets peuvent devenir des alliés formidables si nous prenons le temps de nous occuper d’eux !
A vos bio-seaux !
Quelques sites internet pour aller plus loin :
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