Album à redécouvrir

Marina and the Diamonds – Froot (2015)

Publié le 16/12/2022 à 12:06 - 2 min - par nmay

Marina Diamandis est une autrice compositrice et interprète greco-galloise connue jusqu'en 2018 sous le nom de scène Marina and the Diamonds, maintenant devenu MARINA. Après The Family Jewels qui l’a fait connaître du grand public en 2010 et Electra Heart, Marina annonce en 2013 juste après la sortie de ce dernier qu’elle a débuté l'écriture d'un troisième album.

En 2015 sortira donc Froot, entièrement écrit par Marina elle-même, produit en collaboration avec David Kosten et enregistré avec un groupe live. Cet opus marque un tournant dans sa manière d’écrire et de produire sa musique, selon ses mots : “J’en ai eu marre après le deuxième album parce que j’avais collaboré avec des producteurs américains qui ne pensent qu’à faire des tubes. Je voulais voir comment c’était, c’est pour ça que j’ai travaillé avec eux. Mais j’en ai eu vraiment assez. Donc ça me semblait juste de travailler seule pour cet album.” (interview de Fanny Hubert pour Konbini, le 5/10/2015)

Son précédent album Electra Heart, pour lequel elle avait créé un personnage éponyme basé sur l’archétype féminin de la pop culture américaine, la diva des années 50, a reçu un accueil mitigé de la critique. Jugé superficiel et commercial par certains, prometteur par d’autres, sa tournée de concerts affichait néanmoins complet.

Plus introspectif, Froot aborde des sujets très personnels tels que la dépression (Happy, Solitaire) ou la rupture amoureuse (I’m a ruin, Weeds) mais également plus philosophiques comme la postérité (Immortal) et la transmission (Forget). Le morceau Savages, inspiré du double attentat du marathon caritatif de Boston en avril 2013, interroge la dualité de la nature humaine, entre civilisation et sauvagerie. 

Cet album lui permet aussi de s’affirmer en tant qu’artiste féminine sur la scène pop, en balayant les préjugés misogynes qui tendent à comparer (physiquement comme artistiquement) et rendre interchangeables les musiciennes d’un même genre. Le titre Can’t pin me down l’explicite même : “You think I am one thing, but I am another / You can’t call my bluff : time to back off”

Un album pop aux accents électro et rock, à l’avant-garde de la mouvance disco-pop que l’on peut entendre aujourd’hui, y compris sur le plan visuel, faisant appel à des couleurs vives et une esthétique rappelant les années 80 comme on peut le voir dans le clip acidulé de Blue.

Une voix puissante qui porte des textes sincères et un accompagnement musical plus vivant et épuré semblent être la bonne recette pour Marina Diamandis, qui compte aujourd’hui deux autres albums à son actif. Love + Fear sorti en 2019 et Ancient dreams in a modern land en 2021 attesteront de cette évolution et témoigneront d’une maturité croissante ainsi que d’un féminisme de plus en plus affirmé.

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