Sciences humaines
Dans la tête des chercheurs
Olivia Legrip-Randriambelo : l’anthropologue qui interroge les croyances
Publié le 02/12/2022 à 11:00 - 3 min - Modifié le 09/12/2022 par MC
Nous sommes souvent fasciné.es ou intrigué.es par les découvertes scientifiques, mais que savons-nous du travail concret des chercheurs ? Quelles questions se posent-ils ? Quels problèmes rencontrent-ils ? Avec quels outils travaillent-ils ? Rencontre avec Olivia Legrip-Randriambelo, enseignante-chercheuse en anthropologie (Lyon 2, Université Catholique de Lyon).
Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez enfant ?
Sans grande originalité, j’ai rapidement eu envie d’enseigner, d’abord avec l’idée d’être institutrice. Par la suite, d’autres options se sont dessinées au fil de l’avancée de mon parcours scolaire avec un attrait pour l’archéologie ou encore l’histoire.
Comment en êtes-vous arrivée à devenir anthropologue ? Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre cette orientation ?
J’ai eu la chance de voyager dès le plus jeune âge avec mes parents, cette mobilité et la diversité des pays découverts ont été un moteur pour me tourner vers l’ethnologie. Du point de vue des études supérieures, l’anthropologie a d’abord été un parcours optionnel avant de devenir mon inscription principale.
Et concrètement, au quotidien, c’est quoi être anthropologue ?
Le quotidien d’une anthropologue qui enseigne est constitué de plusieurs types d’activités : l’enseignement aux étudiants donc, ensuite il y a également le temps le plus représentatif de la discipline : celui du terrain de recherche. Ce temps de l’ethnographie est souvent combiné avec les vacances d’été qui sont plus longues et permettent de se concentrer sur la recherche. Le troisième est celui des activités de recherche : participation à des journées d’études ou colloques, rédaction d’articles, participation à des programmes de recherche, etc.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Je travaille actuellement sur les questions du traitement des troubles psychiatriques à Madagascar, dans une optique des représentations de la « folie » et de sa prise en charge par les institutions religieuses (notamment un mouvement de Réveil luthérien – fifohazana). Cette recherche est inscrite dans le projet européen ERC StG MaDAf “A History of Madness in West Africa : Governing Mental Disorder during Décolonisation (1940s-1970s)”. Ce projet a débuté en 2021 et se poursuit jusqu’en 2025.
Vous êtes chercheuse associée au LARHRA (Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes) et affiliée à l’ISERL (Institut Supérieur d’Etudes des Religions et de la Laïcité). Quel est votre rôle au sein de ces structures ?
Je ne suis pas chercheuse titulaire, je suis associée au LARHRA et affiliée à l’ISERL. Dans ce cadre, je participe à des séminaires, au montage de journées d’études, et à de nombreuses activités portées par l’ISERL, notamment le festival des Bobines du sacré, en partenariat avec les antennes des Bibliothèques municipales de Lyon.
Pour terminer, quels sont les ouvrages, films ou auteurs qui ont été marquants pour vous ou qui vous ont inspiré dans votre parcours ?
Les goûts des voyages et l’envie de faire une expérience de l’altérité me sont venus à la lecture de bandes dessinées comme Tintin ou Thorgal, mais aussi des romans de Jules Verne.
Le combat contre le diable : l’exorcisme dans les textes du XVIe siècle à aujourd’hui, Olivia Legrip-Randriambelo, Editions du Cerf, 2012
Olivia Legrip-Randriambelo viendra présenter son travail à la bibliothèque de la Part-Dieu le 13 décembre prochain dans le cadre du cycle Dans la tête des chercheurs.
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