Diva arabe
Oum Kalthoum, une icône arabe dans le monde
Publié le 02/05/2022 à 09:07 - 15 min - Modifié le 07/05/2022 par Silm63
En 1967 (le 13 & 15 novembre) l’Olympia de Paris accueille Oum Kalthoum pour deux concerts où elle chantera trois longues chansons (wasla-s). La chanteuse négocie avec Bruno Coquatrix, Directeur général de l’Olympia, son unique concert en Occident. Oum Kalthoum obtient un cachet exorbitant pour deux soirées. Alors que l’Olympia affiche complet et que des places s’arrachent à prix d’or, deux mille personnes en extase l’acclament lors de la première soirée qui s’achève à deux heures trente du matin. Première artiste à avoir su faire découvrir et aimer la musique orientale au public occidental, elle est aujourd’hui considérée comme la plus grande chanteuse du monde arabe. Des personnalités ayant assisté à ces deux concerts témoigneront de son oeuvre qui ne cessera d’influencer d’autres artistes contemporains.
Une enfance pauvre
Née au début du XXe siècle, dans un petit village en Egypte, Tammay al-Zahayra, ses parents, paysans pauvres, lui ont donné le prénom de la troisième fille du Prophète car elle est le troisième enfant d’Ibrahim al-Beltagui, l’imam local.
C’est en écoutant son père enseigner des chants religieux lors des cérémonies dans son village et aux alentours, qu’Oum Kalthoum apprendra à chanter et à mémoriser les répertoires sacrés des chants. Très jeune, elle montrera des talents de chanteuse exceptionnels par la qualité incomparable de sa voix.
Déguisée en garçon à l’âge de dix ans, son père la fera entrer dans le petit groupe de cheikhs afin qu’elle puisse chanter pendant les fêtes religieuses et les Mawlid (anniversaire du Prophète et des saints locaux) chez les grandes familles du Delta.
Un riche commerçant invite la jeune paysanne à se produire dans une soirée de Ramadan où le cheikh al-Ila Muhammad, musicien et chanteur de talent, est séduit par sa voix. Ce dernier étant célèbre et connu car il est passé du chant religieux à la chanson profane. Champion de la qasida, il va lui enseigner la nécessité de comprendre la poésie classique. Le cheikh voit en cette jeune enfant son héritière. Il lui apprend la musique et le goût des mots.
Finalement, c’est au début des années 20 qu’elle rencontrera des interprètes comme Zakaria Ahmed ou Abu al-Ila Muhammad, qui incitera sa famille à aller s’installer au Caire. Oum Kalthoum arrive à la capitale Egyptienne accompagnée de son père et de son grand frère en 1924.
Une carrière fulgurante
Sa carrière débutera réellement lors de plusieurs rencontres intellectuelles, telle que la riche famille réformiste des Abd-al-Râziq, ou encore le maître du ûd, Mohamed El-Qasabgî. Elle bénéficiera du talent musical de ce dernier. Il va l’accompagner tout au long de sa carrière en l’initiant au luth. Elle rencontrera aussi le célèbre poète Ahmed Rami, tombé sous son charme.
Il lui écrira plus d’une centaine de chansons, dans lesquelles il ne cessera de clamer son amour et qu’elle chantera durant toute sa carrière. Il lui traduira des vers d’Omar Khayyâm ; formera son goût en poésie arabe classique et l’initiera à la littérature française.
Sa renommée enfle rapidement et la jeune fille gagne suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille.
Très vite, dès 1924, elle enregistre avec Gramophone Records et Odéon. En 1926, elle signe son premier disque, avec une chanson de Rami et El-Qasabgî, intitulée Si je pardonnais. Quinze mille exemplaires sont vendus en trois mois, ce qui est considérable pour l’époque. Elle chante ce monologue en 1928, la musique qui l’accompagne se fait savante, moderne et novatrice : « El-Qasabgî utilise un mode [musical] rare (mâhûr) avec une intention occidentalisante patente (une ouverture sur un arpège) » In Lagrange, Frédéric, Musiques d’Egypte, Actes sud, 1996.
Cette chanson est vécue comme une révolution artistique. Elle obtient un succès immédiat. Cette ascension sociale fait de la petite paysanne un personnage central de la vie artistique égyptienne. Elle devient une femme du monde grâce à la formation prodiguée par le jeune poète Ahmad Râmî et aux conseils de ses protecteurs intellectuels comme le « Prince des poètes » Ahmad Shawqî.
Elle abandonne sa tenue de paysanne et choisit une longue robe verte (la couleur sacrée de l’islam) pour son premier concert. Au départ, elle refuse d’apparaître dévoilée face à son public. Elle porte un turban discret sur la tête, qui disparaîtra dans les années trente. Elle chante debout, serrant un mouchoir dans la main qu’elle gardera à chaque concert pendant toute sa carrière de chanteuse.
Ce bout de tissu devient pour elle un objet fétiche et un effet scénique, accessoire qui l’aide, surtout, à affronter le public.
Dès 1927, elle intègre un violoncelle dans son takht et se plie aux compositions modernes et innovatrices de son compositeur Qasabgî. Elle devient célèbre dans les années 30. En 1932 elle entame sa première tournée orientale : Damas, Bagdad, Beyrouth, Jérusalem, Haïfa, Tripoli. En donnant tous les jeudis un récital au théâtre du Caire qui était retransmit par toutes les radios arabes, elle a su conserver sa première place ainsi qu’une grande notoriété dans le monde arabe. Elle pouvait chanter sur scène jusqu’à cinq ou six heures d’affilée avec seulement deux ou trois chansons à son répertoire.
Un passage remarqué par le cinéma et la radio
Alors que la chanson trouve sa place en 1933 dans le cinéma égyptien, avec le succès du film de Muhammad ‘Abd al-Wahhâb, Al-warda al-baydâ (La Rose blanche), les structures classiques du chant se voient considérablement modifiées : raccourcissement des introductions musicales, disparition des choristes et du takht à l’écran, prépondérance d’une forme évoluée de taqtûqa avec une musique différente pour chaque couplet. La chanson moderne est née dans les studios Misr . Oum Kalthoum doit se plier à l’art évolutif de son temps. Afin de rester au premier plan, face à ses concurrents (‘Abd al-Wahhâb, Farid El Atrache, Nadra Amin, Asmahan, Mounira Al-Mahdyyia), elle doit se lancer dans la voie du cinéma.
Elle jouera dans six films sur une période de onze ans. Son premier film, Weddad (1936), sous la direction de l’Allemand Fritz Kramp, se passe au temps des Mamelouks. Elle joue le rôle d’une belle esclave dont la voix subjugue son maître. Dans les cinq autres films ses personnages sont très proches de son rôle de chanteuse. Elle endosse les rôles d’une fille du peuple, d’une esclave, d’une paysanne et d’une infirmière, parvenant à déjouer les pesanteurs sociales. A l’époque, le cinéma était accessible financièrement, une piastre seulement.
A partir de 1953, la radio nationale « Radio Le Caire », devient, au même titre que le cinéma, un outil de propagande populaire et bon marché.
Tout le monde pouvait aller écouter Oum Kalthoum à moindre coût à la radio et au cinéma. La même année, alors qu’elle avait été soignée d’un goitre évolutif quelques années auparavant, elle épouse son médecin traitant à un âge avancé (la cinquantaine). Afin que sa carrière de diva ne soit pas entravée par son union, elle signe un contrat de mariage stipulant « le pouvoir de la dame », clause assez rare à l’époque permettant à la femme de divorcer si elle le décide. Oum Kalthoum veut rester totalement maîtresse de sa carrière. Après la révolution égyptienne, elle devient la Diva d’Egypte.
Mais à la fin des années quarante, elle finit par renoncer au cinéma, pour lequel elle n’est pas vraiment faite. De plus, ses problèmes de vue l’empêchent de jouer sur scène. C’est ce qui explique pourquoi elle portera de grosses lunettes de soleil plus tard dans sa carrière de chanteuse sur scène et à la radio.
Une chanteuse engagée politiquement
En 1923, Oum Kalthoum s’installe en Egypte alors que le pays est en plein changements politiques et qu’un mouvement féministe égyptien et arabe s’illustre dans la région.
L’union féministe égyptienne pour la défense des droits des femmes est fondée la même année par Hoda Chaaraoui (1879-1947) et Ceza Nabaraoui (1897-1985). Hoda Chaaraoui est la première femme à se dévoiler publiquement. Ceza Nabaraoui devient la rédactrice de la revue féministe L’Egyptienne (Al-Mizriyah). Ces femmes souligneront leurs engagements politiques avant-gardistes à travers leur vie et leur art.
Oum Kalthoum sera témoin des bouleversements socio-politiques, culturels et historiques. Elle aura vécu sous le protectorat britannique, sous l’émergence du nationalisme et des règnes des souverains Fouad 1er et Farouk. Ce dernier ayant proclamé l’indépendance de l’Egypte le 15 mai 1932. Elle connaîtra aussi la révolution de 1952.
Ce sera sous le mandat de Nasser que la chanteuse va s’affirmer dans un rôle politique.
Elle deviendra durant cette période une icône politique adulée par un peuple enthousiaste à chacune de ses sorties musicales.
Oum Kalthoum demande à Rami et Qasabgî de lui composer d’urgence un hommage au grand leader nationaliste Saad Zaghloul mort subitement en août 1927. Elle chante alors Saad s’absente de l’Egypte devant un public en pleurs et déchire son mouchoir. Le roi Fouad est également venu l’applaudir sur scène.
Elle inaugure « Radio Masr » à la demande du roi Farouk. En 1936, lors de l’investiture du jeune roi Farouk, Oum Kalthoum chante un poème d’Ahmed Chawqui, Le pouvoir est entre tes mains. En juillet 1952, alors que le souverain Farouk est destitué par les « garçons du peuple » (les Officiers libres) et que la monarchie prend fin, Oum Kalthoum se positionne comme nationaliste. Ayant chanté pour l’ancien régime, elle sera interdite d’antenne.
Le général Gamal Abdel Nasser contactera l’officier chargé de la radiocommunication pour lui demander de laisser Oum Kalthoum chanter. A partir de cette période, la diva va s’adresser à son pays avec la même ferveur qu’avec son amour imaginé. Le temps est au patriotisme et la chanteuse va témoigner son soutien à la révolution de juillet ainsi qu’à Nasser. Elle met alors son art au service des chants révolutionnaires : Nashid el Gala (L’hymne de la Liberté) fait l’honneur de la nation égyptienne. Elle chante aussi pour la cause palestinienne avec Asbah ‘Andi Bunduqyia (Et maintenant j’ai un fusil). La nationalisation de la Compagnie universelle du canal de Suez, en juillet 1956, la remplit de joie et de fierté.
Elle reverse l’argent qu’elle gagne lors de ses concerts pour la reconstruction de son pays (10000 livres égyptiennes pour la reconstruction de Port-Saïd). Son engagement se traduira même par la revente de ses bijoux personnels. Elle incitera d’autres femmes à faire de même.
Elle chante Walah Zaman ya Silahi (Il y a bien longtemps, mon arme) qui sera l’hymne national de la République arabe unie en 1958 jusqu’en 1973. Elle devient ainsi la voix du régime, la première Dame d’Egypte, al- sett.
Au cours des années soixante, Oum Kalthoum continue ses récitals assumant toujours son rôle politique qui lui vaut d’être mise en avant par le pouvoir comme symbole de l’unité nationale. A la demande de Nasser, elle accepte de coopérer en 1964 avec son rival Mohamed Abd al-Wahhâb qui lui compose Enta Omri (Tu es ma vie), chanson du poète Ahmed Shadiq Kamel.
En 1967, après la défaite subie par l’Egypte lors de la guerre des Six Jours, Oum Kalthoum donne une série de concerts dont elle reverse les bénéfices à l’Etat égyptien.
Selon le sociologue Asuf Bayat, la seconde intifada au début des années 2000 aurait entraîné une résurrection de l’artiste porte-drapeau :
« L’occupation israélienne de la Cisjordanie en 2002 a remis à l’ordre du jour l’héritage politique d’Oum Kalthoum et d’autres artistes comme Fairouz ».
Un héritage hybride : entre tradition et modernité
Conservatrice et réservée, elle est allée dans le sens historique et politique de son pays. Elle a mis son art au service de son public. Elle a aussi utilisé son aura d’artiste mondialement célébrée pour influer sur le cours de l’histoire : la démission de Nasser en 1967 et la chanson Amour de la Nation. Son influence est réellement surprenante.
« En 1967, après la défaite égyptienne dans la Guerre des Six Jours contre Israël, Oum Kalthoum chante après le discours de démission de Nasser, le titre Amour de la Nation : « Relève-toi et écoute mon cœur, car je suis le peuple. Reste tu es la digue protectrice, Reste, tu es le seul espoir qui reste à tout le peuple », In Oum Kalsoum, la diva au destin politique.
Elle a su introduire le langage populaire dans ses créations simplifiant ses textes auprès des compositeurs sans jamais renier ses origines paysannes. Evitant l’élitisme, elle savait être raffinée dans ses chansons.
Tout en restant traditionnaliste, elle incarnait également la modernité d’une nation émergeante rejetant un conservatisme arabe passéiste et rétrograde. Elle refusera aussi une soumission aux valeurs occidentales.
Dans le domaine musical, l’introduction de la guitare électrique préconisée par Abd-el-Wahab au moment de l’écriture du titre Alf Leïla wa Leïla (Les Mille et Une Nuits) va bouleverser les positions tranchées d’Oum Kalthoum. Après ce premier pas dans la modernité, la chanteuse va accepter d’autres compositions de la chanson arabe contemporaine. Abd al-Wahhâb lui écrira sept autres complaintes sentimentales, qui auront autant de succès qu’ Alf Leïla wa Leïla composé par Baligh Hamdi et enregistré en 1969.
Les tenues d’Oum Kalthoum sont aussi des marqueurs de modernité. L’ancienne paysanne s’habillait à l’occidentale et ne manquait pas les défilés de mode au Caire. Elle conservait toujours son Coran à portée de mains, façon de rester enracinée dans une tradition à laquelle elle était intimement attachée. Le Caire, à l’époque, était une ville tolérante et cosmopolite vivant une forte Renaissance culturelle, Al Nahda (ou l’Essor), autour du féminisme, du nationalisme, de la sociologie et de l’art.
Oum Kalthoum a baigné dans ce riche contexte qui a favorisé l’évolution de sa carrière. Son style propre à elle, de forme savante, sociale et idéologique oscillant entre modernité et tradition a su s’imposer dans les pays arabes, mais aussi en Occident. Féministe et libre, la Dame d’Egypte appelait les femmes dans ses concerts à se prendre en charge : « Vous êtes la moitié de l’humanité, prenez votre destin en main ! » disait-elle. En 1972, pendant un dernier concert à Tripoli, elle a clamé aux femmes libyennes :
« Dévoilez-vous, mes sœurs, nous sommes la force productrice de nos sociétés, nous pouvons garder la tête haute et nue », In Robert Solé, Ils ont fait l’Egypte moderne.
Les spectatrices avaient alors jeté leurs voiles à terre.
Influences et postérités
Aujourd’hui en Egypte, un marionnettiste Mohamed El Sawi fait revivre l’héritage de la Diva, en lui rendant hommage tous les premier jeudi du mois, en donnant un spectacle de marionnettes à El Sakia Puppet Theatre. L’artiste fait revivre les heures de gloire d’Oum Kalthoum et de son orchestre grâce à ses marionnettes.
Fred Kramer, collectionneur flamand et patron du label Radio Martiko est parti au Caire fouiller des archives sonores de la maison de disques étatique Sono Cairo. Suite à ce voyage, un sous-label a été créé en 2018, dédié et baptisé « Souma », comme un des surnoms que les Egyptiens donnaient à leur Dame. Aujourd’hui de grands classiques sont réédités en vinyles et certains titres sont remastérisés, tel qu’Alf Leila Wa Leila.
Des artistes comme Sapho ou encore Ibrahim Maalouf ont repris des musiques de la chanteuse. Sapho chante : El Atlal (les ruines) au Bataclan en 1994. Elle interprète un des plus grands succès d’Oum Kalthoum. Ce titre symbolique, l’un des plus connus de la cantatrice, a été composé à l’origine en 1966 par Riad Al Sunbati pour le poème du même nom d’Ibrahim Nagy. Cette chanson d’amour lors de sa création est devenue par la suite une allégorie de la défaite politique lorsqu’Oum Kalthoum la rechantera à l’Olympia en 1967.
“L’intrication de l’appareil de production culturelle et des ambitions géopolitiques est particulièrement forte jusqu’au tournant de 1967 et la guerre des Six Jours marque le début d’une forme de désenchantement par rapport au projet panarabe. Nasser cite les vers de la chanson d’Oum Kalthoum ‘El Atlal’ pour annoncer la défaite militaire essuyée par l’Egypte”.
Ibrahim Maalouf, en hommage aux femmes, a publié un album Kalthoum en 2015. Avec le pianiste Frank Woeste, ils ont « traduit » dans un jazz assez conventionnel et innovant par son métissage, l’un des plus grands succès de la Dame égyptienne : Alf Leila wa Leila.
Lamia Ziadé, dessinatrice et écrivain libanaise, fait un hommage aux grandes divas des scènes arabes, dont Oum-Kalthoum, dans un beau livre illustré « O Nuit, ô mes yeux ».
Elle s’appuie sur un travail important de documentation et retrace l’âge d’or de la chanson et du cinéma du Proche-Orient du milieu du XXème siècle.
Ainsi, l’œuvre de la « Dame » demeure toujours présente en Egypte à travers un spectacle de marionnettes et en Europe par le biais de la musique réinterprétée mais aussi à partir d’écrits illustrés et documentés. Oum-Kalthoum est une icône qui a laissé dans les mémoires collectives une trace indélébile. Elle reste la dernière héritière de tout un art, un monument qui représente la voix du « peuple » égyptien, comme le proclame si bien une de ses chansons « Ana al-Sh’ab » (Je suis le peuple) composée en 1964 par Mohamed Abd al-Wahhâb. Elle demeure une profonde source d’inspiration pour toute une nouvelle génération.
Les Obsèques d’Oum Kalthoum, en guise de conclusion
Elle se produit alors sur les scènes du monde entier, dans le monde arabophone, mais aussi en Occident (à l’Olympia de Paris avec l’accord du directeur Bruno Coquatrix). A partir de 1970, sa santé se dégrade ; elle souffre de crises de néphrite qui l’obligent souvent à garder le lit. Son dernier concert aura lieu le 4 janvier 1973. Elle sera obligée de quitter la scène avant la fin de sa prestation car trop épuisée. Son mari médecin l’accompagnera aux Etats-Unis pour se faire soigner mais il sera trop tard. Elle meurt le 3 février 1975. Ses funérailles qui ont lieu le 5 février, trois ans après la mort de Nasser, sont un exemple de dévotion. Depuis la mort de ce dernier on n’avait jamais vu autant de monde suivre un cortège funéraire. Les militaires submergés par la foule se sont vus emparer du cercueil.
Les Egyptiens ont soulevé et porté la dépouille de leur Dame.
En 2001, le gouvernement égyptien a inauguré le musée Kawkab Al-Sharq ou « Astre de l’Orient », en hommage à Oum Kalthoum. Quarante-neuf ans après sa mort, elle reflète encore aujourd’hui à travers son art, une aspiration à l’indépendance, à la liberté et à l’unité.
Bibliographie :
– Al Musiqa, voix & musiques du monde arabe
– Article sur Cairn : “Ils ont fait l’Egypte moderne”, In Robert Solé, Ils ont fait l’Egypte moderne, Perrin, 2017
– Lagrange, Frédéric, Musiques d’Egypte, Actes sud, 1996
– Ysabel Saïah-Baudis, Oum Kalsoum L’étoile de l’Orient, Editions du Rocher, 2004
– Lamia Ziadé, Ô nuit Ô mes yeux, P. O. L. éditeur 2015
– L’Orient sonore : musiques oubliées, musiques vivantes sous la direction de Fadi El Abdallah,
– Discographie et vidéographie d’Oum Kalthoum sur le catalogue de la BM de Lyon
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