Futur antérieur
On réédite aussi les synthétiseurs
Au quatrième top, il sera MIDI
Publié le 10/06/2019 à 09:01 - 3 min - Modifié le 13/06/2019 par La COGIP
Dans l'univers des musiques électroniques le futur n'est pas que digital. Les ordinateurs n'ont pas tout raflé, loin de là et quelques firmes de synthétiseurs regardent simultanément devant eux et dans le rétro en proposant des rééditions de claviers et boîtes à rythme cultes. Paresseux, opportuniste, peut-être, mais pas que.
[L’article qui suit n’est pas un guide d’achat !]
Sons iconiques
Devenues iconiques, les sonorités qui ont façonné nos oreilles dans les années 70 et 80 font désormais partie du vocabulaire musical au-delà de la simple référence à une période. Qu’on les trouve datées ou non, et qu’on le déplore ou non : elles ne se démoderont sans doute plus car sont déjà passées par tous les états de la mode.
Les rééditions des machines mythiques responsables de ces sonorités, reproduisent de plus en plus fidèlement le timbre de leurs inspiratrices. Et c’est un point crucial : le clonage parfait est difficile à réaliser car les composants électroniques utilisés jadis ne le sont plus ou sont trop chers à produire à nouveau. Le tout digital est tentant mais risqué : par exemple, les premiers essais de clonage par Roland de sa mythique boîte à rythme TR808 n’ont pas satisfait (la TR-8). L’addition de facilités d’utilisation n’a pas pesé lourd dans la balance, face à la peu convaincante restitution du son d’origine. Mais, même avec une approche 100% analogique la tâche n’est pas aisée, pour construire une machine à un prix suffisamment attractif. Roland s’y essaie avec sa gamme Roland Boutique qui propose des versions compactes de ses machines vintage.
Retour à l’objet
A l’instar des vinyles qui se réinvitent dans nos salons, pour plein de raisons mais surtout le besoin d’un retour (rassurant) à l’objet tangible, les synthétiseurs analogiques reviennent dans les studios. Ils étaient déjà dans nos ordis, sous forme de plugins (logiciels périphériques) qu’on ajoute à son armada virtuelle dans les séquenceurs Ableton Live ou autres Logic Audio. Mais le click de souris est frustrant, le besoin de toucher est trop fort.
Le prix
Je ne vous apprends rien en vous disant qu’il peut conditionner l’achat. Or les synthétiseurs stars d’origine sont des pièces rares, très chères. Comptez environ 1500 euros pour un Arp Odyssey MKII, contre 800 euros pour la version revisitée officielle Arp Odyssey Rev3 (2015) et sans doute bien moins pour un clone de marque tierce… Les prix des rééditions sont plus raisonnables, et rendent accessibles des machines qu’on n’osait même plus rêver de posséder. Il faut distinguer les rééditions par les firmes d’origine (quand toujours en activité) et les clones fortement inspirés, créés par Behringer par exemple.
La souplesse d’utilisation
Les pendants 2.0 voire 3.0 des machines mythiques embarquent désormais des technologies qui leur permettent de dialoguer avec les outils numériques et d’être pilotés de manière optimum par des ordinateurs et des séquenceurs, avec notamment l’addition de la compatibilité MIDI qu’elles n’avaient pas toujours. Comprenez simplement que les rééditions offrent (théoriquement) le meilleur des deux mondes.
Fidélité aléatoire, résultat des courses
Les débats font rage sur les forums pour déterminer si les copies sont ou non à la hauteur. SPOILER : comme dit plus haut à propos de la Roland TR-8 (certes digitale) : les copies sont rarement à la hauteur au niveau du son, et l’ergonomie améliorée n’est dès lors qu’un moindre mal. Mais le coût pour l’utilisateur est l’arbitre de cet équilibre, et beaucoup de rééditions s’avèrent assez satisfaisantes pour le prix.
Un article sur FactMag (en anglais) sur l’attaque des clones par Behringer
Un article sur le site Reverb (en anglais) sur quelques synthétiseurs qui mériteraient une réédition
Et un article en réponse à cette course à la réédition que d’aucuns jugent superficielle :
https://blog.landr.com/fr/10-synthes-analogiques-anti-nostalgie/
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