A REDECOUVRIR

Mélodies françaises / Reynaldo Hahn

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 08/06/2021 par Civodul

Voici à redécouvrir, sortant du silo, tiré des cartons, un album de bon [bary] ton.

C’est une vie riche et passionnante que celle du compositeur Reynaldo Hahn (1874-1947). Né au Vénézuela d’une mère espagnole et d’un père allemand, il immigre tout enfant en France et sera naturalisé en 1912. Quoique se considérant citoyen du monde, il sert avec dévouement son pays d’adoption (il est décoré pour son engagement militaire durant la Première Guerre Mondiale). Il gravite brillamment dans les cénacles artistiques du siècle naissant : critique musical estimé, directeur de l’Opéra de Paris, il fréquente du beau monde (il fut ami de Sarah Bernhardt et amant de Marcel Proust, plutôt que le contraire, bref un homme de goût).

Il est également pianiste et chanteur et aime interpréter dans les salons parisiens ses propres mélodies. C’est d’ailleurs à la voix, medium privilégié de l’émotion musicale à son sens, qu’il consacre l’essentiel de ses compositions.

La veine mélodique  jaillit avec un charme et un naturel exquis. A l’évidence Hahn fait des mélodies comme un pommier des pommes. Point de savantes  expérimentations harmoniques,  la manière, comme la matière sont d’une noble simplicité (on serait à peine étonné d’entendre “A Chloris”  sortir d’un recueil d’arie antiche ou d’un opéra de Gluck). De la mélodie avant tout, souvent étale et suspendue, parfois virilement vigoureuse,  superficielle jamais ,  charmante toujours.

 

Hahn, en esthète éclairé ne lésine pas sur la qualité des textes littéraires qu’il met en musique : Hugo, Verlaine, Daudet, Théophile Gautier.

Ces mélodies attachantes ont trouvé leur interprète idéal en la personne de François le Roux . Le baryton, qui fut un temps membre de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Lyon est un diseur incomparable. Sa voix ductile et sans apprêt sert admirablement le sobre classicisme des textes. De l’expressivité sans emphase,  une diction d’une limpidité peu commune dans le monde lyrique et une sensualité incontestable font de ce récital un parfait régal.

Si mes vers avaient des ailes (Victor Hugo) :

 

A Chloris (Théophile de Viau) :

 

Quand je fus pris au pavillon (Charles d’Orléans) :

 

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