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Units “History of The Units – The Early Years : 1977-1983” (2009)

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 30/01/2024 par pj

Nous sommes en Californie, à Oakland, juste en face de San Francisco, ce vendredi 31 octobre 1980, un groupe local partage l’affiche d’une improbable soirée costumée d’Halloween avec The Police et Iggy Pop : The Units.

Du gang des origines, Units devient rapidement un trio, composé de Scott Ryser et Rachel Webber qui se partage les divers instruments électroniques et les vocaux, tandis que Brad Saunders est à la batterie.

Après seulement deux ou trois singles autoproduits et quelques titres déjà remarqués – High Pressure Days et Cannibals – le premier album du groupe sort à l’automne 80 sur le label new wave de San Francisco, 415 Records.

Digital Stimulation demeurera malheureusement largement méconnu sous nos latitudes et il faudra attendre la réédition par Futurismo en 2015 pour le (re)découvrir enfin.

Parue en 2009, la compilation History of The Units retrace en une vingtaine de titres les premières années du groupe.

Au fil de la collection de morceaux présentés ici, différentes textures sonores s’entrechoquent – parfois au sein d’un seul titre – les percussions et les voix venant bousculer une ligne de synthé plutôt claire.

Le groupe est l’un des tous premiers à imaginer la synthèse du punk et du prog rock. Units est aussi à l’origine de ce mélange si particulier de motifs rythmiques et vocaux et de synthétiseurs.

À ce moment-là, chaque composition de Units semble poser la même question : comment faire du rock sans guitare ?

Units ajoute sa formule à celles déjà distillées par les pionniers de l’électro et de la musique industrielle, aux États-Unis par Suicide et Chrome et en Europe par The Human League et Cabaret Voltaire par exemple.

Sur les différents morceaux de cette compilation, la radicalité souhaitée et recherchée par Units oscille constamment entre l’expérimentation froide et l’énergie abrasive du punk – une avant-garde proche de la no-wave new-yorkaise.

Certains instrumentaux, comme Cowboy ou Town by the River, résonnent comme les échos prolongés du prog rock.

High Pressure Days, Bug Boy et Go semblent droit sortis du laboratoire gonzo d’Akron (Ohio) fief de Devo.

Nettement plus new wave et tout aussi inventifs, Straight lines et Interstate 5 sont les seuls titres extraits du deuxième album inédit enregistré en 1981. Produit par Bill Nelson, grâce à une admiration réciproque, Animals They Dream About ne sera pourtant jamais publié à l’époque. Il sera finalement exhumé en 2016 par Futurismo.

Après un succès obtenu avec le single The Right Man et un mini album (New Way to Move), en 1984 le groupe n’existe déjà plus.

En 2009 le label zurichois Relish Recordings publie le EP trois titres High Pressure Days Remixes contenant notamment la version du DJ Rory Phillips qui gomme les aspérités de l’original mais offre une seconde vie orientée dancefloor au désormais classique de Units.

Pour les fanatiques de généalogie underground, la fille du couple Webber/Ryser, Nina Ryser est musicienne, en solo ou en trio avec Palberta.

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