Le petit accessoire de la guitare
Plectres, picks, médiators, onglets
Publié le 05/02/2021 à 08:45
- 4 min -
Modifié le 01/12/2022
par
Eric
De tout temps les musiciens ont utilisé des accessoires entre eux et leurs instruments. Que ce soit pour faire sonner des cordes en les frottant, les tapant ou les pinçant.
L’utilisation d’un mediator pour pincer des cordes semble remonter à l’antiquité. Puisque des représentations d’une sorte de guitare primitive à 3 cordes et son plectre ont été retrouvées sur des peintures de l’Egypte ancienne datant de 1500 avant JC. Ce serait la chanteuse Har Mose qui utilise ce que certains considèrent comme la plus ancienne guitare du monde.
Har Mose et son instrument à cordes

Du luth en passant par l’oud, le médiateur (ou un accessoire apparenté) est largement utilisé. C’est l’évolution technique de la guitare et sa popularité grandissante aux dépens des autres instruments qui impose et modifie l’usage du médiateur.
La guitare fut longtemps jugée inférieure par rapport aux autres instruments. Le renouveau vint d’Espagne. Dans ce pays où le piano était moins implanté que dans le reste de l’Europe, la guitare occupait une place importante. Et c’est de ce pays que vint la reconnaissance du monde de la musique classique. D’abord grâce à des compositeurs qui lui donnèrent une première place. Puis grâce à des virtuoses de l’instrument qui lui apportèrent ses lettres de noblesse. Mais la guitare classique espagnole avait des cordes en boyau conçues pour un jeu aux doigts sans l’intervention d’un quelconque accessoire.
Andrés Segovia
C’est donc l’essor des cordes en acier qui impose peu à peu le médiateur tel que nous le connaissons de nos jours. Dès le début du XXème siècle, il conquiert les joueurs de mandolines, de banjos et de guitares. Un médiateur plat, en bois, en métal, en corne, en ivoire, en coquillage ou le plus souvent en écaille de tortue.
Jusqu’à la première guerre mondiale, les médiateurs les plus recherchés sont fabriqués à la main en écaille de tortue. Ce matériau allie : douceur, sensibilité, toucher et parait comme le plus adapté aux critères de l’époque. Mais l’écaille est fragile et ses bords ont tendance à s’effriter. De plus elle est d’un coût élevé. Ceci jusqu’à l’année 1975, lorsqu’une loi internationale interdit l’usage de l’écaille de tortue et règle le problème.
Mais dès les années 20, certains se penchent sur une fabrication industrielle. Et des entreprises proposent des médiateurs en celluloïd imitant l’aspect écaille de tortue, puis en nylon, en galalithe, en acétal… Les coûts baissent, la qualité évolue. Ce qui rend le prix de cet accessoire dérisoire.
Les entreprises de médiateurs vont proposer toutes les formes et tailles imaginables pour répondre aux demandes des musiciens. Mais la demande des clients va formaliser des tailles et des formes qui deviennent des standards, tel le médiateur # 351 lancé en 1928 par la firme américaine d’Andrea. Le 351 devient la forme de médiateur en celluloïd le plus connu, le plus recherché.

En principe tenu entre le pouce et l’index, en ne laissant dépasser que la pointe du plectre. Le médiateur produit un son plus clair, plus clinquant que le jeu aux doigts. Quasiment toutes les formes, les couleurs et les tailles existent. Mais la flexibilité (ou la rigidité) constitue le critère de choix le plus important.
Comment choisir un médiateur
En plus d’utiliser des médiateurs très épais et donc très rigides, Django Reinhardt tenait son médiateur entre l’articulation de son pouce et de son index. Ce qui rendait la sonorité de son coup de médiator clair et tranchant.
Médiateur de Django Reinhardt
Quelques guitaristes utilisent le métal, et même une pièce de monnaie comme le guitariste Brian May du groupe Queen. Ou encore Billy Gibbons du groupe ZZ Top qui joue parfois avec un plectre limé dans une ancienne pièce mexicaine d’un peso.
Brian May et sa pièce de monnaie
A l’inverse Wes Montgomery obtenait un son extrêmement doux en pinçant les cordes du gras de son pouce.
Pour finir certains utilisent des médiateurs découpés dans des cartes de crédit, des cartes Sim, du carton, du plastique d’emballage, des compact disques… Il existe des plectriers artisanaux, capables de proposer toutes sortes d’objets médiateurs, comme Riki le Plectrier ou Dugain.
Comme on le voit tous les choix sont possibles. Enfin comme Jack Black partez à la recherche du médiateur qui donne le pouvoir magique d’être un guitar hero dans le film : Tenacious D in the Pick of Destiny
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