Le cinéma lyonnais à l'heure du numérique
Publié le 31/01/2008 à 00:00
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20 min -
Modifié le 30/09/2022
par
Admin linflux
Un cinéma « Hi-Tech »
Avec 31 salles dorénavant réparties sur trois sites (Pathé Vaise avec 14 écrans, Pathé-Bellecour avec 10 écrans et Pathé-Cordeliers, ancien « 8 nef » récemment racheté à U.G.C., avec 7 écrans), l’enseigne au Coq peut aujourd’hui séduire tous les amateurs lyonnais de salles obscures. Le dernier né du groupe, le Pathé Vaise, se distingue par des installations qui devraient marquer durablement le paysage des cinémas en région. « Pathé : première séance à Vaise », Le Progrès, 19 janvier 2008, p.26.
Le Progrès, dans son édition du 19 janvier, consacre sa « Une » ainsi qu’une page entière à cet événement. Nombreuses informations y sont diffusées sur les capacités d’accueil, les installations et les équipements. L’article offre également un panorama des salles actuelles ou futures du groupe EuroPalaces sur le Grand Lyon. « Pathé à l’heure Hi-Tech », article par Christophe Chabert dans Le Petit Bulletin, n°469, 23 janvier 2008, p.2.
« Un quartier promis à un bel avenir », Le Petit Bulletin, n°469, 23 janvier 2008, p.3.
« Le(s) jour(s) de l’ouverture », Le Petit Bulletin, n°469, 23 janvier 2008, p.3.
« Le Pathé Vaise : du grand cinéma », article dans
Lyon poche, n°1872, 23 janvier 2008. « Lever de rideau au Pathé Vaise », article dans
Lyon Capitale, 26 janvier 2008. « Au bon Pathé », article dans
Le Tout-Lyon, n°4772, 26 janvier 2008, p.23. La belle bobine du cinéma lyonnais.
Un précédent Point d’Actu de la Bibliothèque de Lyon consacré à l’industrie cinématographique sur la Région.
En tête de liste des innovations, on signalera notamment un passage remarqué au « tout-numérique » à l’heure où nombre de cinéastes, petits et grands, amateurs comme professionnels, tournent déjà en HD. Cette transition technologique, comparable à l’arrivée du son « Dolby » il y a une vingtaine d’années, devrait marquer la fin progressive et programmée des copies de films 35mm au profit des copies dites « numériques », livrées sur disque dur ou par ADSL. Le multiplexe de Vaise, au vu du nombre de projecteurs numériques équipant d’ores et déjà 8 de ses 16 salles, apparaît donc, pour l’instant, comme une exception sur l’hexagone. Une innovation d’autant plus marquée que ce multiplexe s’inscrit dans un quartier, « le pôle numérique de Vaise », concentrant déjà bon nombre d’entreprises spécialisées dans les techniques de l’information, de la communication et de l’image (TIC), telles que Atari/Infogrames, Cegid, Electronic Arts, Villa Créatis, Lyon Game ou Lyon Infocité.
La « menace fantôme » ou la numérisation du cinéma.
Texte au format pdf de la communication de David Mabillot au colloque international « Mutations des industries de la culture, de l’information et de la communication », 27 septembre 2006.
Réflexion sur le passage au numérique et sur les boulversements auxquels doit s’attendre l’industrie cinématographique. « Le basculement des cinémas vers le tout-numérique à commencé », article par Nicole Vulser dans Le Monde, 15 décembre 2007.
Cette profusion d’offres et d’écrans sur la région lyonnaise – sans même compter celles à venir au confluent (2e arrondissement) et globalement sur le Grand Lyon – inquiète cependant les petits exploitants indépendants, notamment ceux dit d’« Art et d’Essai », à commencer par le cinéma Duchère (directement concurrencé par le nouveau Pathé-Vaise) et par ceux de la presqu’île dans un proche avenir (C.N.P., Cinema Opéra, etc.).
« Le cinéma joue la version multiplexe : Pathé ouvre un complexe à Vaise, les petites salles trinquent », Métro, 1er décembre 2006.
« Les multiplexes tissent leurs toiles », 20 minutes, 18 janvier 2008.
« Cinéma : la guerre des étoiles », dossier par fabien Rivier dans L’Essor du Rhône, n°3196, 25 janvier 2008, p. 5.
Article présentant la table ronde qui s’est tenue le 25 janvier dernier au cinéma les Alizés de Bron sur le thème : « Quel avenir pour les cinémas de nos villes et pour la diversité culturelle ? » et plus généralement sur la crise qui touche actuellement les cinémas indépendants.
Quelques salle en danger ou récemment disparues
Les C.N.P. : une certaine idée du cinéma
L’expérience du C.N.P. (Cinéma National Populaire) imposée par Robert Gilbert à Villeurbanne, puis sur la presqu’île lyonnaise à partir de 1968, fut en son temps une véritable révolution. En privilégiant les conditions de projections et le respect des formats de manière à ne pas sacrifier les films, son patron allait alors à l’encontre des salles de pur divertissement, florissantes mais vieillissantes. Le C.N.P. Villeurbanne, bientôt suivis des C.N.P. Terreaux, Bellecour et Odéon – l’une des plus anciennes et des plus jolies salles de Lyon -, ouvrirent donc la voie à d’autres expériences tout aussi personnelles de petits exploitants agissant par passion : le Cinématographe ouvert au cours Suchet l’année suivante, le Canut de la place de la Croix-Rousse, etc.
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La vie des C.N.P. n’a cependant pas toujours été « un long fleuve tranquille ». Passés entre les mains de Roger Planchon, on évoque au début de l’année 1998 une revente s’accompagnant de licenciements, voire de la fermeture des salles qui sont finalement sauvées, in-extremis, à l’exception du C.N.P. Villeurbanne actuellement remplacé par un magasin d’équipements sportifs. Le C.N.P. Odéon reviendra un temps sous les feux de l’actualité lors du découpage et de la vente du quartier Grolée au fonds de pensions américain Gargill .
Ambiance : « Au revoir les enfants »
C’est avec le titre du film de Louis Malle, accroché à son fronton, que le cinéma Ambiance à définitivement baissé le rideau le 15 décembre 2006. Sur un terrain à la géométrie excentrique, plus ou moins de forme triangulaire, coincé à l’angle de la rue de la République et de la rue Gentil, l’Ambiance avait pourtant réussi à fidéliser un public habitué à ses salles faites de coins et recoins. Car ici on ne proposait que les dernières nouveautés, si possible en version originale sous-titrée. Une particularité rare que les C.N.P. et les salles proposant des rétrospectives (Le Cinéma de l’impasse Saint-Polycarpe et le Cinema Opéra) sont quasiment les seuls aujourd’hui à proposer sur la presqu’île.
Son ancien propriétaire, Jean-Claude Kiefer, qui exploitait ce complexe depuis 1998, l’a revendu à un grand groupe immobilier : ANF. Les travaux de réhabilitation ont commencé en ce début d’année… « Menace sur les cinémas de la Presqu’île », article dans La Tribune de Lyon, 23 novembre 2006.
Le Comœdia : une renaissance attendue
Fondé à la veille de la Première Guerre mondiale, le cinéma de l’avenue Berthelot ne prend le nom de Comoedia qu’en 1924 avant de rester pendant près de 70 ans entre les mains de la famille Lapouble.
Cédé à U.G.C. à partir de mars 1994, le Comoedia, excentré sur la rive gauche du Rhône, peine à trouver un vaste public, à l’exception de celui de proximité composé essentiellement d’étudiants. U.G.C. finit donc par fermer les 6 salles fin 2003.
Abandonné, au grand désespoir des amateurs, la fermeture sera cependant de courte durée. Il finit par trouver des repreneurs passionnés et, après 12 mois de travaux, connaît une véritable renaissance à l’automne 2006 avec une « qualité multiplexe pour une programmation cinéphile ».
Depuis sa réouverture, le Comoedia aura encore connut quelques misères. Les dernières en date ont surgies en novembre 2007 lorsque U.G.C. a engagé des poursuites judiciaires concernant l’utilisation commerciale du nom « Comoedia » dont le groupe s’estime propriétaire. Affaire à suivre…
« L’avenue Berthelot en deuil », article par Gregory Elbaz dans Le Progrès, 31 décembre 2003, p. 9.
« Réouverture du Comoedia : un multiplexe d’Art et d’essai indépendant » article dans Lyon Capitale, 24 ocotbre 2006, p.20.
« Cinéma Comoedia : l’empire U.G.C. contre-attaque », article par Nathalie Garrido dans Le Progrès, 22 novembre 2007, p. 12.
« U.G.C. réclame un million d’euros au Comoedia », article par Nathalie Garrido dans Le Progrès, 12 décembre 2007, p. 5.
Le chantier de la réouverture du Comoedia a suscité deux documentaires : le premier, intitulé Cinéma Comoedia, une renaissance sous la forme d’un luxueux livre-DVD encore disponible dans le commerce ; le second, titré Raconte-moi le cinéma a été dirigé par Mohammed Kadded et produit par Daniel Charrier de la C.L.C. (Compagnie Lyonnaise de Cinéma) pour la télévision.
Comœdia-UGC, la guerre des cinés », article par Mickaël Draï, Lyon Capitale, 11 décembre 2007.
Suite aux problèmes judiciaires récents, une pétition de soutien au cinéma a été lancée. Elle comprend actuellement plus de 13000 signataires.
Cinéjournal : de la série B aux têtes d’affiches
On oublie souvent qu’à une époque pas si lointaine, les alentours de la place Bellecour concentraient bon nombre des salles lyonnaises : le Royal-Gaumont à l’angle de la place et de la rue de la Charité (fermé fin août 1985), Le Bellecour de la place Le Viste (fermé en janvier 1990), le C.N.P. Bellecour (ouvert en avril 1983) et sur le dernier troncon de la rue de la République : le Pathé-Palace (ouvert au début des années 1930), Les Gémeaux (exploités jusqu’en février 1994) et le Cinéjournal.
Ce dernier cinéma fut actif de 1936 à 1999 au 71 de la rue de la République, dans les anciens locaux du quotidien Le Nouveau journal.
D’abord spécialisé dans les films de séries B, puis diffusant les dernières nouveautés, le Cinéjournal possédait à l’origine une capacité de 368 places. La C.L.C., l’une des plus anciennes entreprises cinématographiques françaises, en reste propriétaire jusqu’en 1976, avant qu’il ne passe sous le giron d’U.G.C. puis de Pathé. Le lieu est aujourd’hui occupé par une enseigne de vêtements.
A noter qu’au début du XXIe siècle, la C.L.C. a fait don à la Bibliothèque municipale de Lyon d’une partie de ses archives où se retrouve conservé le précieux répertoire des films diffusés par le Cinéjournal. « Cinéjournal de bord : Quatre décennies de cinéma lyonnais à travers un document de la Compagnie Lyonnaise de Cinéma », article par Bruno Thévenon dans –Gryphe revue de la Bibliothèque de Lyon, n°3, 2e semestre 2001, p.27-31.
Article rédigé à l’occasion du don effectué par la C.L.C. à la Bibliothèque de Lyon d’une partie de ses archives.
Quand les cinémas pornographiques étaient vaillants
Avant que les cassettes VHS, les chaînes cryptées et internet n’y mettent un terme définitif – du moins à Lyon -, les salles classées « X » connurent leurs heures de gloire sur la presqu’île. Un rapide examen montre qu’au début des années 1970, on pouvait compter jusqu’à 9 cinémas « spécialisés » sur un périmètre relativement réduit, allant de la place des Terreaux à celle des Jacobins. Comme tous les goûts sont dans la nature, il n’était pas rare que ces cinémas osaient une double programmation, partagée – quelquefois dans une unique salle ! – entre films pornographiques et de Karaté ou d’horreur.
Il n’en reste aujourd’hui plus un seul… Le Petit guide lyonnais des salles obscures, 1965-1977.
Entre 1968 et 1974, l’éphémère revue Lyon-Forum a publié 3 guides, à raison d’un tout les 3 ans, qui fournissent un état daté des cinémas dans la ville. Chaque notice s’accompagne d’un commentaire, souvent humoristique, sur la qualité de l’accueil (heureuse époque pour les « ouvreuses »/ »placeuses »), les services proposés (certains cinémas proposant parfois, à cette époque, une garderie pour les enfants !), la programmation ou le confort des salles.
Ressources pour une histoire des cinémas lyonnais
Lyon-Poche : une institution.
Créé à l’origine par des étudiants de l’Ecole de Commerce de Lyon et de Sciences Economiques avec l’appui de l’éditeur grenoblois Paul Dini, le Lyon-Poche voit le jour en octobre 1971, avec un premier numéro tiré à 12.000 exemplaires. Ses animateurs reprennent les principes qui ont fait la renommée du Pariscope de la capitale en lui ajoutant éditoriaux et brèves critiques cinématographiques. Un succès qui ne se dément pas depuis plus de 35 ans… « Le cinéma grandeur cité », article par Fabrice Roussel dans le Progrès, 23 septembre 1997.
Article synthétique sur la chronologie des salles de cinéma lyonnaises au XXe siècle. « Les exploitants des salles de cinéma lyonnaises, des origines à la seconde guerre mondiale », article par Renaud Chaplain dans Vingtième siècle, n° 79, juill.-sept. 2003, p. 19-35.
Les cinémas de Lyon : 1895-1995, catal. de l’exposition organisée par les Archives municipales de Lyon, Palais Saint-Jean, 1er juin-31 juillet 1995.
On regardera plus particulièrement le « Dictionnaire des salles de cinéma de Lyon » (page 155 à 174) ainsi que la carte qui l’accompagne permettant de situer géographiquement les cinémas dans la ville.
Un outil devenu indispensable pour qui souhaite appréhender l’évolution de ce marché au gré des changements de nom ou de propriétaire, rénovations, transformations ou disparition de nos salles…
Les cinémas dans la ville des Lumière
Une bonne introduction aux cinémas lyonnais, bien que ce site personnel ne semble plus être mis à jour depuis 2003. Par le biais du dépôt légal imprimeur, la Bibliothèque de Lyon reçoit, classe et conserve une importante documentation produite par les cinémas de la région : tracts, bulletins, programmes de festival, dossiers de presse, revues sur papier glacé ou simples feuilles d’annonces des séances de la semaine. Une mine d’informations pour les historiens du prochain siècle …














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