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Jacques Stella, un grand peintre de Lyon méconnu, enfin célébré

- temps de lecture approximatif de 9 minutes 9 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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Depuis le 17 novembre 2006 jusqu’au 19 février 2007, le Musée des beaux-arts de Lyon présente une importante exposition consacrée à Jacques Stella, peintre lyonnais du 17e siècle. Le Musée des Augustins de Toulouse l’accueillera ensuite du 17 mars au 18 juin.

C’est la première rétrospective dédiée entièrement à cet artiste dont la renommée fut grande en son temps. Peintre des anges et des madones mais aussi de bien d’autres sujets, dessinateur, illustrateur et collectionneur, Jacques Stella révèle ses multiples facettes. Comme le souligne le commissaire général de l’exposition, Sylvain Laveissière, c’est l’occasion de « redonner vie à l’un des grands peintres injustement oubliés de l’histoire de l’art »

[*Les circonstances de l’évènement*]

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Jésus retrouvé par ses parents
Jacques Stella
(Les Andelys,
église Notre-Dame)

Depuis quelques décennies, la peinture française du 17e siècle est particulièrement remise à l’honneur avec des manifestations autour de Georges de La Tour, Simon Vouet, Eustache Le Sueur, Sébastien Bourdon, Laurent de La Hyre…

Le Musée des beaux-arts de Lyon à son tour, honore une autre figure importante du 17e siècle, originaire de Lyon, Jacques Stella (1596-1657) à l’occasion du 350e anniversaire de sa mort. C’est le fruit de plus de 30 ans de recherches menées en particulier par l’historien d’art lyonnais, Gilles Chomer, mort avant d’avoir pu réaliser son rêve d’exposition sur Stella. Ce travail a été poursuivi par son équipe et les organisateurs de l’exposition Jacques Stella, pictor lugdunensis, par Gilles Chomer, in Revue de l’art, n°47, 1980
- Evoque les relations du peintre avec sa ville natale et sa place dans l’histoire artistique de Lyon

[*L’exposition*]

Près de 200 œuvres , peintures, dessins et gravures, nous sont présentées, provenant de collections françaises, européennes et américaines

Voici un aperçu du parcours chronologique qui est proposé.

La vie et l’œuvre de Jacques Stella se dévoile peu à peu depuis sa naissance à Lyon, place de Confort (2e arr.) dans une famille et un milieu d’artistes. Nous le suivons ensuite en Italie où il va compléter sa formation comme c’était l’usage à l’époque. A Florence d’abord où il travaille le dessin et la gravure et côtoie Jacques Callot. Toute sa vie, il gardera ce goût pour le dessin. A Rome ensuite où il se perfectionne et suscite l’admiration pour ses petits tableaux sur pierre dure, semi-précieuse (lapis-lazuli, onyx, marbre noir, ardoise…) peints avec une grande délicatesse. Après un long séjour en Italie, il arrive à Paris où il est nommé par Richelieu, peintre du roi. Il reçoit une pension et un logement au Louvre où il restera jusqu’à sa mort. Là, il réalise de grands et élégants retables pour les églises et peint des tableaux à caractère historique, mythologique et religieux. Il travaille également pour l’Imprimerie royale. Il devient l’un des peintres les plus réputés de son temps. A la fin de sa vie, il dessine beaucoup. Ses dessins seront pour une grande part gravés par sa famille et en particulier, sa nièce, Claudine Bouzonnet-Stella

Quelques particularités de son œuvre, outre sa grande diversité :
- les petits tableaux sur pierre dure
- les sujets de prédilection comme le thème de « Jésus retrouvé au Temple par ses parents » repris plusieurs fois

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La Vierge donnant la bouillie à l’Enfant
Jacques Stella
(Blois, musée
communal du chateau)

- des scènes religieuses traitées d’une manière intimiste, familière comme « La Sainte famille avec l’ange qui prépare la bouillie » ou bien « La Vierge donnant la bouillie à l’Enfant avec un angelot soufflant sur le réchaud » : tableaux emprunts de grâce et de douceur, comme bien d’autres oeuvres
- Son appartenance au classicisme par son goût pour l’art antique, les détails architecturaux, la clarté et la rigueur de ses compositions…

[*Une bien longue éclipse*]

Jacques Stella ou l’amitié funeste, par Sylvain Kerspern, in Gazette des beaux-arts, octobre 1994
- L’auteur s’attache à donner toute sa place à Jacques Stella malgré l’ombre que lui fit son ami Nicolas Poussin

Stella : l’étoile filante du classicisme français, par Sylvain Laveissière, in Connaissance des arts, janvier 2007
- Une analyse de l’apport au classicisme de Jacques Stella, peintre trop discret dont certaines œuvres furent attribuées à d’autres…

Jacques Stella : ses chefs-d’œuvre inconnus, par Colin Lemoine, in l’Oeil, décembre 2006
- Invite à une redécouverte de l’œuvre de Stella dont le nom signifie « étoile » en latin

[*Les ouvrages qui célèbrent l’anniversaire*]

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David et Bethsabée
(détail)
Jacques Stella
(Somogy)

Jacques Stella (1596-1657) : catalogue de l’exposition, ed. Somogy
- Reflète le même parcours que l’exposition avec, en plus des textes de Sylvain Laveissière, Mickaël Szanto, Isabelle Dubois, Fabienne Albert-Bertin, Anne-Laure Collomb, Lauren Laz, Isabelle de Conihout. Cette monographie est la première consacrée à l’artiste

Jacques Stella, la première rétrospective, Dossier de l’art, N°136, décembre 2006
- Aborde plusieurs aspects de la vie et de l’oeuvre du peintre

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Vénus et l’Amour
Jacques Stella

(S. Domini)

Jacques Stella : 1596-1657, par Jacques Thuillier, ed. S. Domini
- Cette monographie qui vient de paraître présente 270 œuvres de l’artiste et, entre autres, une étude de sa fortune critique

[*Echos dans les médias*]

De nombreux journaux et magazines ont rendu compte de l’évènement comme : Lyon capitale (14 nov 2006), le Monde de la Bible (nov-déc 2006), Télérama (24 janv 2007) : « Stella brille enfin ». Il est possible d’en consulter d’autres, à la Bibliothèque municipale sur les bases Europresse et LexisNexis… Sur le site de la Tribune de l’art, un dossier sur Jacques Stella est notamment proposé

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La fenaison
(les Pastorales)
Claudine B. Stella (grav.)
Jacques Stella (peintre)

(BM de Lyon)

[*Autour de l’exposition*]

Du 24 janvier au 2 avril 2007, parallèlement à l’exposition, le Musée des beaux-arts de Lyon présente le cabinet de Jacques Stella, avec la collaboration de la Bibliothèque municipale de Lyon qui a prêté 25 gravures et 23 ouvrages précieux, semblables à ceux que le peintre possédait. C’est une évocation de la collection d’œuvres d’art et de livres rassemblés par l’artiste tout au long de sa vie. Véritable « laboratoire de connaissances », elle permet de mieux cerner sa personnalité, ses sources d’inspiration, ses influences, ses références, de Raphaël à Poussin. Un chapitre du catalogue étudie le peintre collectionneur.

Gryphe : revue de la Bibliothèque de Lyon, n°15, 2007
- Consacre ce numéro à Jacques Stella avec, notamment des textes sur sa collection, ses livres…

[*Présence de Jacques Stella dans les collections françaises*]

Le Musée des beaux-arts de Lyon possède une importante collection des œuvres de l’artiste : 9 tableaux et 3 dessins. Les dernières acquisitions datent de 2006. Il s’agit de « La Sainte Famille visitée par sainte Elisabeth, Zacharie et saint Jean-Baptiste » où Jacques Stella utilise de la peinture à l’or. L’autre tableau « Sémiramis appelée au combat » est peint sur ardoise dans des coloris délicats
Le Musée des Augustins de Toulouse qui va accueillir l’exposition au mois de mars, conserve 3 œuvres importantes du peintre dont 2 « Sainte Famille » pleines de charme.

Depuis la redécouverte progressive de Jacques Stella, ses œuvres sont plus recherchées. Parmi les dernières acquisitions, on peut admirer : « La naissance de la Vierge » au Musée des beaux-arts de Lille ; « Sainte Cécile » au Musée des beaux-arts de Rennes ; « Portrait de l’artiste avec sa mère » au Musée départemental Georges de La Tour à Vic-sur-Seille ; « la Vierge à l’enfant avec le petit saint Jean-Baptiste » au Musée d’Epinal…

[*La peinture à l’époque de Jacques Stella*]

Parmi les nombreux ouvrages :
La peinture française au XVIIe siècle, par Alain Mérot, Gallimard
- Panorama bien illustré qui tient compte des recherches récentes en histoire de l’art

Le métier de peintre au Grand Siècle, par Antoine Schnapper, Gallimard
- Etude sur les peintres au 17e siècle en France, depuis les plus modestes jusqu’aux plus célèbres : leurs conditions de vie, leurs ressources, le marché de l’art, l’organisation de la profession…

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La vendange
(les Pastorales)
Claudine B. Stella (grav.)
Jacques Stella (peintre)
(BM de Lyon)

Livres sur Jacques Stella Voir

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