
Savage hills ballroom
Youth Lagoon
lu, vu, entendu par L3scarbille - le 07/12/2015
Dans les œuvres de Youth Lagoon (pseudo pris par Trevor Powers depuis l'année 2010) on ne peut mettre en doute une sensibilité à vif : à défaut d'entendre vraiment sa voix, c'était sa musique qui nous la chantait.
Son premier album, The Year of Hibernation est devenu un album classique de dream pop, confirmant les bases introspectives et introverties du genre.
La musique de Trevor y est accompagnée de touches électroniques, d’une voix androgyne dissimulée dans une réverbération de cocon, aux mélodies inoubliables et aux arrangements recherchés.
Son second disque confirmait l’assise d’une musique de chambre précieuse dans laquelle le psychédélisme paraissait prendre plus de place.
Puis survient ce 3ème album : si le premier était chrysalide et le second croissance, celui-ci est le papillon.
Dans cette nouvelle introspection, il nous est enfin permis d’entendre avec discernement cette voix de fausset, éblouissante et qui n’est plus filtrée ni ornementée d’effets.
Une voix plus assumée ou, tout du moins, mise en avant et des morceaux moins anxiogènes, plus ouverts.
On découvre alors des titres plus dépouillés, portés par la voix comme Kerry et Rotten Human, avec un songwriting proche de la folk.
Des titres plus intrépides, à l’image du morceau d’ouverture, Officer Telephone, qui s’autorisent des mouvements assez divergents : du piano minimaliste au rock tourmenté.
Plus intrépides et plus typés tels No one can tell et ses synthés, The knower et ses cuivres, les instrumentales Doll’s estate et X-ray.
C’est sûr, on est arrivé au moment où l’on va aimer ou détester, si les deux premiers albums nous permettaient la nuance et le confort cotonneux de la dream pop, Youth Lagoon nous propose ici de trancher une bonne fois pour toute sur sa voix et ses choix instrumentaux dans une pop toujours de rêve mais qui se risque inconfortable et intraitable.
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