Peacemaker

VERA SOLA

lu, vu, entendu par Damien B. - le 30/03/2024

Enregistré à Nashville, le deuxième album de Vera Sola confirme son art d'une folk élégante et hantée, tout en affichant une nouvelle ambition orchestrale.

Après le majestueux “Shades” paru en 2018, l’artiste americano-canadienne Vera Sola revient avec un deuxième album aux ambitions renouvelées.

Fille d’un acteur canadien, diplômée de Harvard, Danielle Aykroyd – alias Vera Sola – a d’abord travaillé comme comédienne de doublage pour la radio et la télévision. A la faveur d’une collaboration avec son ami Elvis Perkins, elle envisage plus sérieusement une carrière musicale. L’artiste développe alors son art très personnel du songwriting, entre folk, pop et americana. Elle publie son premier Ep en 2017, “Last Caress”, composé de reprises du groupe punk US Misfits, puis “Shades” un an plus tard, son premier album entièrement conçu par ses soins. Immédiatement salué par la critique, le disque établit une artiste à l’élégance rare, ce que confirment ses prestations scéniques hypnotiques.

La suite, c’est ce nouvel album enregistré en 2019 à Nashville avec une flopée de musiciens de haut vol. Sa publication a suivi un parcours sinueux, entrecoupé par la pandémie, les incendies en Californie et de sombres événements personnels. L’attente en valait largement la peine, tant “Peacemaker” consacre une chanteuse unique, à la voix plus assurée, plus mystérieuse aussi. Collection de ballades ténébreuses à la poésie plombée et surréaliste, le disque séduit par son orchestration ample et délicate. Kenneth Pattingale – du duo The Milk Carton Kids – n’est pas pour rien dans cette production classieuse et quasi-cinématographique. Sur les traces de Léonard Cohen et Nancy Sinatra, Vera Sola poursuit son oeuvre subtile aux marges de l’americana, et offre avec “Peacemaker” un élégant bouquet de murder ballads hantées.