Thermae Romae
Mari Yamazaki
lu, vu, entendu par tibogonin - le 20/12/2023
"Si l'Empire romain annexe ce pays un jour... Je vois d'ici comment ça va se passer: ces gens auront tôt fait de supplanter tous les architectes romains... L'expertise dont ils font preuve dans leur quête du bien-être est sans commune mesure avec celle des Romains"
Thermae Romae est une série de six mangas, publiés entre 2009 et 2013. L’histoire se situe premièrement au IIe siècle, à l’époque de l’apogée territoriale de l’Empire romain, sous le règne d’Hadrien. Ce dernier a une grande importance dans le récit car il croise plusieurs fois la route de Lucius Modestus, le personnage principal de l’univers.
Un architecte romain qui voyage dans le temps
Lucius est un architecte spécialisé dans la confection de thermes. Seulement, ses bains publics ne font pas l’unanimité et il cherche une solution pour redorer sa carrière.
C’est dans cette optique que Mari Yamazaki lui donne un coup de main. En effet, curiosité dans la narration : quand Lucius manque de se noyer dans des thermes romains du IIe siècle, au moment de la remontée à la surface, il se retrouve dans un bain public japonais du XXIe siècle.
Choqué, puis intrigué, l’architecte est épaté par la confection moderne de ce bain. C’est le premier voyage de plusieurs allers-retours dans le temps et l’espace qui dictent la dynamique du récit. Et ce sont justement grâce à ces coups de magie incontrôlés que Lucius peut sauver sa carrière.
Quand il est au Japon, il fait son maximum pour récolter le plus d’idées possibles afin d’améliorer le confort des bains publics de son époque. Il y introduit de nombreuses découvertes qui l’ont estomaqué au premier regard.
Par exemple, dans le premier tome, il découvre un bain individuel qu’il décrit d’abord comme un cercueil. De plus, en désignant une télévision qui met en scène des méduses, il parle d’un vivarium dans un mur. Il se familiarise aussi avec les exotiques, même pour nous, toilettes japonaises, mais aussi avec différents instruments de lavage. Dans la suite de ses aventures, il goûte plusieurs mets culinaires japonais comme des raviolis qu’il essaie de reproduire par la suite à son époque.
Constatant que Rome n’est peut-être finalement pas la civilisation la plus avancée du monde, Lucius est parfois attristé de ce constat. En effet, le « peuple des visages plats », comme il a baptisé les Japonais, a beaucoup à lui apprendre.
Rome / Japon : une culture commune des bains publics
A intervalles réguliers, Mari Yamazaki raconte dans ses interludes « Rome & les bains, mes deux amours » des anecdotes, des histoires, des pensées sur les bains publics. Elle y justifie son idée de relier la Rome antique et le Japon de nos jours dans son récit :
« Lorsque que je me rends compte que même dans les vestiges les plus mineurs de la Rome antique, on trouve des indices de la présence de bains, je ne peux m’empêcher de penser que les pratiques romaines du bain à cette époque sont extrêmement proches de celles des Japonais de la génération de mes parents. Pour les uns comme pour les autres, le bain était un geste plus quotidien qu’aucun autre »
De plus, elle tient à nous rappeler que Romains, comme Japonais ont profité à bon escient des volcans et leurs sources naturelles dans leur environnement :
« A mon humble avis, l’amour que les Romains vouaient aux bains et l’amour que les Japonais leur vouent toujours aujourd’hui s’expliquent aussi par la présence de volcans sur le sol occupé par ces deux peuples.
J’ignore toutefois si sous la Rome antique, on trouvait des bains en plein air stratégiquement installés pour permettre aux baigneurs d’admirer de superbes paysages tout en faisant trempette, comme c’est le cas au Japon »
Néanmoins, dans sa liberté créatrice, Yamazaki a permis à son univers de se parer de bains placés de telle façon qu’il est possible pour les personnages de se la couler douce en admirant le Vésuve.
Pour aller plus loin, concernant l’oeuvre de Mari Yamazaki. Son autre série de mangas sur la Rome antique : Pline
Pour aller plus loin, concernant la ville de Lyon : Aqueducs romains de Lyon de Jean Etèvenaux ; Les aqueducs romains de Lyon de Jean Burdy ;
Voir dans le catalogue de la BML
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