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Nicolas Bouvier, Au gré des géographies

Alexandre Chollier

En grec ou en latin le mot "géographie" signifie "dessiner ou décrire la terre". Pour Nicolas Bouvier, parti très tôt sur les routes, le mot "géographie" qu'il utilise souvent pour parler du voyage et de l'écriture, se révèle surtout une expérience humaine : "je préfère les voyageurs qui écrivent aux écrivains qui voyagent".

Dans cet ouvrage richement illustré paru aux éditions Paulsen, le géographe genevois Alexandre Chollier propose un atlas intime de lieux et d’images, qui sont autant de portes d’entrée dans l’œuvre de l’écrivain voyageur et iconographe Nicolas Bouvier (1929-1998), connu pour son livre devenu culte L’usage du monde paru en 1963.

De sa Suisse natale jusqu’en Asie centrale en passant par le Japon qui le fascinait tant, les géographies sensibles de Nicolas Bouvier placent l’humain et l’Autre au centre.

Tout commence en effet par la première géographie, celle de l’enfance et des livres de voyages qu’il parcourt avant de se lancer dans le vaste monde. Il entre alors en géographie pour être à hauteur d’homme, écouter ce qu’il appelle des “petits miracles” plus intéressants selon lui que les grandes dates de l’histoire.

Le Japon, où il y découvre la poésie, occupe une place particulière au sein de ses géographies intimes. C’est à Tokyo que l’écrivain devient vraiment photographe, portraitiste sensible des visages qui l’entourent et qui lui apparaissent comme une géographie en soi. Il en ramènera la matière d’un de ses livres les plus célèbres Chronique japonaise.

“Dans ce peu qui me ressemble je me sens chez moi, je m’y retrouve”.

Nicolas Bouvier

Cette route vers l’Est lui montre que l’Ailleurs n’est jamais très loin. La lenteur du voyage lui permet de reconnaître les prémisses de cet Ailleurs dans des histoires racontées et des sons colportés (musiques et sons de rue) qui constituent pour lui une véritable géographie sonore. Le retour en Suisse lui révèle que l’Ailleurs se trouve également dans le proche et l’extrêmement proche.

La dernière géographie de Nicolas Bouvier est celle de la liberté, celle d’un esprit libre et nomade refusant toute étiquette. Pour partager ces géographies intimes, Alexandre Chollier a puisé dans les Archives de la Bibliothèque de Genève et notamment dans les correspondances de Nicolas Bouvier, véritable antichambre de son œuvre.

Pour en savoir plus :
Ecoutez l’émission sur Rfi SI LOIN SI PROCHE, Les géographies de Nicolas Bouvier, publié le : 22/01/2023

Voir dans le catalogue de la BML

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