Quelle n’est pas ma joie
Jens Christian Grøndahl
lu, vu, entendu par bibliothèque du 4e Croix Rousse - le 30/09/2020
Une fine analyse de la mécanique des couples et de la famille
« Voilà, ton mari est mort lui aussi, Anna. Ton mari, notre mari […] Je crois qu’il ne t’a jamais totalement pardonné […]. Je me rends compte que mon récit doit paraître désabusé, mais je ne suis pas quelqu’un de triste, tu le sais bien. Je suis joyeuse intérieurement. Quelle n’est pas ma joie, comme le dit le cantique, même si je ne la montre pas toujours. »
Ainsi s’adresse Ellinor à son amie disparue Anna, alors qu’elle vient de perdre son mari, à soixante-dix ans. Quarante ans qu’Ellinor a remplacé Anna auprès de Georg et des jumeaux. Comme elle a décidé de vendre la maison familiale pour retourner dans le quartier populaire de son enfance à Copenhague, elle se heurte à l’incompréhension de ses beaux-fils. Soudain libérée de toute sensation d’obligations, elle se surprend à analyser les relations qu’elle entretient dorénavant avec les adultes qu’ils sont devenus. Ellinor fouille dans la mémoire de ses origines, se remémore le drame qui s’est joué dans les Dolomites, et le rapprochement qui en a suivi avec Georg.
J.C. Grøndahl entremêle habilement ces différents fils du passé avec le temps du deuil qu’il interroge. L’impact de la perte du père sur la famille recomposée est exploré avec une effroyable perspicacité, qui met à cru rapports et sentiments. Un roman intimiste d’une grande justesse
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