L’origine du monde
Hugues Dufourt
lu, vu, entendu par GLITCH - le 07/08/2025
Privilégiant les combinaisons d'ensembles de timbres, les musiciens associés au courant spectral écrivent peu pour piano seul. Mais Hugues Dufourt conjugue ici avec bonheur le travail sur les sonorités complexes du piano et l’expressivité romantique associée à l'instrument.
Ce disque rassemble l’essentiel de l’oeuvre pour piano de Dufourt, où plane la poésie des nimbes sonores de Debussy. Le compositeur y expose sa vision confidente et intime du piano contemporain, sans renier sa dimension exploratoire.
Meeresstille se dédie à la beauté des résonances et aux nuances du toucher. Une pièce inaugurale envoûtante, qui fera écho au Tombeau de Debussy qui clôt le disque.
An Schwager Kronos assume au plus près le dialogue du romantisme et du spectralisme. L’oeuvre débute par une progression d’accords, dramatique et solennelle. Puis se détend par vagues chantantes aux résonances subtiles.
Rastlose Liebe (d’après un lied de Schubert) est une pièce virtuose, athlétique et torrentielle. Elle tire le chant du lied sans le perdre, dans des paysages sombres et déchiquetés.
Et avec L’origine du monde, c’est une sorte de retour aux fondamentaux pour ensemble de la musique spectrale. Le piano y résonne avec des gongs, et leurs timbres mêlés passent au prisme coloré de l’ensemble.
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