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L’indépendance

Karine Daviet

Pour son premier opus discographique, la lyonnaise Karine Daviet sort des sentiers battus. Elle parcourt avec cet EP les chemins de traverse d'une chanson aussi âpre que subtile, d'une pop littéralement baroque, dans les ailleurs de Bjork ou Claire Diterzi.

Baroque car ce n’est pas tous les jours que la chanson utilise les instruments des XVIè et XVIIè siècles. Ici, clavecin, théorbe, flûte à bec et viole de gambe s’invitent naturellement au banquet pop, près des guitares et des machines, sans affectation ni clichés. L’écriture de chaque morceau est rigoureusement travaillée. On devine chez cette chanteuse-musicienne une formation classique et une tendance mélomane.

Et les textes touchent. Des paysages intimes, la forêt sensible d’une écorchée, sans posture ni fioritures qui révèle un tempérament résolu et lucide. Une voix qui assume le prix de la liberté -féminine et humaine. Comme un manifeste aux arrangements originaux, qui de sources hétérogènes réussit un alliage organique.  L’électronique s’y fond parfaitement, plus proche des textures acousmatiques que de l’habillage synth-pop.

Une élégie tramée sur une guitare et une viole, frottée de vrombissements secs, caressée d’une batterie jazz et perlée d’arpèges de théorbe.. (Visage). Une complainte médiévale (Insomnie), une bossa 4 cordes réunies (Qui sait).. Jusqu’au lai MLF  dansant et rageur (Je ne suis pas de celles), Karine Daviet marie les styles et les époques avec art et détermination.

Sorcière sentimentale, guerrière meurtrie et chercheuse de formes, elle promet beaucoup. Vivement l’album !


Et pour les abonné.es BML, l’EP est disponible en streaming gratuit illimité sur DiMusic

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