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Les Gommes

Alain Robbe-Grillet

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Un crime est commis, une enquête suit son court mais avec beaucoup de difficulté. Tout s’efface et disparaît au fil de la lecture. Le roman (policier) et le mythe (Œdipe) s’entremêlent et construisent des liens interdépendants dans ce nouveau roman.

La vérité, si elle existe dans ce policier sans ambiance, est que le récit a commis un crime impardonnable, celui de renverser le mythe.

L’arme principale dans ce livre, ordinaire et originale, est une gomme qui efface les mots et la continuité du récit. Celui-ci se poursuit alors que la gomme retire les traces, les indices, et le sens à la vigilance du lecteur.

 

Pourtant, dès la première scène, le lecteur assiste, logiquement, comme dans tout bon polar, au meurtre de Dupont qui se joue là devant nous, incompréhensible, un mort qui, en fait, n’est pas mort. Wallas, le détective, mène l’enquête sans savoir que la victime est bien vivante.

Paradoxalement, le crime intervient réellement à la fin du roman alors qu’habituellement celui-ci est le déclencheur du récit dans ce type de littérature de genre. L’enquête est longue, mais s’achève sur une surprise de taille. Le mort du début du livre meurt à la fin de ce roman assassiné par l’enquêteur lui-même. Celui-ci étant en fin de compte le fils de la victime.

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