
Le revenant
Éric Chauvier
lu, vu, entendu par FK - le 14/11/2018
« Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe, Ô Beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu ! »
Avant de lire le revenant, il faut mieux être averti.
L’idée de départ est déjà très spéciale.
Baudelaire revient en 2018 à la recherche de la Beauté.
Le poète ne sait pas qui il est, même si par moments des poèmes lui reviennent en mémoire.
Mais comble de l’horreur, Baudelaire n’est pas revenu intact, il arpente Paris en zombie.
Un Paris tellement superficiel, tel qu’il est, que le zombie est implanté dans le décor tel un mendiant, un drogué ou autre encore.
Ce roman est un essai effroyable sur notre présent. Les pustules qui sortent du corps putréfié du poète ne sont que le reflet inhumain de notre société.
Le revenant tend à démontrer que nos atrocités actuelles, notre moralité, notre culture avaient été dénoncés par Baudelaire dans ses poèmes d’antan.
Un roman au style précieux et poétique qui n’apporte que du dégout.
“Comme les anges à l’œil fauve
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit
Et je te donnerai, ma brune
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant
Quand viendra le matin livide
Tu trouveras ma place vide
Où jusqu’au soir il fera froid
Comme d’autres par la tendresse
Sur ta vie et sur ta jeunesse
Moi, je veux régner par l’effroi.”
Voir dans le catalogue de la BML
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