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L’arithmétique terrible de la misère

Catherine Dufour

C’est dans un univers futuriste, pas si loin du notre, semble-t-il, que Catherine Dufour place ses 17 nouvelles, entrecoupées de pubs « Glamourissimes » au langage branché so 2068. On y retrouve les thématiques qui marquent le genre de l’anticipation : les Intelligences Artificielles, la terraformation du système solaire, la ville-colonie… L’autrice s’inspire de notre monde ultra-connecté qu’elle extrapole l’envi, afin de lui donner une saveur cynique et décalée.

Catherine Dufour, déjà autrice du recueil de nouvelles primé L’accroissement mathématique du plaisir récidive ici avec ce recueil d’historiettes futuristes, partant du principe que notre futur sera gouverné par des besoins de sensations désormais synthétisées. En toile de fond, une vague critique du capitalisme côtoie quelques piques qu’elle semble adresser avec la même ironie aux orientations sexuelles, au marché des vidéos youtube, au porno ou à la domotique.
L’anticipation a cela de complexe qu’on y plaque une certaine conception du monde qui nous entoure, et que si la version qu’on en possède est biaisée, il est plus que probable que les thématiques, et les façons de les aborder, paraissent très vite éculées.
C’est hélas le cas de ce recueil, qui se veut léger et plein d’ironie, mais s’avère seulement superficiel et gratuit. A la mesure des personnages qui peuplent ses écrits, pâles caricatures sans émotions ni sentiments, on ne s’attache à aucun d’eux, on survole des histoires qui se ressemblent sans se ressembler, tant tout est déjà vu et facile. On découvre alors quelques fictions qui n’ont rien à voir avec la science, et qui surfent allègrement sur la vague dont l’écrivaine semble se gausser. Bref, une déception, qui donne surtout envie de relire Philip K Dick.
Voir dans le catalogue de la BML

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