
Je chanterai après ma mort
Morice Benin
lu, vu, entendu par GLITCH - le 26/04/2023
77 titres d'une discographie qui court sur sur près de 50 ans et une trentaine d'albums. Un coffret indispensable pour un géant secret de la chanson d'artisan.
Décrire la chanson de Benin est une gageure. Depuis 1974 et les 100 000 exemplaires du LP Je vis, vendus sans promotion, dans le sillage des luttes du Larzac, et jusqu’à la reconnaissance des années 1980 (Prix Charles Cros, Olympia..). Puis presque 40 ans de confidentialité prolixe, jusqu’à sa mort en 2021. Des récitals militants antinucléaire des années 70 aux concerts chez l’habitant des décennies plus tard, en passant par le TLP Dejazet. Du tandem guitare voix renversant des débuts aux arrangements psyché, prog ou pop des années tardives..
On peut entendre ou imaginer chez lui une constellation de références. D’abord bien sûr, la veine anar et mordante, le souffle poétique de Ferré. Et puis cet érotisme troublant, qu’on retrouve dans certains Moustaki. La sensibilité naturaliste de Jacques Bertin, le lyrisme vibrant de Brel, le folk à guitare du jeune Le Forestier.. Et encore cette (fr)agilité vocale qui n’appartient qu’à lui, cet amour du vivant qui dessine un panthéisme sans dieu. Un cisèlement des mots à la prosodie parfaite, coulé dans les inflexions de son chant ultra-sensible.
Une oeuvre qui ne se résume pas, mais qui se parcourt le long de ces 5 disques, d’une discographie à peu près introuvable aujourd’hui.
Voir dans le catalogue de la BML
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