Girls and boys
Dennis Kelly
lu, vu, entendu par Hélèna D. - le 26/03/2021
C'est le monologue d’une femme qui raconte l’histoire de sa rencontre et de sa relation avec son mari.
C’est d’abord un coup de foudre dans un aéroport. Le ton est léger et le récit de la rencontre est drôle. Le couple, avec maison et enfants, semble ensuite nager dans le bonheur et réussir dans le domaine professionnel. Mais ce récit joyeux est entrecoupé de scènes dans lesquelles la mère s’adresse à ses deux enfants en bas âge. Ces scènes, étrangement répétitives, dans lesquelles les enfants ne répondent pas à leur mère, créent une tension et commencent à semer le doute. Puis l’union idyllique peu à peu s’effiloche et le ton change.
Maître de l’asphyxie, Dennis Kelly construit un monologue complexe, haletant et inattendu. Le lecteur est pris à la gorge. Cette pièce nous parle d’une histoire presque banale de violence, de manipulation et de domination masculine.
Auteur
Le dramaturge britannique, Dennis Kelly, est considéré comme une figure majeure du théâtre contemporain. Il est également un scénariste réputé.
Toutes les pièces de théâtre de Dennis Kelly dans les Bibliothèques municipales de Lyon.
Extrait
SCÈNE UNE
J’ai rencontré mon mari dans la file d’embarquement d’un vol EasyJet et je dois dire que cet homme m’a tout de suite déplu.
C’était en Italie. J’étais partie voyager – sans but particulier ni pour genre « voir le monde » mais parce que je ne savais plus ce que j’étais en train de foutre de ma vie et que j’étais tout simplement incapable d’imaginer me mettre à chercher un boulot de merde de plus. Alors j’ai donné ma démission, j’ai récupéré mon dernier salaire, la caution de l’appartement et une belle carte de crédit toute neuve et j’ai planté une aiguille sur une carte du monde, décidée à partir là où elle tomberait, genre Paris, Calcutta, New York ou Dubaï.
C’est tombé sur Southampton.
Ça aurait pu être n’importe où et c’est tombé sur Southampton. Mais je me suis dit « c’est le destin – suis ton destin. Peut-être que le reste de ta vie commence là » et c’est comme ça que je me suis retrouvée à Southampton.
Pendant trois jours.
Le temps qu’il m’a fallu pour me dire « j’emmerde le destin » et je suis montée dans un train pour Paris.
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