
Amour colère
Nicolas Michaux
lu, vu, entendu par GLITCH - le 01/12/2020
Quatre ans après son premier album, qu’on avait beaucoup aimé, Nicola Michaux revient avec sa chanson pop d’influences, habile et référencée.
Amour Colère s’appuie sur une ossature rythmique basse-batterie bien dessinée, au sein d’une production très aérée. Sur ce socle se déploie toute l’érudition pop de ce chanteur aussi singulier qu’indépendant. Le prisme d’influences de Michaux déploie ses facettes avec une sorte de flegme, une économie de moyens qui frôle la radicalité. Arrangements pesés au détail, rien de trop.
Harvesters assume jusqu’au titre la référence à Neil Young, une ballade cotonneuse et étoilée, sous un ciel peint par Pink Floyd.
Sans paillettes ni trompettes, Enemies fait signe vers la nowave, avec ce cold-glam-groove qu’aurait pu chanter Nico. Et le beat funk, la guitare highlife de Parrott sont tirés au cordeau comme un post-punk afro.
Même sens de l’épure efficace dans Factory Town. Place au rock ‘n’roll émincé, cavalant sans s’exciter, retenu et classieux, avec des airs de Get back.
D’autres titres se rapprochent d’une chanson plus classique et confidente. On salue le double de Thomas Fersen de Nos retrouvailles, et on s’émeut ailleurs de fredons mélancoliques, aux reflets de Hammond ou de guitare steel.
Versatilité musicale et science pop font d‘Amour Colère un disque miroitant et pourtant sobre. Un jeu de reflets qui pose un des albums français de l’année.
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